« Pas de solution miracle » en Europe pour contrer la vague...

Les services espagnols de sauvetage en mer ont recueilli hier trente-quatre migrants d’Afrique subsaharienne, qui tentaient de rejoindre illégalement la côte sud de l’Espagne à bord de quatre embarcations de fortune.
Vingt-quatre migrants ont été récupérés alors qu’ils voyageaient sur trois bateaux pneumatiques dans les eaux du détroit de Gibraltar, où un vent fort complique les interventions des équipes de secours, ont précisé les sauveteurs en mer. Une quatrième embarcation transportant dix autres migrants, dont une femme, a été interceptée. Tous les migrants ont été transférés au port de Tarifa, en Andalousie, où ils ont été pris en charge par des employés de la Croix-Rouge. Ces 34 migrants s’ajoutent aux quelque 90 clandestins récupérés la veille.
Par ailleurs, face à l’arrivée constante de réfugiés et migrants sur les côtes italiennes, la ministre italienne des Affaires étrangères a estimé qu’il n’y a « pas de solution miracle », en évoquant notamment la difficulté à négocier des accords au niveau européen. « Ce à quoi nous assistons sur les côtes italiennes est la conséquence d’un exode désespéré avec deux phénomènes mis ensemble ; ceux qui fuient la guerre et ceux qui fuient la pauvreté », a expliqué Emma Bonino, à l’antenne de Radio Radicale. La ministre a fait état d’une réunion la semaine dernière avec ses collègues européens ainsi que les ministres de la Justice et de l’Intérieur pour « essayer d’être un peu plus préparés à affronter une situation d’urgence qui n’a pas de solution magique ». Elle a aussi précisé que l’Italie « est plutôt un pays de transit que de destination », ajoutant : « Nous ne sommes pas le rêve de ces immigrés. »

Morts près de Catane...
Samedi encore, une tragédie de plus s’est jouée sur les côtes italiennes. Six migrants se sont noyés près de Catane, en Sicile. Hier, les enquêteurs ont indiqué qu’ils étaient tous égyptiens, émettant l’hypothèse que le bateau qui les transportait ait été abandonné au large par un navire plus grand. Les six victimes avaient entre 17 et 27 ans. Le seul mineur du groupe aurait eu 18 ans le 25 août, selon les enquêteurs. Le chalutier s’était ensablé à une quinzaine de mètres du rivage, juste en face d’un établissement balnéaire qu’une partie des migrants – beaucoup de Syriens mais également des Égyptiens – avaient réussi à rejoindre à la nage, les autres étant secourus par les garde-côtes. Un autre bateau chargé de 80 migrants et réfugiés surtout égyptiens avec quelques Syriens s’est ensablé puis retourné sans faire de blessés hier, près de Monasterace en Calabre. Ces 15 derniers jours, cinq débarquements ont eu lieu sur les côtes calabraises de la Locride.

Mutinerie en Grèce
En outre, la police grecque a lancé une chasse à l’homme à Athènes pour retrouver des migrants qui se sont évadés au cours d’une émeute samedi dans un camp de rétention qui avait fait 10 blessés dans les rangs de la police, ont indiqué hier les autorités. Huit Pakistanais et deux Afghans manquaient toujours à l’appel hier, tandis que 14 autres migrants en provenance du Pakistan, de l’Afghanistan et du Bangladesh ont été capturés, a indiqué la police. L’émeute a éclaté samedi soir dans le camp d’Amygdaleza près d’Athènes, le principal centre de rétention de migrants de Grèce où quelque 1 200 migrants, principalement asiatiques, sont retenus sous surveillance policière. Les troubles ont commencé lorsque les détenus ont été informés que la durée maximale de rétention dans le camp serait portée à 18 mois, contre un an auparavant.
(Source : AFP)