Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Zone d'exclusion aérienne en Syrie : un feu vert du Conseil de sécurité improbable (Paris)

La France a estimé vendredi "peu probable" que le Conseil de sécurité de l'ONU donne son aval à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie, hypothèse proposée selon la presse américaine par les responsables militaires à Washington.

"Il paraît peu probable qu'une telle mesure recueille l'agrément du Conseil de sécurité", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, rappelant que l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne passait par une décision à portée coercitive du Conseil de sécurité.

Or, la Russie et la Chine ont systématiquement mis leur veto à des résolutions condamnant le régime de Bachar al-Assad depuis le début du conflit en mars 2011.

"C'est un sujet récurrent. Le problème c'est que ce type de mesure ne peut être mis en place qu'à condition d'être autorisé internationalement", a déclaré M. Lalliot.

Selon les médias américains, les responsables militaires américains ont proposé au gouvernement de mettre en place pour la Syrie une petite zone d'exclusion aérienne qui couvrirait les camps d'entraînement des combattants de l'opposition.

La zone d'exclusion proposée s'avancerait d'environ 40 km à l'intérieur de la Syrie et serait mise en oeuvre par des avions survolant la Jordanie et équipés de missiles air-air, selon le Wall Street Journal qui cite sans les nommer des responsables américains. Une telle solution permettrait de contourner une résolution du Conseil, puisque les avions n'entreraient pas dans l'espace aérien syrien.

Après l'annonce jeudi par Washington sur l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, le porte-parole du Quai d'Orsay a affirmé que "les Américains nous ont rejoints" sur ce point. "L'emploi de gaz sarin par le régime est avéré pour eux comme pour nous, il est prouvé scientifiquement, localisé et répété", a-t-il souligné, rappelant les déclarations la semaine dernière à ce propos du chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

La Maison Blanche a déclaré jeudi que le régime syrien avait eu recours à des armes chimiques, dont du gaz sarin, lors d'attaques qui ont fait jusqu'à 150 morts et que des "lignes rouges" avaient été franchies. Ces accusations ont été rejetées par Damas et Moscou.

"Je remarque que les États-Unis ont annoncé qu'ils vont renforcer leur aide non létale à l'opposition syrienne et son commandement militaire", a encore relevé le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

En ce qui concerne une éventuelle livraison d'armes aux résistants syriens, "c'est une question légitime qui n'a pas été tranchée en ce qui nous concerne", a-t-il ajouté.

Sur les besoins de la résistance syrienne qui font l'objet d'une réunion ce vendredi en Turquie, "nous souhaitons que la réponse soit collective et concertée", a poursuivi M. Lalliot annonçant par ailleurs des contacts "dans les heures qui viennent, au plus haut niveau".

Laurent Fabius devait s'entretenir dans l'après-midi par téléphone avec son homologue américain John Kerry et les chefs d'État, réunis en Irlande du Nord lundi pour le G8, auront des entretiens à ce sujet en marge du sommet.

"Toute l'attention est focalisée sur l'éventuelle livraison d'armes mais il existe d'autres formes d'aides très importantes" dans les domaines du renseignement, de la formation et de l'aide à la planification des opérations, a poursuivi le porte-parole du Quai d'Orsay.

Il a annoncé la livraison prochaine et en quantité d'équipements médicaux, et de médicaments par la France à l'opposition syrienne, rappelant que ce n'était pas la première fois.
La France a estimé vendredi "peu probable" que le Conseil de sécurité de l'ONU donne son aval à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne en Syrie, hypothèse proposée selon la presse américaine par les responsables militaires à Washington."Il paraît peu probable qu'une telle mesure recueille l'agrément du Conseil de sécurité", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires...