Rechercher
Rechercher

À La Une - Crise

Egypte: le gouvernement se met au travail malgré les manifestations

Ashton appelle à la libération du président déchu Mohammad Morsi.

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et le vice-président égyptien Mohamed ElBaradeï au Caire le 17 juillet 2013. AFP PHOTO/ EGYPTIAN PRESIDENCY

Le gouvernement de transition égyptien a reçu mercredi la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui a plaidé pour un "retour rapide au processus démocratique", dans un climat toujours marqué par des tensions.

 

A son arrivée au Caire, Catherine Ashton a notamment rencontré le président par intérim Adly Mansour ainsi que le nouveau Premier ministre Hazem Beblawi, mais aussi celui qui apparaît comme le nouvel homme fort du pays, le chef de l'armée, vice-Premier ministre et ministre de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi.

 
(Portrait : Adly Mansour, un juge peu connu du public à la tête de l’Égypte)

Lors de ses entretiens, la diplomate européenne a souligné que l'UE souhaitait "un retour rapide au processus démocratique, a indiqué à l'AFP son porte-parole, Michael Mann.

"Elle a aussi évoqué la nécessité de remettre l'économie en marche, car les développements économique et politique sont étroitement liés", a-t-il ajouté.

 

Mme Ashton a également prévu des entretiens avec le mouvement Tamarrod - à l'origine des manifestations qui ont précédé l'éviction de M. Morsi - et le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), bras politique des Frères musulmans, selon des sources diplomatiques.

La chef de la diplomatie européenne a indiqué mercredi qu'elle aurait aimé rencontrer lors de sa visite le président déchu Mohamed Morsi, détenu par l'armée, et a appelé à sa libération.
"Je pense qu'il devrait être libéré, mais on m'a assuré qu'il allait bien", a déclaré Mme Ashton à quelques médias dont l'AFP au terme de sa journée au Caire. "J'aurais aimé le voir", a-t-elle ajouté.

 

M. Morsi, issu de la confrérie, est toujours détenu dans un lieu secret, malgré les appels à sa libération.

 
(Portrait : Morsi, du "président de tous les Égyptiens" à l'homme qui divise)


Le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite à Amman, a estimé qu'il était "trop tôt" pour dire quelle direction l’Égypte allait prendre. Il s'est dit par ailleurs "inquiet des arrestations politiques".

 

Les nouvelles autorités ont arrêté plus d'un millier de manifestants et récemment engagé des poursuites contre plusieurs hauts responsables des Frères musulmans, dont son Guide suprême, Mohamed Badie.

 

Les manifestations se poursuivent

Mercredi, plusieurs milliers de partisans du président déchu, Mohamed Morsi, ont manifesté à proximité du siège du gouvernement, dans le centre de la capitale, a constaté un journaliste de l'AFP.

Chantant des slogans hostiles au nouveau pouvoir, ils n'ont pu approcher à moins de 200 mètres du bâtiment, dont l'accès est restreint de longue date et autour duquel les forces de l'ordre avaient établi un cordon de sécurité supplémentaire.

"Le gouvernement est illégitime", était-il écrit sur une banderole.


Les manifestants ont ensuite pris la direction de l'Université du Caire, où des islamistes tiennent un sit-in depuis plusieurs jours, d'après un photographe de l'AFP.

Aucun incident majeur n'a été signalé.

 
(Analyse : "La démocratie n’est pas pour les musulmans…")

Des violences dans la nuit de lundi à mardi entre partisans de Mohamed Morsi et forces de l'ordre ont fait 7 morts et plus de 200 blessés au Caire.

Plus d'une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements depuis la chute de M. Morsi, le 3 juillet.

 

Amnesty International a critiqué mercredi l'attitude des nouvelles autorités face aux manifestants pro-Morsi, relayant des accusations de mauvais traitements à la suite de leur arrestation et réclamant l'ouverture "urgente" d'une enquête.
 

D'autres manifestations sont prévues en soirée par les pro-Morsi, après la rupture du jeûne du ramadan, au lendemain de la formation du gouvernement dirigé par Hazem Beblawi, un ex-ministre des Finances de 76 ans.

 

Le gouvernement, qui a prêté serment mardi, reflète les diverses composantes de l'opposition laïque qui accusait M. Morsi d'avoir perdu toute légitimité face aux manifestations monstres réclamant son départ.

Il ne comprend aucune formation islamiste.

Les Frères musulmans ont déclaré mardi qu'ils ne reconnaissaient "ni légitimité, ni autorité" à ce gouvernement, qu'ils accusent d'avoir été installé à la faveur d'un coup d'État militaire contre le premier président librement élu.

 

Le nouveau cabinet compte trois femmes et trois coptes, une communauté chrétienne hostile à Mohamed Morsi.

Le président Mansour a en outre pris parmi ses conseillers Kamal al-Ganzouri, qui fut chef de gouvernement sous Hosni Moubarak, a indiqué l'agence officielle Mena.

 

La transition doit mener à l'adoption d'une nouvelle Constitution, puis à des législatives d'ici début 2014, avant la tenue d'une nouvelle présidentielle.

 

Selon l'expert politique Samer Shehata, les principaux défis du nouveau gouvernement sont le déficit budgétaire, la réforme du ministère de l'Intérieur, le rétablissement de l'ordre, la fin des manifestations et la restauration de la sécurité au Sinaï.

 

La situation reste tendue dans cette péninsule, où les attaques contre la police et l'armée mais aussi des civils se sont intensifiées. Mardi soir, six soldats et deux civils ont été blessés dans une attaque au lance-roquettes par des inconnus dans la ville de Rafah, frontalière de l'enclave palestinienne de Gaza.


Voir aussi notre dossier spécial : Égypte : le défi de l’opposition, transformer la mobilisation en effet politique

 

Analyse

La chute de Morsi sonne comme un revers pour Erdogan

 

La situation en Égypte renforce les islamistes radicaux en Syrie
Le gouvernement de transition égyptien a reçu mercredi la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, qui a plaidé pour un "retour rapide au processus démocratique", dans un climat toujours marqué par des tensions.
 
A son arrivée au Caire, Catherine Ashton a notamment rencontré le président par intérim Adly Mansour ainsi que le nouveau Premier ministre Hazem Beblawi, mais aussi...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut