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Liban - Pédagogie

Des lycéens débattent de la paix et de l’éducation

L’Unesco a accueilli récemment en son siège un débat pour la paix. Âgés de huit à seize ans, les orateurs n’étaient pas diplomates et encore moins responsables politiques. Pourtant, ces élèves de sept collèges-lycées francophones de Beyrouth et Tripoli se sont pris l’espace d’un instant pour des grands.

Un exercice qui développe la personnalité et alimente la réflexion chez les jeunes.

Il est 11h30, c’est le troisième débat de la matinée. Sur l’estrade, deux équipes se font face. À gauche, les lycées franco-libanais et Lamartine. A droite, le lycée de Ville. Les deux équipes, composées d’élèves de CM2, de 6e et de 2de, planchent sur le thème de l’éducation et de la paix. Leurs voix n’ont pas fini de muer, et déjà, elles convoquent les plus grands : Victor Hugo, Karl Marx, Édouard Herriot se succèdent dans les discours des enfants.
«La paix, l’éducation, ce sont des valeurs qui nous seront utiles lorsque nous formerons la classe dirigeante », explique l’une des jeunes oratrices. Pour l’instant, ce ne sont que des adolescents, mais ils sont convaincus qu’ils formeront l’élite de demain. Tarek, lui, a seize ans. Il y a quelques semaines, il a découvert le siège de l’Unesco à Paris dans le cadre du concours « Ambassadeurs en herbe » qu’il a remporté. Habitué à ce genre de manifestations, il n’a pas eu besoin de beaucoup travailler aujourd’hui : « Ça fait deux ou trois jours qu’on prépare ce débat. Mais ce ne sont pas ces quelques jours qui sont importants, c’est surtout le bagage culturel qui compte. »


Zeina Abou Sleiman fait partie du jury qui décerne les prix aux meilleures équipes de la journée. Selon elle, l’évènement est une chance pour les élèves de ces établissements : « Ce genre d’exercice développe la personnalité et alimente la réflexion. On attend de ces jeunes qu’ils soient le moins scolaires possible, qu’ils aient une bonne argumentation, une bonne élocution. » Quand ces derniers prennent la parole, du haut de leurs neuf, dix ou quinze ans, le ton se veut sûr et direct, le buste droit et la poitrine bombée. « On est autant jugés sur le contenu que sur la manière dont on l’exprime, sourit Tarek, mais avoir un contenu fort, ça nous aide à avoir confiance en nous. » Sur la scène de l’Unesco, décor plus vrai que nature, les adolescents se prennent au jeu et miment si bien leurs aînés que la salle finit par y croire.


Dans les travées, une soixantaine de personnes. Des professeurs, des parents frémissent et écoutent, concentrés, la verve de leurs enfants. À côté, un public de marque est également attentif au déroulement du débat. Organisé par l’Institut français et l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), plusieurs personnalités se sont donné rendez-vous pour écouter les orateurs. L’ambassadrice de l’Union européenne, le chargé d’affaires de l’ambassade de Suisse, le président du Rotary Club sont présents. Ils regardent attentivement se former sous leurs yeux les probables futurs responsables du pays. «Pour nous, c’est une façon de contribuer aux évolutions sociales. C’est le but même de notre démarche », analyse Bernard Roesch, conseiller adjoint de coopération pour l’enseignement français près l’ambassade de France. Conjointement avec les lycées présents, il a organisé l’évènement. « La paix, ici, c’est un sujet brûlant »,explique-t-il avant de continuer : « C’était une première et nous comptons poursuivre l’année suivante. »


De son côté, Rayan attend les résultats. En bon diplomate, il ne préfère pas s’avancer avec des pronostics hasardeux : « Je ne sais pas si je serai récompensé. Il faut prévoir le pire et espérer le meilleur. »

 

Il est 11h30, c’est le troisième débat de la matinée. Sur l’estrade, deux équipes se font face. À gauche, les lycées franco-libanais et Lamartine. A droite, le lycée de Ville. Les deux équipes, composées d’élèves de CM2, de 6e et de 2de, planchent sur le thème de l’éducation et de la paix. Leurs voix n’ont pas fini de muer, et déjà, elles convoquent les plus grands :...

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