Le président zimbabwéen Robert Mugabe faisait face hier aux critiques occidentales et aux accusations de hold-up électoral de son principal opposant Morgan Tsvangirai, après sa réélection au premier tour de la présidentielle avec 61 % des voix.
M. Tsvangirai et son parti le MDC, échaudés par les violences de 2008, ont renoncé à appeler à des manifestations et choisi la voie légale pour contester le résultat des élections générales qui se sont tenues mercredi dernier dans le calme mais sur la base de listes électorales manipulées, selon eux.
Âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, M. Mugabe a été proclamé vainqueur avec plus de 2,1 millions et 61 % des voix.
Il pourra compter sur 150 élus à l’Assemblée, contre 49 au MDC et un sans étiquette. Un raz-de-marée qui lui assure la majorité des deux tiers des sièges, suffisante pour modifier la Constitution.
Avec 34 % des suffrages, M. Tsvangirai, 61 ans, est largement battu, selon les chiffres de la commission électorale (ZEC), dont l’un des neuf membres a démissionné avant la proclamation, dénonçant le manque d’intégrité du processus.
Persona non grata en Occident depuis plus de dix ans, M. Mugabe pourrait, malgré l’absence apparente de violences, échouer à mettre fin à son isolement diplomatique.
« Cette élection frauduleuse et volée plonge le Zimbabwe dans une crise constitutionnelle, politique et économique », a attaqué M. Tsvangirai, réclamant l’organisation d’un nouveau vote.
M. Tsvangirai avait fait le choix de ne pas boycotter les élections qu’il savait organisées à la va-vite sous la pression du camp présidentiel. Il a maintenant jusqu’à mercredi pour réunir les preuves de fraudes et étayer son recours devant la Cour constitutionnelle.
Il n’a exprimé aucun regret et défendu également son choix de participer à l’exercice du pouvoir depuis 2009 comme Premier ministre au sein d’un gouvernement d’union nationale.
« Notre participation a sauvé le pays. Les écoles étaient fermées, les hôpitaux aussi. On utilisait un dollar zimbabwéen qui ne valait plus rien. Il n’y avait plus rien à acheter dans les magasins et tout le monde était désespéré », a-t-il défendu, tout en annonçant que le temps de la cohabitation était fini.
En 2008, il était en position de gagner la présidentielle avant que le déferlement de violence du camp présidentiel et la mort d’environ 200 partisans ne l’obligent à renoncer, laissant M. Mugabe gagner, seul en lice au second tour.
La communauté de développement d’Afrique australe (SADC) était intervenue comme médiateur, continuant à jouer un rôle pivot dans la préparation et la surveillance des élections.
La mission d’observateur de la SADC a jugé samedi le scrutin « très libre » à défaut d’être « honnête » et appelé M. Tsvangirai à reconnaître sa défaite.
Hier, le président sud-africain Jacob Zuma, pivot de la SADC, a salué un vote « réussi », « expression de la volonté populaire » et chaudement félicité son homologue zimbabwéen.
Espace de liberté et refuge pour de nombreux opposants africains, l’Afrique du Sud est paradoxalement accusée de fermer les yeux sur le manque de démocratie chez ses voisins.
« Les États-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés (...) représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen », a au contraire réagi la diplomatie américaine.
La Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale, a émis de « sérieux doutes » et l’Union européenne a pointé « des irrégularités présumées », « la participation incomplète, ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence ».
Aucun observateur occidental n’avait été autorisé sur le terrain.
Samedi soir, la télévision publique zimbabwéenne a célébré en images la victoire de la Zanu-PF, contrastant avec la tranquillité des rues de la capitale dont la plupart des habitants semblaient étrangers à toute effervescence électorale malgré les files d’attente observées mercredi pour voter.
Quelques poignées de supporters présidentiels se sont réjouis, comme Allan Shumba, un mécanicien de 25 ans, rencontré dans un bar et « supercontent » : « Mon souhait est que M. Mugabe répare les routes, crée des emplois, que les industries rouvrent et que les ordures soient nettoyées. »
Le nouveau gouvernement issu des urnes pourrait s’installer 48 heures après la décision de la Cour constitutionnelle.
Dans un pays toujours plongé dans l’incertitude créée par la corruption et les lois sur l’indigénisation pour restituer le contrôle de l’économie à des Zimbabwéens noirs, quand ce n’est pas à des proches du président, l’ampleur de la victoire de M. Mugabe pourrait donner des ailes aux durs de son parti mais risque de ne pas rassurer les investisseurs étrangers, qui étaient de retour depuis 2009.
M. Tsvangirai et son parti le MDC, échaudés par les violences de 2008, ont renoncé à appeler à des manifestations et choisi la voie légale pour contester le résultat des élections générales qui se sont tenues mercredi dernier dans le calme mais sur la base de listes électorales manipulées, selon eux.
Âgé de 89 ans et au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, M. Mugabe a été proclamé vainqueur avec plus de 2,1 millions et 61 % des voix.
Il pourra compter sur 150 élus à l’Assemblée, contre 49 au MDC et un sans étiquette. Un raz-de-marée qui lui assure la majorité des deux tiers des sièges, suffisante pour modifier la Constitution.
Avec 34 % des suffrages, M. Tsvangirai, 61 ans, est largement battu, selon les chiffres de la commission électorale (ZEC), dont l’un des neuf membres a démissionné avant la proclamation, dénonçant le manque d’intégrité du processus.
Persona non grata en Occident depuis plus de dix ans, M. Mugabe pourrait, malgré l’absence apparente de violences, échouer à mettre fin à son isolement diplomatique.
« Cette élection frauduleuse et volée plonge le Zimbabwe dans une crise constitutionnelle, politique et économique », a attaqué M. Tsvangirai, réclamant l’organisation d’un nouveau vote.
M. Tsvangirai avait fait le choix de ne pas boycotter les élections qu’il savait organisées à la va-vite sous la pression du camp présidentiel. Il a maintenant jusqu’à mercredi pour réunir les preuves de fraudes et étayer son recours devant la Cour constitutionnelle.
Il n’a exprimé aucun regret et défendu également son choix de participer à l’exercice du pouvoir depuis 2009 comme Premier ministre au sein d’un gouvernement d’union nationale.
« Notre participation a sauvé le pays. Les écoles étaient fermées, les hôpitaux aussi. On utilisait un dollar zimbabwéen qui ne valait plus rien. Il n’y avait plus rien à acheter dans les magasins et tout le monde était désespéré », a-t-il défendu, tout en annonçant que le temps de la cohabitation était fini.
En 2008, il était en position de gagner la présidentielle avant que le déferlement de violence du camp présidentiel et la mort d’environ 200 partisans ne l’obligent à renoncer, laissant M. Mugabe gagner, seul en lice au second tour.
La communauté de développement d’Afrique australe (SADC) était intervenue comme médiateur, continuant à jouer un rôle pivot dans la préparation et la surveillance des élections.
La mission d’observateur de la SADC a jugé samedi le scrutin « très libre » à défaut d’être « honnête » et appelé M. Tsvangirai à reconnaître sa défaite.
Hier, le président sud-africain Jacob Zuma, pivot de la SADC, a salué un vote « réussi », « expression de la volonté populaire » et chaudement félicité son homologue zimbabwéen.
Espace de liberté et refuge pour de nombreux opposants africains, l’Afrique du Sud est paradoxalement accusée de fermer les yeux sur le manque de démocratie chez ses voisins.
« Les États-Unis ne pensent pas que les résultats annoncés (...) représentent l’expression crédible de la volonté du peuple zimbabwéen », a au contraire réagi la diplomatie américaine.
La Grande-Bretagne, l’ancienne puissance coloniale, a émis de « sérieux doutes » et l’Union européenne a pointé « des irrégularités présumées », « la participation incomplète, ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence ».
Aucun observateur occidental n’avait été autorisé sur le terrain.
Samedi soir, la télévision publique zimbabwéenne a célébré en images la victoire de la Zanu-PF, contrastant avec la tranquillité des rues de la capitale dont la plupart des habitants semblaient étrangers à toute effervescence électorale malgré les files d’attente observées mercredi pour voter.
Quelques poignées de supporters présidentiels se sont réjouis, comme Allan Shumba, un mécanicien de 25 ans, rencontré dans un bar et « supercontent » : « Mon souhait est que M. Mugabe répare les routes, crée des emplois, que les industries rouvrent et que les ordures soient nettoyées. »
Le nouveau gouvernement issu des urnes pourrait s’installer 48 heures après la décision de la Cour constitutionnelle.
Dans un pays toujours plongé dans l’incertitude créée par la corruption et les lois sur l’indigénisation pour restituer le contrôle de l’économie à des Zimbabwéens noirs, quand ce n’est pas à des proches du président, l’ampleur de la victoire de M. Mugabe pourrait donner des ailes aux durs de son parti mais risque de ne pas rassurer les investisseurs étrangers, qui étaient de retour depuis 2009.
Le président zimbabwéen Robert Mugabe faisait face hier aux critiques occidentales et aux accusations de hold-up électoral de son principal opposant Morgan Tsvangirai, après sa réélection au premier tour de la présidentielle avec 61 % des voix.M. Tsvangirai et son parti le MDC, échaudés par les violences de 2008, ont renoncé à appeler à des manifestations et choisi la voie légale...
Les plus commentés
Le domino régional ne s’arrêtera pas en Syrie
Face à l’affaiblissement du Hezbollah, que compte faire l’opposition ?
Rassemblement dans la banlieue-sud de Beyrouth en hommage à Hassan Nasrallah