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Moyen Orient et Monde - Scandale

Berlusconi rattrapé par son attirance pour les jeunes femmes

Le Cavaliere condamné à 7 ans de prison dans le procès Rubygate.

Un combo photo montre Silvio Berlusconi et Karima el-Mahroug, alias « Ruby la voleuse de cœurs ». Photo AFP

Le tribunal de Milan a condamné hier l’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi à 7 ans de prison dans le procès Rubygate, où il était accusé d’abus de pouvoir et prostitution de mineure. La peine prononcée par le tribunal présidé par Giulia Turri a été assortie de l’interdiction à vie d’exercer un mandat public pour M. Berlusconi, âgé de 76 ans. Il n’ira cependant pas en prison car ses avocats vont déposer un recours. Tant que cette peine n’est pas validée en Cour de cassation, elle n’est pas exécutoire.
Au terme de près de sept heures de délibérations, la juge Turri a souligné que M. Berlusconi a été condamné pour « abus de pouvoir sous la contrainte », durcissant sensiblement la peine requise par le parquet qui avait demandé « une peine de base » de 5 ans pour abus de pouvoir et un an de plus pour prostitution de mineure. Les trois magistrates qui jugeaient M. Berlusconi depuis l’ouverture du procès en avril 2011 ont également décidé la transmission des actes de procédure au parquet, en lui demandant d’enquêter sur de possibles fausses déclarations faites par certains témoins pendant le procès. Un petit groupe d’une dizaine de manifestants a applaudi la condamnation avec des cris de joie et certains ont même entonné l’hymne italien. L’un des avocats vedettes du Cavaliere, Niccolo Ghedini, a parlé de « verdict complètement déconnecté de la réalité » tout en affirmant qu’il s’attendait à une peine de cette ampleur.
M. Berlusconi était poursuivi pour avoir rémunéré une dizaine de prestations sexuelles de Karima el-Mahroug, mineure à l’époque, qui se faisait appeler « Ruby la voleuse de cœurs » entre février et mai 2010. Il était aussi poursuivi pour avoir fait pression sur la préfecture de Milan dans la nuit du 27 au 28 mai 2010 pour faire libérer Ruby qui avait été interpellée pour un larcin. Une trentaine de jeunes femmes qui fréquentaient les soirées organisées dans la villa de M. Berlusconi à Arcore, près de Milan, avaient défilé à la barre, contredisant leurs déclarations faites selon des enregistrements d’écoutes téléphoniques. Elles juraient avoir participé à des dîners élégants, joyeux et arrosés, mais qui n’étaient absolument pas des orgies.

Un dragon-satyre
Condamné donc, Silvio Berlusconi se voit une nouvelle fois piégé par son attirance pour les jeunes femmes. Également interdit à vie de tout mandat public, il subit une humiliation suprême pour un homme qui a été et voulu être le personnage-clé de la vie politique italienne des 20 dernières années. Ses déboires liés à la gent féminine ont commencé bien plus tôt et se sont étalés sur la place publique dès 2009. En mai de cette année-là, sa deuxième épouse Veronica Lario demande le divorce publiquement dans une lettre dans laquelle elle dénonce le comportement d’un homme qui « fréquente des mineures ». Elle le dépeint comme « un dragon auquel s’offrent de jeunes vierges », dans une allusion à sa présence aux 18 ans de Noemi, une Napolitaine. Cet épisode s’achève en décembre 2012 quand un tribunal condamne le Cavaliere infidèle à payer trois millions d’euros par mois à son ex-épouse dans le cadre de leur divorce. En juin 2009, c’est la call-girl Patrizia D’Addario qui raconte dans le détail une nuit torride de novembre 2008 avec M. Berlusconi et publie un livre, Selon votre bon plaisir, M. le président. M. Berlusconi, qui aura 77 ans en septembre, n’a jamais fait mystère de son goût pour les belles femmes, tout en assurant n’avoir jamais payé pour des relations sexuelles. Il a nié tout rapport intime avec la jeune Ruby.
Né le 29 septembre 1936 dans une famille de la petite bourgeoisie milanaise, il hérite de son père, employé de banque, un sens aigu des affaires qu’il exerce dès l’adolescence en monnayant son aide à ses camarades de classe. Physique avantageux, Silvio Berlusconi travaille comme animateur de boîtes de nuit et chanteur sur des bateaux de croisière. Vendeur d’aspirateurs à la fin des années 1950, il décroche en 1961 une licence en droit, puis emprunte de l’argent à la banque de son père pour fonder une société immobilière. Commence une irrésistible ascension dans le monde des affaires, de la télévision et de la politique. Sur l’origine de sa fortune, il restera toujours discret. La télévision lui permet d’exprimer son génie créatif de grand communicateur. La holding de la famille Berlusconi, Fininvest, compte trois chaînes de télévision, des journaux, les éditions Mondadori, mais aussi le Milan AC, équipe de football championne d’Italie en 2011. Pendant ses années au pouvoir, ses problèmes personnels, notamment judiciaires, occupent le devant de la scène.
(Source : AFP)
Le tribunal de Milan a condamné hier l’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi à 7 ans de prison dans le procès Rubygate, où il était accusé d’abus de pouvoir et prostitution de mineure. La peine prononcée par le tribunal présidé par Giulia Turri a été assortie de l’interdiction à vie d’exercer un mandat public pour M. Berlusconi, âgé de 76 ans. Il n’ira...
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