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Nos Lecteurs ont la Parole

Sous les jardins publics, les parkings

Émile SFEIR
À l’ombre de la morosité générale dans le pays et de la paralysie totale des institutions de l’État, quelle aubaine de voir une administration publique, en l’occurrence la municipalité de Beyrouth, se réveiller de son long sommeil pour voler au secours des Beyrouthins qui réclament depuis longtemps des parkings publics et décider enfin de commencer par un premier parking souterrain sous le jardin des Jésuites à Achrafieh.
Bien sûr qu’il fait bon de vivre à Beyrouth!... Mais Beyrouth pèche par son manque d’organisation et d’urbanisme. Conduire une voiture est un cauchemar qui terrorise tous les usagers de la route. Avec les dizaines de milliers de voitures qui, tous les matins, envahissent la capitale avant d’en sortir le soir, les places dans les parkings, toujours bondés, se font rares ; les trottoirs et les chaussées deviennent des emplacements, souvent en double file.
Comment ferons-nous pour circuler ou garer nos voitures dans les années à venir ?
L’explosion du marché de l’immobilier (bâtiments de bureau et d’habitation, centres commerciaux, restaurants, cinémas, hôtels, ...) à laquelle nous assistons est-elle suffisante à elle seule pour relever le niveau de vie dans la capitale, si elle n’est pas accompagnée et suivie par une autorité publique à la hauteur des aspirations des citadins ?
Quelle autre autorité donc que la municipalité de Beyrouth, dont relève la solution du problème de la circulation?
Or, la municipalité a pris enfin conscience de ses responsabilités et a décidé de mettre en exécution les projets, promis il y a longtemps, de construction de parkings sous les jardins publics, sur les biens-fonds municipaux et sous les places publiques, allégeant ainsi la circulation en ville.
Après cette timide et heureuse initiative, tous les habitants de l’est de Beyrouth ont applaudi en espérant que ce programme se généralisera à toute la capitale. Sauf que les riverains du jardin des Jésuites, où les travaux vont débuter, ont pris position paradoxalement contre ce projet. Peut-être que ces riverains ont été surpris de voir du jour au lendemain une équipe d’ouvriers commencer des travaux de forage et peut-être arracher des arbres sans en être auparavant avertis ni mis au courant des diverses étapes que comporte le projet.
Ce projet, tout en comprenant la création d’un parking sous le jardin, englobe des travaux d’aménagement général du quartier, tels que l’élargissement des trottoirs, la construction de pistes cyclistes, l’asphaltage et le traçage de la chaussée, un nouveau réseau d’éclairage public et peut-être de distribution d’eau potable, etc. Il aura des effets bénéfiques immenses pour toute la région.
Si le site comporte quelques ruines romaines, d’autres vestiges anciens ou des arbres centenaires, est-ce là une raison suffisante pour s’opposer à un projet d’embellissement du quartier? La région de Jeitaoui serait-elle donc devenue comparable à Baalbeck, Byblos ou Tyr, où les travaux de modernisation ne sont pas autorisés?
De toute évidence et comme il se dit, une fois que les travaux du souterrain seront achevés, le jardin devra être remis en état en surface et refait à neuf au-dessus du parking. Avec un parterre de gazon, des fleurs et de terre végétale d’une profondeur de 80 à 250 centimètres capable de recevoir les racines de beaux arbres spécialement conçus pour les jardins publics, autrement bien meilleurs que ceux qui existent actuellement, tels que les jacarandas aux fleurs mauves, les mimosas aux fleurs jaunes, les pins, les oliviers, les bougainvilliers aux fleurs multicolores, les Ficus religiosa qui ombragent les grands espaces du jardin, etc. Le nouveau jardin devra être équipé d’une cafétéria, de cabines téléphoniques, d’un réseau Internet, de salles d’eau et de toilettes, de bassins et de fontaines d’eau, et de tourniquets éclairés, avec des oies se dandinant tout autour, d’espaces aménagés et équipés de jeux spéciaux pour divertir les enfants, etc.
Cette atmosphère de tranquillité, de paix et de bonheur qu’éprouvent actuellement les gens en flânant dans le jardin sera quadruplée dans le jardin futur, qui sera de loin meilleur que l’actuel. En quoi donc un parking souterrain serait-il embarrassant, dérangeant et inadmissible ?
Chers riverains, veuillez bien faire vite votre mea culpa à la municipalité de Beyrouth qui a, pour une fois, essayé de rendre service aux habitants d’Achrafieh, avant que les fonds alloués à ce projet ne soient virés vers d’autres projets. Vous en serez responsables...

Émile SFEIR
À l’ombre de la morosité générale dans le pays et de la paralysie totale des institutions de l’État, quelle aubaine de voir une administration publique, en l’occurrence la municipalité de Beyrouth, se réveiller de son long sommeil pour voler au secours des Beyrouthins qui réclament depuis longtemps des parkings publics et décider enfin de commencer par un premier parking souterrain...
commentaires (2)

SANS ROOF TRANSPARENT ! HEIN ?

SAKR LOUBNAN

13 h 47, le 23 août 2013

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Commentaires (2)

  • SANS ROOF TRANSPARENT ! HEIN ?

    SAKR LOUBNAN

    13 h 47, le 23 août 2013

  • Vous avez tout a fait raison M. Sfeir. Je ne comprends pas le tolle souleve par les habitants du quartier du jardin des Jesuites... Est-ce que L'Orient-Le Jour pourait nous expliquer les raisons avances par les riverains du parc?

    Michele Aoun

    12 h 03, le 22 août 2013

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