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Moyen Orient et Monde - Transition

États-Unis et UE redoublent d’efforts diplomatiques en Égypte

Imminence d’une dispersion par la force des pro-Morsi au Caire.
La communauté internationale intensifiait hier ses efforts en Égypte pour éviter la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants partisans du président islamiste Mohammad Morsi, destitué et arrêté par l’armée il y a un mois. Des milliers d’entre eux campent depuis plus d’un mois sur les deux places du Caire Rabaa al-Adawiya et Nahda pour dénoncer le « coup d’État militaire » et réclamer le retour du premier chef de l’État égyptien élu démocratiquement. Des ministres européens et américains, mais aussi africains et arabes, se relayent ainsi depuis une semaine au Caire pour tenter à la fois de prôner la retenue en cas d’intervention de la police et de convaincre les Frères musulmans de se disperser et de participer aux élections que promet le pouvoir intérimaire pour début 2014, tandis qu’hier, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a réitéré son appel à la libération de M. Morsi et à la réconciliation. Leurs efforts ont été vains jusqu’alors pour trouver un terrain d’entente, ils ont seulement retardé l’échéance de l’intervention de force, quasi inéluctable selon les observateurs pour qui elle ne devrait toutefois pas avoir lieu avant la fête du Fitr, marquant la fin du ramadan. Les influents sénateurs américains John McCain et Lindsey Graham ont entamé des entretiens au Caire, notamment avec le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée, ministre de la Défense et véritable homme fort du pays. De leur côté, six parlementaires britanniques ont rencontré le ministre des Affaires étrangères Nabil Fahmy qui leur a assuré que les nouvelles autorités travaillaient à la réconciliation nationale dans le pays profondément clivé entre pro et anti-Morsi. Le secrétaire d’État américain adjoint William Burns, qui multiplie les entrevues avec les deux parties depuis trois jours, a prolongé son séjour au Caire – sans dire jusqu’à quand –, tout comme l’émissaire de l’Union européenne Bernardino Leon. En compagnie des chefs de la diplomatie du Qatar et des Émirats arabes unis, les deux hommes ont rendu visite lundi à Khairat al-Shater, le numéro 2 des Frères musulmans. Il a été emprisonné par l’armée tout comme M. Morsi et les principaux leaders de la confrérie, dont six seront jugés à partir du 25 août, notamment pour « incitation au meurtre », tandis qu’hier, l’assistant de M. Morsi, Ahmad Abdel-Aati, et son conseiller en sécurité Ayman Hodhod ont été emprisonnés. Selon les Frères musulmans, M. Shater a refusé de discuter, demandant aux émissaires étrangers de s’adresser à M. Morsi. M. Burns a également rencontré le général Sissi. Ce week-end, ce dernier, tout en assurant qu’il ne voulait pas « verser le sang d’un seul Égyptien », avait expliqué sans équivoque que la police, mais « pas l’armée », délogerait de force les manifestants en cas d’impasse.

Impasse totale
Les États-Unis, principal bailleur de fonds de l’Égypte avec 1,5 milliard de dollars annuels, dont 1,3 pour la seule armée, semblent embarrassés par la situation de leur principal allié arabe dans la région. Le secrétaire d’État John Kerry a estimé il y a quelques jours que l’armée avait renversé Morsi pour « rétablir la démocratie ». Les manifestants lui reprochaient d’avoir accaparé le pouvoir au seul profit des Frères musulmans et d’avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue. L’impasse semble totale et la crise paralyse toute initiative politique. « Nous nous focalisons sur la place Rabaa et nous ne pouvons même pas nous concentrer sur la préparation du processus électoral », s’est ainsi plaint lundi un haut responsable du gouvernement. « Ne comptez pas sur une dispersion des sit-in par la force pour vous faire passer pour les victimes, cela ne ferait qu’accroître la colère du peuple à votre égard », a en outre déclaré hier le vice-président par intérim et Prix Nobel de la paix Mohammad el-Baradei à l’adresse de la confrérie, tout en demandant aux médias égyptiens de « cesser de diaboliser » les pro-Morsi en les traitant de « terroristes ».
(Source : AFP)
La communauté internationale intensifiait hier ses efforts en Égypte pour éviter la confrontation entre forces de l’ordre et manifestants partisans du président islamiste Mohammad Morsi, destitué et arrêté par l’armée il y a un mois. Des milliers d’entre eux campent depuis plus d’un mois sur les deux places du Caire Rabaa al-Adawiya et Nahda pour dénoncer le « coup d’État...

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