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Liban: patrouilles militaires et hommes armés à Tripoli après l'attentat

L'armée libanaise multipliait samedi ses patrouilles à Tripoli et des hommes en civil armés postés devant les moquées étaient visibles dans cette grande ville du nord du Liban frappée par un double attentat qui a fait au moins 45 morts selon un nouveau bilan.

La ville portuaire qui d'habitude grouille de monde semblait paralysée, avec des rues désertes, très peu de circulation et des magasins fermés en ce jour de deuil national décrété dans l'ensemble du pays et de funérailles, a constaté le correspondant de l'AFP.

Des soldats à pied et des blindés circulaient dans les rues de la ville à majorité sunnite où deux explosions à la voiture piégée se sont produites la veille devant deux mosquées, endommageant les lieux de culte et dévastant le voisinage.

Au moins 45 personnes ont péri dans l'attaque selon un nouveau bilan fourni par une source de sécurité. La Croix rouge libanaise a fait état de 500 blessés mais il ne restait samedi que 280 dans les hôpitaux.

Dans certains quartiers de Tripoli, des hommes en civil armés étaient postés devant les mosquées, mais aussi près de sièges de partis politiques, de maisons de députés et de dignitaires religieux. Les forces de sécurité arrêtaient et fouillaient toute voiture suspecte.

Des commerçant ont également mis des barrières en métal devant leurs magasins, traduisant la psychose des habitants qui craignent un nouvel attentat.

Les sites des attaques, l'un dans le centre, l'autre près du port, étaient bouclées par l'armée qui continuait samedi de dégager les nombreuses carcasses de voitures calcinées. Des chaussures étaient encore éparpillées sur la chaussée.

Des commerçants inspectaient leurs magasins dévastés et des personnes erraient près des sites des explosions à la recherche de proches.

"Je cherche le mari de ma soeur. Voici sa voiture", affirme Mohammad Khaled, 38 ans, en montrant un véhicule endommagé. "Il est pâtissier, il venait de Beyrouth et passait par là", ajoute-t-il très nerveusement.

Beaucoup de corps carbonisés n'ont pas encore été identifiés, selon les services de sécurité.

Condamné par la communauté internationale, le double attentat, qui n'a pas été revendiqué, est survenu une semaine après l'attaque à la voiture piégée qui a fait 27 morts dans un fief du Hezbollah chiite à Beyrouth le 15 août.

Cette vague d'attentats risque d'exacerber les tensions confessionnelles au Liban, déjà fortes en raison du conflit en Syrie qui divise profondément le pays, placé sous tutelle du voisin syrien durant une trentaine d'années, jusqu'en 2005.

Après les attentats, les appels au calme se sont multipliés au Liban.

Najib Mikati, le Premier ministre sortant, a estimé nécessaire "d'oeuvrer pour sortir de la polarisation politique. Assez de victimes et assez de sang versé inutilement". Il a ajouté que "les mêmes mains" étaient derrière les attentats de la banlieue sud et de Tripoli.

Le ministre de l'Intérieur, Marwan Charbel a affirmé que les "leaders politiques tentent de calmer la colère de la rue et d'avorter le projet de dissension qui vise tout le pays".

Le Hezbollah va organiser dans l'après-midi un rassemblement pour envoyer un message à l'adresse des habitants de Tripoli sous le slogan "Nos blessures sont les vôtres".

Par ailleurs, le chef du courant salafiste au Liban, Dais Islam al-Chacal, a affirmé que les attentats de Tripoli portait "les empreintes du régime syrien". "Le régime syrien et ses alliés au Liban assument la responsabilité des attentats au Liban en vue de créer le chaos pour détourner l'attention des massacres en Syrie"
L'armée libanaise multipliait samedi ses patrouilles à Tripoli et des hommes en civil armés postés devant les moquées étaient visibles dans cette grande ville du nord du Liban frappée par un double attentat qui a fait au moins 45 morts selon un nouveau bilan.La ville portuaire qui d'habitude grouille de monde semblait paralysée, avec des rues désertes, très peu de circulation et des...