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À La Une - Reportage

Craignant une escalade, les Israéliens s’équipent en masques à gaz

L’État hébreu se dit préparé « à toute éventualité ».

Un Israélien dans un centre de distribution de masques à gaz dans le sud de Tel Aviv. Photo AFP

Craignant les conséquences d’une intervention militaire étrangère contre la Syrie, les Israéliens se hâtaient de s’équiper en masques à gaz, même si le risque d’attaques de représailles contre le territoire israélien est considéré comme faible. « Depuis le début de la semaine (démarrant le dimanche en Israël), il y a eu quatre fois plus d’appels que d’habitude vers notre centre de renseignements, une augmentation significative », a déclaré une porte-parole des services postaux israéliens, qui distribuent les masques à gaz. Les commandes actuelles qui doivent être livrées par courrier sont supérieures de 300 % à la « normale », a-t-elle précisé. La porte-parole a par ailleurs fait état d’une légère hausse du nombre de personnes visitant les centres de distribution, sans en préciser le nombre.

 

« Je n’ai pas peur de quoi que ce soit, mais les masques à gaz doivent être remplacés de temps à autre, et c’est bien le moment », a déclaré Eli Carmon, qui faisait la queue dans un magasin de Jérusalem. Quant à Rebecca Burkat, qui portait une pile de masques pour elle et pour sa famille, elle affirme aussi qu’elle n’a « pas peur ». « Je fais juste ce que je dois faire » dans ce genre de circonstances, a-t-elle expliqué.


Les premières distributions de masques à gaz au grand public israélien remontent en 1991 lorsque l’Irak de Saddam Hussein avait tiré 39 missiles Scud sur Israël, alors qu’une coalition conduite par les États-Unis lançait l’opération « Tempête du désert », après l’invasion par Bagdad du Koweït.

 

Des experts israéliens affirment cependant que les risques d’une attaque similaire de la part du régime syrien ou du Hezbollah, son allié, sont « faibles ». « Mais les responsables de la Défense sont préparés à cette éventualité », a assuré la correspondante en charge des affaires militaires sur la radio publique, Carmela Menashe. « L’État d’Israël est préparé à toute éventualité », a d’ailleurs affirmé hier le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué à l’issue de consultations sur la situation en Syrie.


Israël estime que le Hezbollah dispose d’un arsenal de 60 000 roquettes et missiles au Liban voisin. En juillet 2006, une guerre avait opposé l’armée israélienne au Hezbollah pendant 33 jours, donnant lieu au tir de milliers de missiles depuis le Liban vers l’État hébreu. Ce conflit avait fait 1 200 morts – principalement des civils – au Liban et détruit des régions entières, tandis que 60 Israéliens – 41 civils et 19 soldats – avaient été tués. « Israël est préparé à la possibilité que d’autres acteurs, comme le Hezbollah, agissent depuis le Liban », a donc estimé Mme Menashe. « Cette possibilité est cependant faible (...) en raison essentiellement de l’opposition à l’intérieur du Liban aux activités du Hezbollah et à son engagement en Syrie » aux côtés des troupes de Bachar el-Assad, a-t-elle ajouté.

 

 

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