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À La Une - Liban - Quatre questions à...

« Le Brésil et le Liban devraient moderniser leurs échanges pour devenir de véritables partenaires »

Guilherme Mattar, directeur secrétaire de la Chambre de commerce libano-brésilienne, ancien secrétaire pour les relations internationales de la ville de São Paulo.

Guilherme F. Mattar.

Pouvez-vous présenter en quelques mots la CCBL?
C’est une institution fondée en 1958 par des entrepreneurs libano-brésiliens, qui a traversé les – et survécu aux – décennies perdues de la guerre au Liban. Au début du nouveau siècle, la CCBL prend un nouveau souffle et intensifie ses activités pour la mise en valeur de l’identité libanaise dans le pays qui abrite sa plus importante diaspora. Elle poursuit également la création d’un réseau global de collaboration libanaise.
La plupart des Chambres de commerce bilatérales, de nos jours, se focalisent sur l’existence des entreprises de l’autre nation actives sur le territoire, tandis que la CCBL, faute d’un commerce notable ou équilibré, se fonde sur la puissance et le potentiel d’une énorme communauté commune aux deux pays, une société avec laquelle l’institution maintient un dialogue proche et intime.

Quel est, aujourd’hui, le volume d’échanges annuel entre le Liban et le Brésil ?
Il représente environ 300 millions de dollars – ou cinq fois ce qu’il était il y a douze ans. Et pourtant, il ne consiste qu’en une variété limitée de produits négociés et reste excessivement inégal, vu que le Brésil détient presque toute l’exportation. Selon la CCBL, le Brésil et le Liban devraient moderniser leurs échanges pour devenir de véritables partenaires, tout en poursuivant en parallèle leur commerce avec d’autres pays. Ils seraient favorisés aussi bien par la complémentarité de leur profils économiques et zones d’influence respectives que par leur formidable affinité.

Le Brésil héberge la diaspora libanaise la plus importante au monde. Existe-t-il des accords bilatéraux facilitant les échanges entre les deux pays ?
Non. La poursuite de la proposition d’un accord de libre-échange avec le Liban, par le Mercosul – le bloc économique sud-américain dont le Brésil fait partie –, est l’une des principales missions de la CCBL, récemment présentée aux responsables libanais.

Le ministère libanais de l’Agriculture a récemment dévoilé son intention – pas encore concrétisée – d’organiser une Journée du vin libanais au Brésil, à São Paulo précisément. Plusieurs producteurs de vin ont émis des objections car, en fonction des accords Mercosul, les taxes sur certains produits d’importation (le vin libanais dans ce cas) sont, selon eux, prohibitives. La majorité suggère que des accords préférentiels soient d’abord passés ; toutefois, ce projet semble long, compliqué et difficile à réaliser, selon un haut responsable de l’Union viticole libanaise (UVL). Qu’en pensez-vous ? Quelles sont les probabilités que des accords soient conclus entre le Brésil et le Liban, du moins pour le vin ?
C’est vrai qu’il s’agit d’un projet dur et à long terme, mais il faut absolument l’initier et persévérer jusqu’à sa concrétisation. Premièrement, il faut qu’il soit connu et appuyé des deux cotés de l’Atlantique. C’est un partenariat stratégique qui doit pousser à la mise en place d’autres formes de collaboration entre ces pays et générer plusieurs occasions d’affaires. N’oublions pas non plus l’existence des communautés libanaises dans tous les pays concernés, un actif en plus au bénéfice de cette éventuelle alliance.
En ce qui concerne les vins du Liban, il n’est pas impossible d’arriver à un accord qui leur permette l’accès viable à une niche du marché sud-américain, suffisamment importante pour héberger un nouveau concurrent de qualité sans pour autant éclipser ses concurrents locaux. Évidemment, une telle conquête demandera beaucoup d’efforts et d’engagement. À notre avis, c’est néanmoins une entreprise qui en vaut absolument la peine.

 

 

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