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Culture - Initiative

Bernard Madoff, digne des honneurs du Musée des crimes et châtiments

Pour le cinéaste Gérard Oury, « Le crime ne paie pas ». Si, il paie, rétorque un autre grand du septième art, Woody Allen. Entre les deux, le Musée des crimes et châtiments à Washington affiche une exposition sur Bernard Madoff.

La caricature de Madoff en couverture de la revue « New York ».

Madof «himself». Car, les bas faits de cet illustre fraudeur siéent parfaitement aux cimaises de ce musée, inauguré en 2008 et qui s’est donné pour objectif de retracer l’histoire criminelle des États-Unis, tout en se voulant aussi le reflet de la réalité de la peine de mort pratiquée dans le pays. Ainsi, pilleurs de banques, mafiosi de la prohibition et tueurs en série sont les héros de ce lieu qui mise sur la fascination américaine pour ses gangsters, tout en vantant les mérites du châtiment.
L’idée de ce musée privé revient à l’un de ses cofondateurs, John Morgan, un avocat de Floride qui en a préfiguré le concept, après avoir visité la prison d’Alcatraz.
«En aucune façon, nous ne faisons une apologie du crime, avait-il dit. Au contraire, nous diffusons le message que le crime ne paie pas et qu’il y a des conséquences à ces actions criminelles.»
Pour preuve, l’accent sur les 150 ans de prison que doit purger Bernard Madoff qui, à travers l’une de ses principales sociétés d’investissements de Wall Street portant son nom, avait réalisé une escroquerie évaluée à 65 milliards de dollars. Le 12 décembre 2008, il avait été arrêté et mis en examen par le FBI puis condamné le 29 juin 2009 à 150 ans de prison, le maximum prévu par la loi. On estime que c’est la perte la plus élevée à ce jour, causée par la fraude ou l’erreur d’appréciation d’un opérateur de marché, un employé ou un patron d’établissement financier.

En compagnie d’Al Capone et autres mafiosi
«Berny» (pour les intimes), Madoff ne pouvait qu’être aux premières loges au Musée des crimes et châtiments qui l’évoque donc actuellement, en exhibant une quinzaine d’objets ayant fait partie de son quotidien, notamment les clés de son bureau, ses cartes de visite, une batte de base-ball, sa caricature en couverture de la revue New York. Il partage un bon voisinage avec les locataires de ce musée : Bonnie and Clyde, Al Capone, le braqueur John Dillinger (présent par sa voiture rouge Ford 1930), les ravisseurs du petit Lindbergh en 1932 et ceux de l’héritière du magnat de la presse, Patty Hearst, en 1974, qui avait fini par prendre fait et cause pour ses ravisseurs. On y retrouve aussi des méfaits « hollywoodiens» ayant eu un grand retentissement en leur temps: ainsi le jeune Frank Sinatra arrêté pour «séduction», car pris en flagrant délit de fréquenter une femme mariée, le chanteur Jim Morrison fiché pour «obscénité» après avoir uriné en plein air, tandis que l’acteur Nick Nolte, au visage particulièrement fripé ce soir-là, est interpellé pour conduite en état d’ivresse.
Un étage entier est consacré aux forces de l’ordre, présentant « les outils » des policiers. Outre les 400 objets exposés, le musée regorge d’outils interactifs : jeux, questions-réponses sur les ennemis publics numéro un, un stand de tir au laser, des simulateurs de conduite de voitures de police.
Mais, aux États-Unis, un musée sur le crime et le châtiment ne peut passer la peine capitale sous silence. Témoin, une vraie chaise électrique et le casque du condamné conçus en cuir et éponge pour bien conduire le courant, une table d’injection mortelle et une chambre à gaz reconstituée. Peut-être pour donner des sueurs froides et freiner tout mauvais instinct.
Madof «himself». Car, les bas faits de cet illustre fraudeur siéent parfaitement aux cimaises de ce musée, inauguré en 2008 et qui s’est donné pour objectif de retracer l’histoire criminelle des États-Unis, tout en se voulant aussi le reflet de la réalité de la peine de mort pratiquée dans le pays. Ainsi, pilleurs de banques, mafiosi de la prohibition et tueurs en série sont les...

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