Le nouveau chef de la diplomatie bulgare, le socialiste Kristian Viguenin, s'était montré réservé mercredi quant à l'inscription du mouvement chiite libanais Hezbollah sur la liste noire des organisations terroristes de l'Union européenne sur la base des seules preuves dont dispose Sofia.
Il a toutefois tenu à souligner jeudi au cours d'une rencontre avec l'ambassadeur irlandais à Sofia que "la Bulgarie n'a pas changé sa position quant à l'acte terroriste à l'aéroport de Sarafovo", l'aéroport de la ville de Bourgas, sur la Mer Noire, où cinq touristes israéliens et le chauffeur bulgare de leur car ont trouvé la mort, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le précédent gouvernement, celui du conservateur Boïko Borissov, avait fait état en février "d'informations concernant des financements et une appartenance au Hezbollah de deux personnes", complices de l'auteur de l'attentat, qui n'a toujours pas été identifié. Alors que l'enquête n'a pas abouti, l'ancien gouvernement bulgare déclarait aussi qu'il ne prendrait pas l'initiative d'une inscription du Hezbollah sur la liste d'organisations terroristes de l'UE.
Dans une interview à la radio bulgare mercredi, Kristian Viguenin avait estimé que "les preuves ne sont pas catégoriques bien qu'il y ait des indices indirects et des traces indirectes qui pourraient créer l'impression que cette organisation a été derrière l'attentat".
"Nous ne pouvons pas prendre de décisions graves avec des conséquences sur la politique de l'UE dans la région sur la base de données indirectes", avait-t-il ajouté.
Jeudi, le chef de la diplomatie bulgare a cependant assuré que "la Bulgarie est prête à adhérer à une éventuelle décision de l'UE prise par consensus" concernant l'inscription de la branche armée du Hezbollah sur la liste noire de l'UE.
"J'ai demandé à cette occasion d'accélérer la collecte de preuves supplémentaires par nos partenaires étrangers auxquels une aide judiciaire avait été demandée", a-t-il indiqué.
Le Procureur général, Sotir Tsatsarov, avait annoncé en février que la Bulgarie avait demandé une entraide judiciaire à Israël, au Liban, à l'Australie et au Maroc.
L'ex-ministre bulgare de l'Intérieur, Tsvetan Tsvetanov, avait par ailleurs indiqué que le Canada et l'Australie avaient fourni à la Bulgarie des informations qui avaient permis de remonter à un financement probable par le Hezbollah des deux complices de l'attentat anti-israélien, tous deux d'origine libanaise.
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