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À La Une - Mise en application de la 1701

L’ONU « profondément préoccupée » par l’engagement militaire du Hezbollah en Syrie

Le chef de l’ONU, Ban Ki-Moon, se « félicite » de la fermeté de Michel Sleiman...

« Le conflit en Syrie continue de peser gravement sur la sécurité et la stabilité du Liban, et cela de manière plus apparente. Les tensions, l’incertitude politique et les préoccupations humanitaires sont de plus en plus étroitement liées», avertit le secrétaire général de l’ONU dans son nouveau rapport sur la mise en application de la résolution 1701 pour la période du 1er au 28 juin, rendu public hier. Le rapport rappelle  «l’important communiqué de presse publié le 14 mars dernier après les graves incidents sécuritaires de Tripoli ».


Dans ses observations, Ban Ki-moon mentionne en revanche avec satisfaction qu’en dépit de la crise en Syrie et la volatilité croissante dans certaines parties du Liban, le calme continue de régner le long de la ligne bleue et la stabilité dans la zone d’opérations. Il félicite les deux parties de déployer tous leurs efforts pour préserver la cessation des hostilités et de continuer à coopérer avec la Finul pour maintenir le calme actuel, et de construire sur les acquis en renforçant les mécanismes de liaison et de coordination.


Il demeure toutefois « préoccupé » par le peu de progrès en ce qui concerne la conclusion d’un cessez-le-feu permanent et le règlement à long terme du conflit, tels qu’envisagés par la résolution 1701. Toutefois, les principales obligations imposées par la résolution ne sont toujours pas remplies et exigent une action des deux parties, souligne le rapport.

Des violations israéliennes « inquiétantes »
Le secrétaire général « s’inquiète aussi des violations sans relâche et dans certains cas intensifiés » de l’espace aérien libanais par Israël, en violation de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701. Ces survols quasi quotidiens vont à l’encontre des objectifs et des efforts pour réduire les tensions de la Finul et ont un impact négatif sur la crédibilité de l’armée libanaise et de la Finul, note-t-il. Le chef de l’ONU appelle une fois encore le gouvernement israélien à cesser de survoler les eaux territoriales et le territoire libanais. L’occupation persistante par les forces de défenses israéliennes du nord de Ghajar et la zone adjacente située au nord de la Ligne bleue constitue aussi une violation de ladite résolution qui impose à Israël de se retirer sans tarder ses forces armées de cette zone. La Finul est prête à faciliter un tel retrait. Ban s’est dit « encouragé » par les progrès continus dans la démarcation de la ligne bleue, ce qui contribue à prévenir plus de violations terrestres « par inadvertance ». L’engagement des parties à continuer à travailler avec la Finul, y compris sur des points litigieux ou problématiques, sera essentiel pour compléter ce processus. Les deux parties, malgré leurs réserves respectives, se sont engagées à respecter la ligne bleue dans son intégralité reconnue par les Nations unies.

Les incidents avec la Syrie
Concernant le conflit syrien, le rapport note que les tensions, l’incertitude politique et les préoccupations humanitaires sont de plus en plus étroitement liées. Le secrétaire général est « profondément préoccupé » par la croissance du nombre d’incidents transfrontaliers. Le manque de progrès réalisés dans la délimitation de la frontière libano-syrienne ne justifie pas les violations graves et répétées de l’intégrité territoriale du Liban, note-t-il. Le chef de l’ONU « déplore » ces incidents et « demande » au gouvernement syrien et à tous ceux qui se battent en Syrie de mettre fin à toutes les violations de la frontière, et de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban, conformément aux résolutions 1559 (2004), 1680 et 1701 du Conseil de sécurité.


Le chef de l’ONU note également avec une profonde préoccupation les nouveaux développements avec la participation de citoyens libanais dans les combats en Syrie, y compris la participation et l’engagement reconnus par le Hezbollah dans de tels combats, les menaces d’acteurs extérieurs de mener leur lutte au Liban même en réponse à l’implication en Syrie du parti de Dieu, et les appels lancés à l’intérieur du Liban pour l’engagement pour le jihad en Syrie. Les implications de ces évolutions pour la stabilité du Liban, et même pour la région, sont graves. Ban rappelle aussi qu’il « a toujours été opposé au transfert d’armes et de combattants » aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur de la Syrie. J’exhorte tous les dirigeants politiques concernés au Liban de prendre des mesures pour s’assurer que le Liban reste neutre vis-à-vis du conflit en Syrie, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des dirigeants politiques libanais sous la direction du président Sleiman, énoncé par les principes de la déclaration de Baabda en matière de neutralité et de dissociation du Liban, qui sont d’une importance durable à cet égard. Il lance un appel aux dirigeants libanais à se réengager dans ce sens et se « félicite » du maintien de la forte position du président Sleiman à cet égard.

