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À La Une - Initiative

Liban : Lorsque les jeunes donnent (encore une fois) l’exemple...

Les volontaires d’Offre-Joie reconstruisent le quartier détruit à Abra lors des incidents entre les partisans d’el-Assir
et l’armée.

Les volontaires d’Offre-Joie devant les immeubles en chantier.

Ça y est. La valse morbide entre espoir et désespoir, entre construction et destruction, si propre au Liban des quatre dernières décennies, tourbillonne à nouveau dans un opus fatidique. Cette fois-ci sa piste de danse est Abra, au Sud-Liban. Entre éclats d’obus, immeubles incendiés et voitures perforées de balles, la désolation a gardé sa marque funeste dans les rues du quartier.


Désertée par la majorité de ses habitants, Abra n’est pourtant pas désert. L’association Offre-Joie a en effet dépêché ses volontaires dans la zone ravagée par les combats durant 48 heures, suite à l’attaque des partisans du cheikh salafiste Ahmad el-Assir d’un barrage de l’armée le dimanche 23 juin.


C’est donc « jusqu’à cent jeunes », comme l’indique le responsable du chantier Marc Torbey, qui s’affairent quotidiennement autour de six immeubles sinistrés du quartier depuis le samedi 4 juillet. Ceux-ci travaillent sous un soleil de plomb de 8h à 18h, certains même à jeun, à l’occasion du mois de ramadan. L’effectif est « divisé en équipes », explique M. Torbey. Chacune a donc une tâche spécifique, des travaux au niveau du vitrage à ceux de déblaiement ou ceux d’entretien des murs, etc. Ceux qui le veulent peuvent passer la nuit dans un couvent du quartier pour ne pas avoir à couvrir de longues distances chaque jour.

 

 

 

Offre-Joie a déjà entrepris de tels chantiers par le passé, notamment à Achrafieh dans le quartier dévasté par l’attentat contre Wissam el-Hassan. « Nous avançons très rapidement, mais cette fois-ci les volontaires sont surtout des habitants de la région. Les dégâts à Abra ont été très peu médiatisés et c’est probablement pour cela que nous n’avons pas observé la même motivation générale des jeunes du pays qu’à Achrafieh », raconte Sami Chenaihi, responsable à Offre-Joie.


« J’habite Saïda, raconte l’un des volontaires, et j’ai des amis d’enfance à Abra. Il faut bien que quelqu’un les aide à réinvestir leurs maisons. »

 

 

Les habitants du quartier ont, quant à eux, loué à l’unanimité la présence des volontaires d’Offre-Joie. Le propriétaire d’un supermarché local a même offert de subvenir gratuitement à leurs besoins en nourriture et boissons.


Rana, résidente du quartier, relate : « J’étais à la cuisine quand tout a explosé en moins de cinq minutes. J’ai dû me réfugier avec mes filles dans la cage d’escalier. Nous y sommes restées bloquées pour 24 heures alors que mon mari ne parvenait pas à rentrer dans la ville. » Lorsque la situation s’est enfin calmée, son appartement avait été ravagé. « Merci à Offre-Joie. Ils se sont occupés de nous. Sans eux, tout aurait été tellement plus difficile, nous n’aurions même pas pu commencer les réparations. Leurs efforts ont été un succès », finit-elle.


Cette valse infernale, à Abra aujourd’hui, se déplacera sans le moindre doute vers de nouveaux lieux demain et après-demain. Si elle s’éternise, c’est parce qu’elle carbure à la musique des silencieux parmi nous, ceux qui laissent aux agents de la destruction la liberté d’action. À quand la fin de la cadence ?

 

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