Rebondissant sur ce point, le ministre sortant de l’Agriculture Hussein Hajj Hassan a salué la solidarité « élémentaire, logique et responsable », entre Roueiss et Tripoli, signalant néanmoins que « le problème reste dans la manière d’affronter les défis sécuritaires et politiques auxquels font face les Libanais ». « Les mesures sécuritaires sont nécessaires mais restent insuffisantes tant que la situation politique n’est pas immunisée, par une relance législative et ministérielle, et une relance du dialogue », a-t-il précisé, réitérant l’appel du Hezbollah à la formation d’un « cabinet d’union nationale ».
Dans ce cadre, le membre du bureau politique du Hezbollah, Ghaleb Abou Zeynab, a appelé à une équipe ministérielle « représentative de toutes les forces politiques, garante de la sécurité politique, et capable d’empêcher les services de renseignements et les organisations terroristes de profiter du vide politique ». « Les explosions n’ont pas eu lieu chez nous, ni à Tripoli, elles auraient pu se produire n’importe où. C’est pourquoi un degré d’éveil est demandé pour bloquer le complot. Toutes les autorités doivent comprendre que ce complot n’épargne personne », a-t-il asséné.
« Complot régional des services de renseignements »
Rejoignant les mises en garde du ministre Hajj Hassan contre « les complots tissés par des services de renseignements régionaux », le député Ali Fayad a estimé que les menaces sécuritaires devraient dissiper les différends intérieurs. « La décision de faire exploser le pays est une décision arabe régionale, aux prolongements internationaux », a-t-il affirmé, appelant à « une entente sur la stabilité comme priorité, indépendamment de nos divergences sur ce qui se passe en Syrie ».
Dans ce cadre, le ministre sortant de la Réforme administrative Mohammad Fneich s’est montré ferme, mettant en garde contre « le projet destructeur qui menace le Liban ». « Il est honteux d’investir le sang des martyrs à des fins politiques », s’est-il insurgé, appelant à « la formation d’un cabinet d’union nationale sur la base d’un partenariat véritable capable de surmonter l’impasse politique qui s’annonce ». « L’appellation de ce gouvernement est sans importance : gouvernement d’intérêt, d’entente ou d’union national(e), peu importe, tant que les conditions préalables sont abandonnées ».
C’est sur « la rencontre et le dialogue » qu’a insisté pour sa part le député Hassan Fadlallah. Revenant sur « la vague de terrorisme contre laquelle nous avions déjà mis en garde plus d’une fois », il a estimé nécessaire aujourd’hui de « sortir des divisions et rivalités politiques ». « Tout pari sur une autre solution politique sera un pari perdant, qui attisera les tensions et permettra à ceux qui se sont infiltrés dans le pays d’élargir leurs actes criminels ». « Si une partie reste attachée à l’unilatéralisme face à tout le sang qui a coulé, cette insistance ne peut conduire qu’à plus de destruction », a-t-il ajouté, stigmatisant les « discours confessionnels qui contribuent, tout comme les voitures piégées, à l’effusion de sang ».
Dans ce contexte, les députés de Baalbeck-Hermel ont appelé à faire « de l’unité des Libanais et la protection de leur sécurité la principale ligne d’action des politiques ». Enfin, certains dignitaires chiites ont endossé le discours du Hezbollah. L’uléma cheikh Afif Naboulsi a estimé que « les martyrs de Tripoli sont nos martyrs. Nous avons besoin aujourd’hui, plus que jamais, d’un gouvernement d’union nationale ». Le mufti de Baalbeck, cheikh Baker Rafeï, a appelé à « un discours unificateur », alors qu’il recevait le président du comité chérié au sein du Hezbollah, cheikh Mohammad Yazbeck, qui a rejeté pour sa part « la logique de l’autosécurité, ce rôle devant être joué par l’État ».
Ça fait de la peine de voir des compatriotes patauger dans l ignorance et bientôt ils vont finir par s 'y noyer ....tout cela pour rester solidaires des criminels qui les entourent...
12 h 26, le 26 août 2013