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Économie - Conférence

Médias économiques et secteur financier peuvent-ils être partenaires ?

En pleine crise politico-sécuritaire mais aussi économique, le secteur bancaire libanais semble être un des derniers piliers de résistance. Il en appelle aujourd’hui aux médias à le soutenir dans son développement.

De g. à d., MM. Kassar, Torbey, Daouk et Bassil au cours de la conférence d’hier. Photo Dalati et Nohra


Une conférence sur les médias économiques organisée par le secteur bancaire... L’initiative peut à première vue sembler ambitieuse. « Le Forum des médias économiques a justement pour objectif de renforcer la coopération entre nous, alors que les pays arabes sombrent dans une des périodes les plus noires de leur histoire », a souligné le président de l’Union des banques arabes (UBA), Joseph Torbey, s’adressant aux journalistes. « Pendant que le monde entier est tourné vers les événements politiques de la région, l’économie en générale et le secteur bancaire en particulier restent la bouée de sauvetage des pays, l’espoir de développement, et les médias ont un rôle très important à y jouer », a de son côté indiqué le président des organismes économiques et personnalité bancaire arabe pour l’année 2013, Adnane Kassar.
Ces déclarations ont eu lieu hier à Beyrouth au cours de la seconde édition du Forum des médias économiques organisée par l’Union des banques arabes (UAB) et en coopération avec l’Association des banques du Liban (ABL) et l’Union des banquiers arabes. Plus de 200 personnalités bancaires et du monde des médias étaient présentes à l’événement parrainé par le ministre sortant de l’Information Walid Daouk.
Dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, le ministre a assuré son soutien à cette initiative de coopération approfondie entre les secteurs productifs et les médias. « J’ai présenté en janvier dernier un projet à la Ligue arabe pour la création d’une Union arabe pour les médias économiques, qui permettrait de partager les expériences de toute la profession », a confié M. Daouk. Mais selon lui, le dossier n’est pas en phase d’aboutir dans l’immédiat, « au vu de la situation politico-sécuritaire qui est prioritaire ».
Mais pourquoi cet intérêt croissant pour l’impact des médias sur l’économie et le secteur bancaire en particulier ? Selon le président de l’ABL François Bassil, les médias ont un rôle de plus en plus important à jouer avec l’entrée en scène depuis quelques années d’Internet qui est devenu à la portée de tous et des réseaux sociaux. « Ils sont capables de forger l’opinion publique, d’influencer les décisions de potentiels investisseurs et par conséquent de faire pression sur les responsables politiques », a-t-il indiqué. « Malgré l’instabilité politique qui a ébranlé le pays à tous les niveaux, le secteur bancaire libanais a affiché des résultats très encourageants au premier semestre de 2013, et il est du devoir de la presse de rendre visible cette réalité, au profit de toute la nation », a poursuivi M. Bassil.
« Pour cela, nous préconisons et encourageons un journalisme transparent et objectif, critique mais constructif », a de son côté souligné M. Torbey. « Un journalisme où l’opinion et les faits soient très clairement délimités », a-t-il ajouté. Mais un tel résultat nécessiterait d’abord un accès beaucoup plus libre aux données et chiffres, que les journalistes du monde arabe ont du mal à se procurer. Un autre problème soulevé par les participants concerne les lacunes dans la formation des journalistes. « Il y a très peu de journalistes spécialisés, surtout dans le domaine économique, et les universités ont un rôle important à jouer à ce niveau-là », a affirmé M. Torbey. Le ministre sortant de l’Information est du même avis. « Au cours de mon mandat, j’ai veillé à signer plusieurs accords de coopération entre des agences de presse internationales ou des instituts pour assurer des formations de tout genre aux journalistes libanais », a-t-il indiqué à L’Orient-Le Jour.
« Soutenir les activités du secteur bancaire et le développement économique, et rassurer les investisseurs internationaux, oui, en relatant les faits en toute objectivité et transparence, mais les médias ne peuvent pas non plus être au service des instances économiques », a affirmé le rédacteur en chef du quotidien as-Safir Talal Salman. Un message qui a fait sourire les intervenants...
Une conférence sur les médias économiques organisée par le secteur bancaire... L’initiative peut à première vue sembler ambitieuse. « Le Forum des médias économiques a justement pour objectif de renforcer la coopération entre nous, alors que les pays arabes sombrent dans une des périodes les plus noires de leur histoire », a souligné le président de l’Union des banques arabes...
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