« Violence inacceptable à Tripoli »
La violence inacceptable dans certaines régions du Liban, notamment à Tripoli, au cours de la période considérée met en évidence le besoin d’unité et de détermination renouvelée à travers le spectre politique libanais pour éviter de sombrer dans le conflit, selon Ban.
Le fait que le Hezbollah et d’autres groupes échappant au contrôle de l’État détiennent des armes continue de menacer la souveraineté et la stabilité du Liban, et est contraire aux obligations qui lient le pays en vertu des résolutions 1559 (2004) et 1701 (2006), rappelle le rapport. Au sujet des armes du Hezbollah, Le chef de l’ONU continue de croire que le règlement de cette question et d’autres questions cruciales relatives à la stabilité et la sécurité du Liban ne peut se faire qu’au moyen d’un processus politique lancé par le Liban à cette fin. Dans ce contexte, Ban « réitère son » appel pour la mise en œuvre des décisions antérieures du dialogue national, en particulier celles relatives au désarmement des groupes non libanais et le démantèlement des bases militaires du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général, et de Fateh al-Intifada.

Report des élections
Concernant les élections, Ban « regrette » que l’accord n’ait pu être possible pour la mise en place d’une nouvelle loi électorale. Il est impératif que la confiance et la stabilité au Liban, et la pérennité d’une longue tradition démocratique du pays continuent, et que les partis politiques reprennent bientôt leurs efforts pour convenir à des modalités pour les élections législatives. Il s’est dit « également préoccupé » par les tentatives visant à saper ou boycotter les institutions nationales libanaises à un moment où l’État libanais doit être renforcé et non affaibli.
Il va de soi que pour faire face aux multiples défis, il est nécessaire d’avoir un gouvernement efficace. L’unanimité initiale entre les partis politiques en ce qui concerne le choix du Premier ministre désigné Tammam Salam a envoyé un signal très positif au peuple du Liban et à la communauté internationale. Le chef de l’ONU continue d’encourager les dirigeants libanais à continuer de collaborer avec lui pour finaliser la formation d’un gouvernement sans plus tarder. En attendant, il est important que le président et les ministres en charge cherchent à résoudre les problèmes les plus urgents, en particulier en ce qui concerne la sécurité et les questions humanitaires.

Crise humanitaire
Un contexte dans lequel la formation rapide d’un gouvernement est essentielle, c’est la crise humanitaire. Le chef de l’ONU rend hommage au gouvernement et au peuple libanais qui accueillent et aident les réfugiés syriens. L’afflux de nouveaux réfugiés s’est accéléré de manière « alarmante », ayant des implications économiques, sociales et sécuritaires, et nécessite l’attention gouvernementale continue, la planification et les décisions impliquant une multiplicité d’organismes. Le chef de l’ONU « encourage » les autorités libanaises à mettre en place des structures institutionnelles pleinement habilitées pour mener à bien les responsabilités de planification, de livraison et de coordination efficaces. Il invite la communauté internationale à répondre à l’appel lancé par les dirigeants libanais à cet égard.

Félicitations à l’armée
Dans ce rapport, Ban Ki-moon « félicite » enfin l’armée libanaise pour son engagement indéfectible et sa coopération avec la Finul, en particulier pendant les périodes de tension accrue compte tenu de ses multiples responsabilités en matière de sécurité. L’armée libanaise, en partenariat avec la Finul, joue un rôle-clé dans la mise en œuvre de la résolution 1701. Renforcer la capacité des forces armées libanaises est essentiel. Soutenir le développement des capacités des forces armées libanaises, sur terre et sur mer, est une condition préalable à sa prise en charge progressive du contrôle de la sécurité efficace et durable de la zone d’opérations et des eaux territoriales libanaises, et un élément-clé pour soutenir les démarches vers un cessez-le feu permanent.
Dans ce contexte, il est impératif que la Finul et l’armée libanaise continuent de se concentrer sur le dialogue stratégique et que ce processus bénéficie du soutien actif de toutes les parties prenantes nationales et internationales.

 

 

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