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Catastrophe ferroviaire : le déraillement provoqué par une pièce défaillante de l'aiguillage

Une minute de silence dans toutes les gares et dans tous les trains de l'Hexagone.

Selon la préfecture du département de l'Essonne, six personnes ont été tuées dans le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge. REUTERS/Gonzalo Fuentes

Une pièce de métal défaillante dans l'aiguillage de la voie sur laquelle circulait le train serait à l'origine du déraillement du Paris-Limoges qui a fait six morts vendredi, a expliqué samedi un responsable de la SNCF.


"Cette éclisse", sorte d'agrafe en acier qui relie deux rails dans un aiguillage, "s'est désolidarisée, elle s'est détachée, elle est sortie de son logement", a détaillé Pierre Izard, directeur général des infrastructures après les premiers constats de la nuit de la compagnie.La SNCF a annoncé le contrôle des 5.000 pièces semblables de son réseau. "La désolidarisation de cette éclisse du rail est l'objet même" des enquêtes judiciaires et techniques en cours, a déclaré le patron de la SNCF Guillaume Pepy.

 

Plus tôt, le ministre français des Transports, Frédéric Cuvillier avait indiqué que l'accident n'était pas dû "à un problème humain". "Heureusement le conducteur de la locomotive a eu des réflexes absolument extraordinaires en déclenchant l'alerte immédiatement, ce qui a évité la collision avec un train qui venait dans le sens inverse et qui aurait, à quelques secondes (près), percuté les voitures qui déraillaient", a-t-il déclaré sur RTL. M. Cuvillier a exclu une vitesse excessive, expliquant que le train était arrivé à 137 km/heure, soit sous la vitesse maximale autorisée (150 km/h). Avec 385 voyageurs, le train n'était a priori pas surchargé.



Les secouristes ont travaillé toute la nuit à la recherche de victimes. AFP/LIONEL BONAVENTURE

Selon la préfecture du département de l'Essonne, six personnes ont été tuées dans le déraillement du Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge. Neuf blessés se trouvent en état "d'urgence absolue" et il y a "70 urgences relatives". Le pronostic était réservé pour 2 blessés graves, a précisé un responsable des secours. "A priori, il n'y a plus de victimes recherchées", a ajouté la préfecture.
Les trois voitures qui se sont couchées doivent être relevées dans la journée et "nous ne sommes pas à l'abri de mauvaises découvertes", a cependant dit M. Cuvillier.


Une minute de silence est organisée ce samedi à la mi-journée dans toutes les gares et dans tous les trains en France en hommage aux victimes de cette catastrophe, l'une des plus graves de ces 25 dernières années.

Toute la nuit, les secouristes ont dû travailler sous la lumière de puissants projecteurs, à la recherche d'éventuelles victimes coincées dans la carcasse de wagons pulvérisés mais aussi des corps pris au piège de la tôle. Selon une source proche de l'enquête, cinq des six corps recensés ont été extraits dans la nuit de la carcasse du train. Le travail d'identification des voyageurs tués est en cours.


M. Cuvillier a indiqué que la locomotive et les wagons "étaient à jour de toute vérification", ajoutant toutefois que "cela ne voulait pas dire que nous pouvions nous satisfaire d'avoir du matériel roulant qui a 30 ans d'âge". Il a insisté sur la nécessité de mener une "modernisation des lignes classiques". "Le constat est sévère avec une dégradation ces dernières années faute de moyens consacrés aux lignes classiques", la SNCF ayant privilégié les lignes à grande vitesse.



Les secouristes apportent les premiers soins aux victimes. AFP/MARTIN BUREAU

Samedi, l'association des voyageurs-usagers du chemin de fer a dénoncé "le temps des trains poubelles", des "convois de bric et de broc" et "la vétusté" du matériel ferroviaire français.


Le train s'est scindé en deux en arrivant dans la gare de Brétigny-sur-Orge, vers 15h15 GMT, en pleine heure de pointe de fin d'après-midi. Une partie du train a continué à rouler, tandis qu'une autre s'est couchée sur le flanc sur le quai.


Tous les témoins se sont accordés pour décrire la violence inouïe de la catastrophe qui s'est déroulée sur "plusieurs centaines de mètres". Un passager, Marc Cheutin, 57 ans, a expliqué à l'AFP avoir dû "enjamber une personne décapitée" pour sortir du wagon dans lequel il se trouvait. Pour ajouter à l'horreur, des rumeurs ont fait état de victimes dépouillées par des habitants des alentours.


Dans un tweet, le député socialiste de l'Essonne Jérôme Guedj a dénoncé de "sombres crétins inhumains (qui) ont manifestement profité de la cohue pour voler téléphone(s) portable(s) et des bagages". Interrogées par l'AFP, plusieurs sources policières ont refusé de confirmer cette information et ont relativisé la gravité des incidents.


Le périmètre de sécurité établi autour de la gare de Brétigny a toutefois dû être élargi vendredi soir car des jeunes ont brièvement gêné les secours, selon la mairie. Une source policière a fait état de jets de pierres.

M. Cuvillier a fait état d'"une personne interpellée", d'"une tentative de vol de portable" au préjudice d'un secouriste. Mais le ministre a ajouté qu'"à (sa) connaissance", il n'y avait pas eu "de victimes dépouillées".

 

 

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