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À La Une - espagne

Il survit au déraillement du train... puis retrouve son dinosaure jaune

Saint-Jacques de Compostelle rend hommage aux victimes de la catastrophe ferroviaire.

Dimanche, quand ils sont allés dans le centre sportif de Saint-Jacques de Compostelle aménagé pour recevoir les bagages des passagers retrouvés dans les restes du train accidenté, Daniel Castro et Yesica Medina ont eu la surprise de retrouver le dinosaure jaune de leur fils inconsolable après sa perte. AFP PHOTO/ RAFA RIVAS

Ses parents et sa petite soeur d'un mois et demi ont survécu comme lui à l'accident de train de Saint-Jacques de Compostelle. Mais Carlos Daniel, un petit Vénézuélien de sept ans, ne parvenait pas à se consoler de la perte de son dinosaure en peluche.


L'histoire de cette famille vénézuélienne vivant à El Ferrol, la ville de Galice où se rendait le train qui a déraillé le 24 juillet, est devenue un symbole d'espoir face à la tragédie : Daniel Castro et Yesica Medina, âgés de 34 et 32 ans, ainsi que leurs deux enfants, Carlos Daniel et Teresa Yazmin, sont sortis avec seulement des blessures légères de l'accident qui a fait 79 morts.


Tous les quatre étaient allés à Madrid pour visiter un parc d'attraction où le petit garçon avait gagné un grand dinosaure en peluche jaune, vert et noir qui, dans le chaos de l'accident, avait été abandonné dans le wagon.
A son retour à El Ferrol jeudi, au lendemain du drame, l'enfant, inconsolable, ne cessait de répéter "J'ai perdu mon dinosaure jaune", racontait le journal galicien La Voz de Galicia.

 

Samedi, il a reçu en cadeau un petit diplodocus vert. "C'est bien un dinosaure, il a l'odeur d'un dinosaure", a-t-il confié alors au journal, sans parvenir pourtant à oublier le dinosaure jaune.
Mais dimanche, quand ils sont allés dans le centre sportif de Saint-Jacques de Compostelle aménagé pour recevoir les bagages des passagers retrouvés dans les restes du train, Daniel et Yesica ont eu cette surprise : à côté de la poussette du bébé et d'autres affaires, ils ont retrouvé, intact, le dinosaure jaune. Et l'enfant, survivant de l'une des plus graves catastrophes ferroviaires de l'Histoire de l'Espagne, a pu récupérer son jouet.

 

(Diaporama : Les images de la catastrophe ferroviaire)

 

Pour les victimes de l'accident, point de miracle. Lundi, Saint-Jacques de Compostelle leur rend hommage lors d'une cérémonie solennelle dans la cathédrale de cette ville du nord de l'Espagne, un lieu de pélerinage mondialement célèbre.

 

Fleurs, offrandes, petits mots griffonés à la main... dans la cathédrale de Saint-Jacques de Compostelle, l'heure est à l'hommage des victimes du crash. AFP PHOTO/ MIGUEL RIOPA

 

 

Depuis jeudi, des pèlerins de plus en plus nombreux déposent dans la cathédrale et sur la grande place de l'Obradoiro, qui lui fait face, des fleurs, des offrandes, des petits mots griffonés à la main pour témoigner de leur compassion.
Après les premiers enterrements qui ont eu lieu ce weekend dans différentes villes d'Espagne, l'hommage solennel sera rendu à partir de 19h00 (17h00 GMT) dans la cathédrale, point d'arrivée du chemin de Saint-Jacques que parcourent, bâton à la main, des foules de pèlerins du monde entier. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy y est attendu, ainsi que le couple princier Felipe et Letizia et l'infante Elena, la fille aînée du roi Juan Carlos.

 

Sur la voie de chemin de fer bordant le hameau de Angrois, lieu de la tragédie, les engins de chantier avaient fini dimanche de dégager la locomotive accidentée. Le trafic a pu être rétabli lundi matin avec une vitesse limitée à 30 km/h à cet endroit.

 

Le conducteur du train accidenté, Francisco José Garzon Amo, âgé de 52 ans, a été mis en examen dimanche pour "79 faits d'homicide par imprudence". Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire après avoir, selon la presse, reconnu devant le juge avoir eu un moment de "distraction" lors de l'accident, puis a quitté le tribunal en voiture pour un lieu inconnu.
Cet homme, un cheminot pourtant expérimenté, est soupçonné d'avoir roulé beaucoup trop vite en arrivant dans un dangereux virage à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle, où le train passe sur une distance très courte d'un tronçon limité à 220 kilomètres heure à un autre limité à 80 km/h. C'est à cet endroit que le train de huit wagons et deux locomotives, venant de Madrid, a déraillé alors qu'il roulait, de l'aveu du conducteur, à 190 km/h.

 

Le conducteur du train Francisco José Garzon Amo a été blessé lors de l'accident. AFP/MONICA FERREIROS


Blessé dans l'accident, le chauffeur avait été extrait par des secouristes de la locomotive et la photo de cet homme, l'air hébété, le visage en sang, avait fait le tour du monde. Depuis, les enquêteurs s'interrogent sur ce qui s'est passé dans la cabine de pilotage ce mercredi juste avant 20h42, comment le conducteur, qui avait déjà parcouru 60 fois cette ligne, décrit par certains de ses collègues comme un professionnel irréprochable, a pu se laisser distraire.


Parmi les éléments à charge contre lui, cette vidéo de quelques secondes diffusée sur Internet, semblant provenir d'une caméra de sécurité et montrant un train fou, surgissant à l'entrée du virage avant de sortir des rails et de se coucher sur le côté.

 

(Voir la vidéo du crash ici)


Mais d'autres interrogations sont apparues sur les conditions de sécurité existant sur cette partie de la voie, où circulent aussi bien des convois conventionnels que des trains à grande vitesse. Ce tronçon, par exemple, n'est pas équipé de système automatique de freinage. Or selon le journal El Mundo, le président du gestionnaire du réseau ferré Adif, Gonzalo Ferre, a reconnu que l'accident aurait pu être évité si la voie avait été équipée du système de sécurité ERTMS, installé sur les voies à grande vitesse.

 

 

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