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À La Une - Séminaire

La France en 2025 : "plus vieille, plus petite, moins riche"

Le gouvernement Ayrault fait sa rentrée en planchant sur un ambitieux exercice de politique-fiction.

Le chef de l'Etat français François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à leur arrivée à l'Elysée, le 19 août 2013. Photo AFP

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a mis fin à une courte parenthèse estivale en se réunissant lundi quasiment au grand complet autour de François Hollande à l'Élysée pour un séminaire sur la France à l'horizon 2025, raillé par l'opposition.

 

Introduit par le président de la République, qui s'est exprimé sous les ors de la salle des fêtes de l'Élysée, cet ambitieux exercice de politique-fiction a été conclu par le Premier ministre qui a annoncé qu'un "projet pour la France pour les dix ans qui viennent" allait être rédigé par le Commissariat général à la stratégie et la prospective, rattaché au gouvernement.

Le chef du gouvernement a précisé que ce document porterait "notamment sur les cinq enjeux essentiels" identifiés par le gouvernement : "l'avenir de la notre modèle de production (...); la réforme de notre modèle social" qui "a permis d'amortir la crise, mais connait des problèmes de financement"; "le modèle de croissance et de financement" qui "doit être durable" et implique de relever "le défi de la transition écologique" pour "une croissance soutenable"; "les mutations de la société française" alors que "le modèle républicain du vivre ensemble, de l'intégration est parfois à la peine"; enfin "le projet européen, qui protège et doit être repris".

 

Plus tôt dans la journée, dans son intervention devant les ministres, le commissaire général à la stratégie et à la prospective Jean Pisany-Ferry avait refroidi quelque peu l'atmosphère, augurant d'une France qui dans dix ans "sera à coup sûr plus vieille, plus petite et moins riche" même si "elle ne manquera pas d'atouts, étant mieux formée, encore excellemment équipée et potentiellement attractive".

 

Jean Pisani-Ferry pointe aussi une "société française (qui) n'a plus confiance en l'avenir parce qu'elle n'a plus confiance en elle-même, en ses institutions économiques, politiques, sociales et au total en sa capacité à mettre les avancées scientifiques et techniques au service de tous".


De son côté, le ministre de l'Économie et des Finances Pierre Moscovici juge "réaliste" un retour au plein emploi en 2025 dans une France qui devrait avoir alors "pleinement recouvré sa souveraineté budgétaire". Seul bémol: la cinquième puissance économique mondiale n'occupera plus selon lui que "la huitième ou neuvième place".

Le plein emploi dans dix ans n'est "pas utopique", a-t-il encore soutenu lundi, évoquant l'Allemagne, avant de s'engouffrer dans la cour de l'Élysée.

 

 

"Grosse ficelle de communication"

Filant la métaphore numérique, la vision de Manuel Valls promet des "forces de l'ordre 3.0 efficaces, proches de la population et à la pointe des avancées technologiques".

Le ministre de l'Intérieur aura sans doute modérément apprécié en revanche la copie de sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, qui entend lutter contre la surpopulation carcérale par "le développement des peines alternatives à l'incarcération". Dans une note publiée par Le Monde, qui a fait l'effet d'une bombe politique aux abords du 15 août, il s'était déjà vivement inquiété de son projet de réforme pénale, réclamant l'arbitrage de François Hollande.

Interrogé lundi sur cette querelle, Manuel Valls en a de nouveau minimisé la portée, parlant de "débats" qui n'auraient pas "pas dû être dévoilés sur la place publique".

 

Pour sa part, la ministre écologiste du Logement Cécile Duflot s'est mise à rêver d'une France où l'accès au logement "pour chacun ne sera plus un facteur de stress ou d'incertitude, mais une étape plaisante de la vie".

Quant au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, il augure le retour de son pays "dans le concert des grandes nations industrielles" avec une balance commerciale qui dégagerait "un excédent positif structurel"...

 

Tout ceci a laissé pantois le président du MoDem François Bayrou pour qui aucune importante piste de réforme n'a été "prise à bras-le-corps" jusqu'à présent par l'exécutif.

Le vice-président de l'UMP Laurent Wauquiez, a dénoncé dimanche le caractère "surréaliste" de ce séminaire gouvernemental au vu des "difficultés actuelles", estimant que le gouvernement devrait plutôt s'interroger sur la manière d'éviter les hausses d'impôts.

Quant à Éric Ciotti, le député (UMP) des Alpes-Maritimes, il a dénoncé lundi dans Le Figaro "une grosse ficelle de communication". "La France des socialistes, c'est celle de 1925 plutôt que celle de 2025", a-t-il ironisé.

 

Quoiqu'il en soit, les vacances sont bien finies pour l'exécutif. François Hollande n'aura pris finalement qu'une toute petite semaine, renonçant à l'exotisme d'une destination lointaine pour La Lanterne, en lisière du parc du Château de Versailles. Et Jean-Marc Ayrault a été logé à la même enseigne afin d'assurer "la continuité de l'État".

 

 

Pour mémoire

Les vacances discrètes de Hollande et de ses ministres

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a mis fin à une courte parenthèse estivale en se réunissant lundi quasiment au grand complet autour de François Hollande à l'Élysée pour un séminaire sur la France à l'horizon 2025, raillé par l'opposition.
 
Introduit par le président de la République, qui s'est exprimé sous les ors de la salle des fêtes de l'Élysée, cet ambitieux exercice de...

commentaires (2)

Y pas à dire, ils sont déprimants. Aucun souffle, aucune envie, rien...juste des petits(mauvais) comptables...et çà çà n' a jamais fait bander personne.

GEDEON Christian

16 h 25, le 19 août 2013

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Commentaires (2)

  • Y pas à dire, ils sont déprimants. Aucun souffle, aucune envie, rien...juste des petits(mauvais) comptables...et çà çà n' a jamais fait bander personne.

    GEDEON Christian

    16 h 25, le 19 août 2013

  • La guignolade estivale de F.Hollande est pathétique...il aurait du prendre des vacances....! c'est vraiment de la com. socialiste à 2 balles...! il aurait du demander à ces 37 membres de la Nomenklatura ,de faire le bilan des fiasco répétitifs du socialisme de 1917 à 2013......et d'épargné aux français en overdose de mensonges ...cette mascarade philosophico/ virtuelle pour 2025...

    M.V.

    15 h 45, le 19 août 2013

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