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À La Une - Tension

Tir de roquettes du Liban vers le nord d'Israël

L'Etat hébreu impute la responsabilité des tirs à el-Qaëda; Sleiman condamne.

L'armée libanaise a découvert quatre plateformes en bois ayant servi pour les lance-roquettes dans la région d'Al-Haouch, au sud-est de Tyr. REUTERS/Ali Hashisho

Plusieurs roquettes ont été tirées jeudi du sud du Liban vers le nord d'Israël, sans faire ni dégâts ni victimes.

Les tirs ont déclenché les sirènes d'alerte dans la région de la ville côtière israélienne de Nahariya où, peu après l'attaque, la police a exhorté les habitants à demeurer à proximité des abris.


"Quatre roquettes ont été tirées vers des zones civiles dans le nord d'Israël", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
"Une des roquettes a été interceptée par une batterie du système de défense antimissile Iron Dome entre Acre et Nahariya", a-t-elle dit, ajoutant: "deux autres roquettes ont atterri dans des zones peuplées causant des dégâts mais pas de victimes". L'armée n'a pas précisé ce qu'il était advenu de la quatrième roquette.

Une source au sein des services de sécurité libanais a indiqué que des "inconnus" avaient tiré "quatre roquettes vers Israël à partir de deux secteurs, à l'est et au sud de la ville de Tyr". Des habitants de cette région du sud du Liban ont dit avoir entendu quatre explosions.

L'attaque a été revendiquée sur Twitter par un responsable des Brigades Abdallah Azzam, un groupe lié à el-Qaëda qui avait déjà revendiqué des attaques similaires contre l'État hébreu en 2009 puis 2011.

L'armée israélienne "tient le Liban et les forces armées libanaises comme les institutions pour responsables de cette attaque", selon le communiqué de l'armée israélienne, précisant que les roquettes avaient été tirées par des jihadistes.

Un correspondant de l'AFP a vu un trou dans le sol à Gesher Haziv, un kibboutz situé à l'est de Nahariya, ainsi que des débris provenant notamment de deux voitures endommagées. Les services d'urgence n'ont pas fait état de victimes.

Un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Peter Lerner, a qualifié l'attaque de "gratuite", précisant que l'armée n'avait pas riposté. Un autre porte-parole a affirmé que l'armée voyait dans cette attaque un "incident isolé".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a cependant mis en garde contre toute attaque de ce type.
"Quiconque nous fait du mal, ou tente de nous faire du mal, devrait savoir que nous le frapperons", a-t-il dit lors d'une intervention télévisée.

Le président libanais Michel Sleiman a condamné le tir de roquettes dans un communiqué publié sur le site de la présidence. M. Sleiman a estimé que cet incident constitue une violation de la résolution 1701 des Nations unies et de la souveraineté du Liban. Il a appelé les autorités à démasquer les responsables et à les traduire en justice.

Pour le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati, "il s'agit de tentatives claires pour (...) transformer de nouveau le Liban en un terrain de règlements de comptes entre parties étrangères".

Entretemps, l'armée libanaise a ouvert une enquête en coopération avec la Force intérimaire des Nations unies (Finul) stationnée dans le sud du Liban.

Après l'attaque, l'armée a découvert quatre plateformes en bois ayant servi pour les lance-roquettes dans la région d'Al-Haouch, au sud-est de Tyr, à environ 20 kilomètres de la frontière avec Israël, selon une source de la Sécurité.

Côté israélien, Arieh Herzog, un ancien directeur de l'Organisation de défense balistique, qui dépend du ministère de la Défense, a souligné que les capacités de défense balistique de l'État hébreu étaient "bien meilleures" qu'elles ne l'étaient lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais en 2006.
"Nous n'avons pas suffisamment de batteries (Iron Dome) (...) pour couvrir chacune des villes en Israël", a-t-il dit aux journalistes.
"Mais il y a eu un grand changement depuis la deuxième guerre du Liban. A l'époque, de nombreuses roquettes se sont abattues sur le nord d'Israël. Notre (système de) défense est bien meilleur aujourd'hui", a-t-il assuré.

Iron Dome a été conçu pour intercepter des roquettes à courte portée et des obus d'artillerie tirés d'une portée de 4 à 70 km, similaires aux milliers d'engins que le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas ont tiré contre le territoire israélien.

Le sud du Liban, bastion du Hezbollah, a déjà été utilisé par le passé par des activistes palestiniens pour tirer sur le territoire israélien.

 

Le Hezbollah, bête noire d'Israël, n'a plus revendiqué de tir de roquettes vers l'État hébreu depuis la fin du conflit de 2006. Ce conflit avait duré 33 jours, provoquant la mort de plus de 1.200 Libanais, en majorité des civils, et de 160 Israéliens, des militaires pour la plupart.


Les incidents frontaliers entre Israël et le Liban se produisent toutefois à intervalles réguliers. Dans la nuit du 6 au 7 août dernier, plusieurs soldats israéliens ont été blessés dans des explosions survenues après une incursion israélienne à Labbouné, au Liban-Sud.

 

Dans un entretien accordé la semaine dernière à la chaîne de télévision al-Mayadeen, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait revendiqué les deux explosions qui ont blessé les soldats israéliens, affirmant que son parti "fera face" à toute nouvelle violation de la part de l’État hébreu.

Le 29 novembre 2011, quatre roquettes avaient été tirées par un groupuscule pro-palestinien dans la mouvance d'el-Qaëda, sans faire de dégâts.
Ce tir avait eu lieu à l'occasion de l'anniversaire du plan de partage de la Palestine mandataire par l'ONU en 1947. En septembre 2009, un groupe baptisé "Brigades Abdallah Azzam-bataillons Ziad el-Jarrah" avait revendiqué une opération similaire pour l'anniversaire des attentats du 11-Septembre.

Le 15 mai 2011, six manifestants palestiniens avaient été tués et des centaines d'autres blessés en tentant de franchir la frontière lors de la commémoration de l'anniversaire de la création de l'Etat d'Israël et de l'exode de centaines de milliers de Palestiniens qui s'en était suivi.

En août 2010, un accrochage meurtrier entre l'armée libanaise et l'armée israélienne avait fait quatre morts -trois Libanais (deux soldats et un journaliste) ainsi qu'un officier supérieur israélien, à la frontière entre les deux pays.


Plusieurs roquettes ont été tirées jeudi du sud du Liban vers le nord d'Israël, sans faire ni dégâts ni victimes.
Les tirs ont déclenché les sirènes d'alerte dans la région de la ville côtière israélienne de Nahariya où, peu après l'attaque, la police a exhorté les habitants à demeurer à proximité des abris.
"Quatre roquettes ont été tirées vers des zones civiles dans le...

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