El-Assaad pour une « révolution » à la Mandela contre le Hezbollah

Le dirigeant de l’Option libanaise, Ahmad el-Assaad, a appelé hier les Libanais à mener une « révolution civilisée », à la Mandela, contre le Hezbollah, s’opposant à tout recours aux armes.
M. Assaad, qui venait de s’entretenir avec l’ambassadrice de l’Union européenne à Beyrouth, Angelina Eichhorst, a publié un communiqué dans lequel il demande aux Libanais de « se révolter contre l’injustice » et d’entreprendre « une révolution civilisée ».
« Que l’on prenne la voie de Nelson Mandela (dans sa lutte pacifique contre l’apartheid), car on ne saurait corriger une erreur par une autre erreur. On ne peut pas régler le problème des armes du Hezbollah en inventant d’autres armes ni en appelant tantôt au jihad et tantôt à faire sécession de l’armée », souligne-t-il.
« Nous ne devons pas laisser la mentalité vindicative, qui est le propre du Hezbollah, nous aveugler ou fausser notre perception. Tout comme il ne faut pas laisser répandre la logique de la sécurité à l’amiable, parce que cela représente le suicide », ajoute M. el-Assaad. Pour lui, « on ne saurait régler la question des armes du Hezbollah que par la voie d’une résistance sérieuse et un affrontement pacifique ».
Et de poursuivre : « Il y a deux visions pour le Liban. Ce sera ou bien l’État moderne, faisant partie du XXIe siècle, ou bien le Liban que nous connaissons aujourd’hui, le non-État organiquement lié au projet du régime iranien dans la région. Aucun compromis n’est possible entre les deux. »
Proclamant son soutien à l’armée, M. el-Assaad n’en a pas moins exprimé des critiques sur son comportement. « Ce que nous voulons le plus de la part de l’armée, c’est qu’elle soit juste. Elle a anéanti le premier des îlots d’insécurité ; il fallait le faire. Mais que dire des autres, sachant qu’il y en a presque autant que de citoyens ? » se demande-t-il.
« Que dire des citoyens qui souhaitent vivre sous la protection de l’armée et n’y parviennent pas ? Que dire de Hachem (Salmane) qui a été martyrisé de sang-froid sous les yeux de l’armée ? » s’interroge-t-il encore, en référence au responsable estudiantin de l’Option libanaise tué par balles il y a deux semaines lors d’une manifestation devant le siège de l’ambassade d’Iran.
« Ce martyr ne mérite-t-il pas que l’armée le prenne en charge et qu’elle fasse en sorte que des mandats d’arrêt soient émis contre les criminels ? Qu’en est-il du sort des personnes accusées dans les assassinats (politiques) et que (Hassan) Nasrallah a promis de ne pas livrer même dans cent ans ? » ajoute-t-il.
« L’armée sait parfaitement que (Ahmad el-) Assir et ses semblables ne sont que la conséquence d’un problème de base unique, ce problème qui est la cause du mal dont souffre ce pays, du sentiment d’injustice chez les citoyens et de leur conviction que personne ne les protège ni sanctionne celui qui les agresse, à savoir la question des armes du Hezbollah », souligne M. el-Assaad.
« La bataille d’Ahmad el-Assir n’est pas la dernière. La bataille finale est celle qui anéantira toutes les présences armées (non légales) sans distinction », estime-t-il, tout en se félicitant de « l’attitude ferme de l’armée » dimanche dernier, lors de la seconde manifestation de l’Option libanaise devant le siège de la chancellerie iranienne. Selon lui, « cette attitude a dissuadé le Hezbollah de répéter ce qui s’était passé il y a deux semaines ».