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À La Une - Beyrouth

A Geitaoui, les riverains protègent leur jardin face aux bulldozers

La construction d'un parking serait prévue sous le jardin.

Vendredi matin, les riverains ont empêché des bulldozers de s'attaquer au jardin des jésuites, dans le quartier de Geitaoui, à Beyrouth. Photo Anne Ilcinkas.

Serait-ce l’effet Gézi, du nom de ce parc à Istanbul, dont la destruction a engendré un vaste mouvement de protestation à travers la Turquie ?

 

Aux premières heures de la matinée, des dizaines de résidents du quartier de Geitaoui, à Beyrouth, ce sont rassemblés devant les portes du jardin des jésuites pour empêcher ingénieurs et bulldozers d’y pénétrer.

Ce matin, la municipalité de Beyrouth a voulu lancer des travaux dans le jardin, l’un des rares à encore exister dans une capitale libanaise passablement bétonnée et terriblement pauvre en espace publics. Selon Save Beirut Heritage, la municipalité veut construire un parking sous le jardin.

 

Si la plupart des riverains avaient entendu parler de ce projet il y a quelques années, aucun n’était au courant que les travaux allaient commencer ce vendredi matin. La mobilisation n'a pas eu ampleur turque, mais les dizaines de voisins qui ont promptement réagi en se postant à l’entrée du jardin ont réussi à empêcher le lancement des travaux. Pour le moment du moins.

 

"Les bulldozers et les ingénieurs sont arrivés entre 7h30 et 8h ce matin", raconte à Lorientlejour.com Khaled, un vendeur de kaak toujours posté à l’entré du jardin. "Immédiatement, les gens du quartier sont descendus, les ingénieurs nous ont expliqués que les travaux visaient à construire un parking souterrain. Ca fait dix ans qu’on parle de ce projet, mais on ne comprend pas pourquoi il est lancé maintenant", explique-t-il dans le jardin qui, en début d’après midi, avait retrouvé son calme habituel.

Ce matin, indique Khaled, l’ambiance était plus tendue. "Les gens sont très mobilisés, il y a eu des disputes avec les forces de l’ordre", indique le vendeur de kaak. "Si les travaux commencent aujourd’hui, ils ne finiront pas avant dix ans, autant dire que le jardin est mort", estime-t-il.


"Ils n’ont pas le droit de détruire ce parc, on y trouve les fondations d’une église, et arracher tous ces arbres, ce n’est pas permis", renchérit Jacques, un Libanais d’une cinquantaine d’années résidant dans le quartier. C’est en arrivant au parc à 8h ce matin, pour y boire son café et lire un peu, qu’il est tombé sur l’attroupement et les bulldozers. "Nous avons formé un comité avec quelques habitants du coin pour suivre l’affaire", assure-t-il.

 

Dans le jardin, Mme Nassar regarde ses deux petits enfants jouer. "Les enfants veulent toujours venir dans ce jardin, on ne peut pas le détruire", martèle-t-elle. "Et puis que feront tous ces vieux qui passent tant de temps ici. S’il n’y a plus de parc, ils devront passer leurs journées à la maison", ajoute-t-elle, alors que la plupart des bancs sont occupés par des personnes âgées. Dans ce quartier populaire, le jardin tient une place centrale et est souvent bien animé en fin de journée.

"A Achrafieh, il y a de moins en moins d’espaces publics, on ne peut pas supprimer ceux qui restent", ajoute Mme Nassar.

 

 

(Réservé aux abonnés : Divertir les enfants à Beyrouth, la galère des jeunes parents)

 

 

Tania a, elle aussi, emmené son fils jouer dans le jardin en ce vendredi ensoleillé. C’est la première fois qu’elle y vient. "Il n’y a pas assez de parkings à Beyrouth, reconnaît-elle, donc il faut faire ces travaux. Mais il faut aussi reconstruire, ensuite, le jardin sur le parking, et surtout, il ne faut pas casser tous les jardins en même temps".

 

De fait, des travaux ont déjà été lancés dans le jardin de Sanayeh, également à Beyrouth, pour le moment fermé au public

 

 

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Ce matin, la...

commentaires (2)

De la folie... Détruire un parc publique pour construire un parking... Mais dans quel siècle vit-on? A Tania, qui est d'accord avec ce projet, je lui dis ya qu'à acheter moins de voitures... Il est inadmissible de détruire un parc où jeunes et moins jeunes se retrouvent pour passer quelques moments agréables pour construire un parking pour parquer les voitures. Donner l'avantage aux voitures c'est un crime.

Nayla Tahan Attié

17 h 15, le 07 juin 2013

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Commentaires (2)

  • De la folie... Détruire un parc publique pour construire un parking... Mais dans quel siècle vit-on? A Tania, qui est d'accord avec ce projet, je lui dis ya qu'à acheter moins de voitures... Il est inadmissible de détruire un parc où jeunes et moins jeunes se retrouvent pour passer quelques moments agréables pour construire un parking pour parquer les voitures. Donner l'avantage aux voitures c'est un crime.

    Nayla Tahan Attié

    17 h 15, le 07 juin 2013

  • Un grand oui il faut faire ces travaux car on ne trouve plus de places pour garer . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    17 h 03, le 07 juin 2013

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