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Diaspora - Communauté

Ces Arméniens qui ont conquis la Californie

Ils ont une rue qui porte leur nom à Hollywood entre les deux avenues Wilton et Vermont. Des églises, des écoles, des organismes culturels. En Californie, les Arméniens ont fait leurs preuves dans tous les domaines.

L’église St Gregory à Glendale, en Californie.

Après l’Arménie, la plus grande communauté arménienne au monde se trouve aujourd’hui aux États-Unis. Selon le consulat général de la République d’Arménie, ils seraient plus d’un million à vivre dans ce pays. Et environ la moitié de cette population réside en Californie.
Les villes du « Golden State » qui abritent le plus d’Arméniens sont bien connues : Glendale, Los Angeles, North Hollywood, Pasadena mais également San Francisco et Beverly Hills...
Qu’est-ce qui a poussé ces émigrés à quitter le Liban, la Syrie, l’Iran, la Turquie, l’Égypte et la Grèce ? Comme on peut le deviner, c’est le génocide de 1915 qui demeure la cause essentielle de la composition de l’actuelle diaspora arménienne (lire l’encadré). Mais les fluctuations politiques touchant le Moyen-Orient, surtout après 1945, sont également une cause de départ de leurs pays d’origine. Ce que cherchaient ces émigrés, c’est un endroit sûr, productif, dans lequel se reconstruire une vie.
Pour la chercheuse Nicole Vartanian de l’Université Columbia, « la Californie a été cette nouvelle maison qui leur rappelait physiquement leur terre natale ». Elle ajoute que cet État leur a permis de créer des collectivités fortes où ils ont pu rester attachés aux traditions de l’Ancien Monde avec des libertés nouvelles. Le premier émigré à considérer cette terre comme la sienne a été Normart, ce qui signifie « homme nouveau » en arménien. Il a été suivi par les frères Seropian qui ont ouvert les yeux de leurs concitoyens sur les opportunités agricoles offertes par la Californie. Ainsi, les premiers arrivés ont joué un rôle-clé dans le développement de l’industrie des figues à Fresno. Ils ont également aidé à la commercialisation du boulgour et du raisin. Par ailleurs, les Arméniens étaient aussi les premiers marchands de tapis orientaux dans cet État. Au fil des ans, leurs métiers vont cependant se diversifier. Ils travaillent dans le commerce certes mais également dans les médias, le secteur humanitaire, le secteur libéral, artistique...

Quid des Arméniens du Liban ?
Les Arméniens originaires du Liban, qui sont arrivés massivement à la fin des années 1970, se sont installés en partie à Glendale. En 1975, la première église arménienne de la ville St Mary a été construite. Des années plus tard, une autre église, celle de St Gregory, est inaugurée à Glendale. À ces Arméno-Libanais revient le mérite d’avoir fourni beaucoup d’efforts pour maintenir vivante la culture arménienne, la langue, la cuisine, l’art. Beaucoup de restaurants libano-arméniens ont fleuri d’ailleurs dans cette ville. Citons par exemple le Phoenicia Restaurant.
Mais ce n’est pas seulement à Glendale qu’on peut tomber sur un excellent restaurant dont le propriétaire est un Arménien du Liban. À « Little Armenia », berceau traditionnel de la communauté arménienne de Los Angeles et centre économique et culturel majeur de la communauté, des restaurants comme Sasoun Bakery ont poussé le long du boulevard Santa Monica, le traiteur Sahag’s Basturma Sandwich, et le fameux Falafel Arax font aussi parler d’eux.
Outre la cuisine, les Arméniens du Liban ont excellé dans d’autres domaines. Dans le secteur artistique, ils ont réussi là où certains ont parfois échoué. Citons par exemple Raffi Zaroukian, architecte et sculpteur intégrant des formes organiques dans ses dessins. Il a participé à des expositions collectives et privées en Amérique, au Canada. Cet artiste a quitté Beyrouth lorsqu’il avait 20 ans. Installé d’abord au Canada, il s’est établi par la suite en Californie. Membre de diverses organisations culturelles arméniennes et libanaises, Zaroukian nous confirme à quel point les Arméniens originaires du Liban ont gagné une bonne réputation au sein de la communauté arménienne en Californie.
Autre artiste qui a fait ses preuves : Dzovig Seferian, la belle chanteuse, peintre et ingénieur qui s’était déjà fait un nom au Liban. Sa chanson In Love With You avait attiré l’attention du public qui l’avait alors plébiscitée sur la radio Nostalgie en 1999. Installée la même année avec sa famille en Californie, elle a sorti depuis des DVD d’animation. Le premier en arménien, Boching, s’adresse aux enfants en mettant en valeur le riche patrimoine du peuple arménien. Seferian a sorti également un DVD en espagnol.
Dans un entretien, Dzovig Seferian nous fait part de ses différents projets artistiques. Très prochainement, son nouveau CD, qui sortira cette fois en anglais, devra voir le jour. Mais elle compte aussi produire un album en arabe. La carrière de ces artistes nous rappelle ce proverbe arménien : « L’homme doué est doué de tout. »
Après l’Arménie, la plus grande communauté arménienne au monde se trouve aujourd’hui aux États-Unis. Selon le consulat général de la République d’Arménie, ils seraient plus d’un million à vivre dans ce pays. Et environ la moitié de cette population réside en Californie. Les villes du « Golden State » qui abritent le plus d’Arméniens sont bien connues : Glendale, Los...