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Économie - Entretien

De Saussure : « La crise immobilière américaine a provoqué un tsunami de la régulation »

Jacques de Saussure, associé senior de la banque privée suisse Pictet & Cie.

De passage à Beyrouth pour l’inauguration du prix Pictet de photographie au Beirut Exhibition Center, Jacques de Saussure, associé senior de la banque privée suisse Pictet & Cie, a profité d’une rencontre avec L’Orient-Le Jour pour se pencher sur une diversité de sujets – de la crise des subprimes aux pays émergents, en passant par les entreprises libanaises.
« La grande majorité des entreprises de la région sont familiales et risquent de faire face aux problèmes typiques de la gestion de la succession, de la prise de décision ou encore de la transmission du capital », a-t-il relevé. Des problèmes qui prennent souvent de l’ampleur à la deuxième et troisième génération. « L’expérience partout dans le monde montre que de nombreuses entreprises peuvent disparaître par manque de préparation de la transmission du patrimoine familial et par manque de gouvernance de la gestion des conflits au sein de la famille », a-t-il ajouté.
L’une des solutions serait d’ouvrir le capital de l’entreprise aux actionnaires... et accepter de partager son pouvoir, un pas que peu d’entrepreneurs libanais sont aujourd’hui prêts à franchir.
Fondée en 1805 à Genève, Pictet est aujourd’hui l’une des plus grandes banques privées de Suisse, avec des fonds en dépôt et sous gestion totalisant 421 milliards de dollars à fin mars 2013. Non cotée en Bourse et détenue exclusivement par des associés actifs, la banque se caractérise par un système collégial ; l’associé membre du collège depuis le plus grand nombre d’années devient associé senior. M. de Saussure a ainsi succédé à ce poste à Ivan Pictet en juillet 2010.
Au fil des années, la banque connaît une croissance « rapide, stable », pour devenir le troisième établissement dans la gestion de fortunes de Suisse. Un développement qui ne sera pas freiné par la débâcle financière de la crise des subprimes et ses répercussions sur l’économie mondiale, mais qui sera, en contrepartie, témoin d’une rigidité accrue de la part des autorités européennes et nord-américaines.
« La crise immobilière américaine et la crise bancaire puis de la dette souveraine qui s’en est suivie ont provoqué un tsunami de la régulation sans précédent », a souligné M. de Saussure. Nous avons, dès lors, constaté notamment une volonté, très ferme de la part des autorités, de combattre toute forme d’évasion fiscale, ainsi que de mieux protéger les investisseurs. Si au départ certaines de ces intentions étaient louables, elles se sont souvent traduites, de fait, par un certain nombre de règles « rigides », a-t-il déploré, voire « répressives ».
Rappelons, à titre d’exemple, que le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA), adopté le 18 mars 2010 par le Congrès américain, a pour principal objectif de combattre l’évasion fiscale des Américains à travers leurs comptes offshore. L’autorité fiscale américaine (IRS) s’attaque ainsi à toutes les institutions financières étrangères en les contraignant à déclarer les comptes supérieurs à 50 000 dollars détenus par ce qu’elle appelle une « US person », définition large qui inclut les citoyens américains, les détenteurs de la « green card » et les personnes attestant d’une présence substantielle sur le sol américain.
Pour le Liban, comme pour tous les pays qui appliquent le secret bancaire, cette nouvelle loi constitue un casse-tête légal – souvent perçu, en outre, comme une source de frais supplémentaires, que les institutions financières ne peuvent pas contourner.
En effet, la pénalité prévue dans la loi consiste en une retenue de 30 % sur les revenus tels que les dividendes et les intérêts de source américaine, ainsi que sur le produit brut généré par la vente de certains actifs américains. Les banques libanaises n’auront pas pour ainsi dire le choix ; elles devront déclarer les revenus de leurs clients américains à l’IRS.
« Les conséquences (de l’ensemble de ces règles et taxations) seront très coûteuses pour les banques, et peuvent affecter particulièrement les plus petites, a affirmé, en conclusion, M. de Saussure. Les coûts opérationnels supplémentaires et, de fait, l’élévation des risques de non-conformité peuvent mener à une “sélection” darwinienne – la survie du fort aux dépens du plus faible... », et surtout du plus « adaptable ».
De passage à Beyrouth pour l’inauguration du prix Pictet de photographie au Beirut Exhibition Center, Jacques de Saussure, associé senior de la banque privée suisse Pictet & Cie, a profité d’une rencontre avec L’Orient-Le Jour pour se pencher sur une diversité de sujets – de la crise des subprimes aux pays émergents, en passant par les entreprises libanaises.« La...

commentaires (1)

Encore une tête de nœud...encore un financier(comprendre un 7aramé)international...dis donc, ils défilent depuis quelque temps dans l'OLJ...c'est un peu comme si on donnait la parole à des capi mafieux de la N'Dranghetta...ce monsieur déplore la "rigidité"' des nouvelles règles, pourtant bien molles...! comment? On veut limiter la capacité de ces "banques" à favoriser l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent? Quelle honte...y' a plus de démocratie, j'vous jure. On ne sait pas bien si on doit rire ou pleurer devant une telle arrogance! bass matkhaf...jéyé daourak!

GEDEON Christian

12 h 28, le 08 juin 2013

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Commentaires (1)

  • Encore une tête de nœud...encore un financier(comprendre un 7aramé)international...dis donc, ils défilent depuis quelque temps dans l'OLJ...c'est un peu comme si on donnait la parole à des capi mafieux de la N'Dranghetta...ce monsieur déplore la "rigidité"' des nouvelles règles, pourtant bien molles...! comment? On veut limiter la capacité de ces "banques" à favoriser l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent? Quelle honte...y' a plus de démocratie, j'vous jure. On ne sait pas bien si on doit rire ou pleurer devant une telle arrogance! bass matkhaf...jéyé daourak!

    GEDEON Christian

    12 h 28, le 08 juin 2013

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