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Économie - Révolte

Tourisme en Turquie : un vent de changement ?

Au 6e jour du début de la contestation, certaines agences de tourisme libanaises ont déjà constaté des annulations. L’enjeu est de taille, la Turquie étant un des plus grands marchés pour les tour-opérateurs libanais.

Au Liban, les agences de tourisme suivent de près ces évolutions, la Turquie s’étant véritablement imposée comme destination privilégiée des Libanais ces dernières années. Photo AFP

En plein boom touristique, la Turquie est aujourd’hui à son tour gagnée par la révolte populaire. Au Liban, les agences de tourisme suivent de près ces évolutions, la Turquie s’étant véritablement imposée comme destination privilégiée des Libanais ces dernières années. L’enjeu est en effet de taille. Avec la suppression des visas pour les ressortissants libanais, l’apparition de vols low cost, le tout couplé à un environnement régional bouillonnant, la Turquie avait en quelque sorte bénéficié du vent de révolte qui soufflait sur la région. Selon l’Institut national turc des statistiques, le nombre de touristes libanais en Turquie a grimpé de 16 075 en 2000 à plus de 140 000 en 2012.


Au 6e jour du début de la contestation, les conclusions sont mitigées du côté des agences de voyages libanaises. « En l’espace de deux jours, nous avons déjà recensé cinq annulations, explique Zeina Sarji, responsable de l’agence Rio Travel. Ce qui est inquiétant c’est que les clients n’allaient même pas à Istanbul, mais se dirigeaient vers la côte qui est très éloignée des événements. » La voyagiste ajoute que le marché turc est essentiel pour les touristes libanais, les trois quarts d’entre eux souhaitant voyager pour de courts séjours et à petits budgets, choisissant Istanbul comme destination. « Heureusement, nous continuons de recevoir des réservations, même si pour l’instant les voyageurs adoptent une attitude plutôt attentiste », indique-t-elle.


Même son de cloche pour une autre professionnelle ayant préféré garder l’anonymat. « Le soulèvement a déjà clairement affecté notre activité, confie-t-elle. Pas seulement les voyageurs à destination d’Istanbul, mais même ceux se rendant à Bodrum ou encore à Marmaris. Dès lundi, nous avons reçu les premiers appels téléphoniques et les premières annulations, poursuit-elle. Si la vague de contestation venait à se poursuivre, ce serait une véritable catastrophe pour le secteur ! Nous avons au moins 8 vols par semaine vers les îles turques, des vols quotidiens vers Istanbul et de nombreux packages. C’est notre plus grand marché. Ce sera une catastrophe si la contestation se poursuit, estime la professionnelle anonyme, même s’il y a toujours des alternatives. »


Pour Maud Nakhal, directrice de l’agence Nakhal, les conséquences ne sont pas encore aussi inquiétantes. « Nous n’avons pas encore eu d’annulation de voyage pour la côte turque, notre unique préoccupation est pour l’instant Istanbul. » Si la directrice de l’agence ne se fait pas trop de souci, c’est que 90 % de ses vols à destination de la Turquie concernent la côte.


Quelles alternatives si le soulèvement perdure cet été ?
« Aucune destination ne peut remplacer la Turquie d’un point de vue qualité/prix, souligne Maud Nakhal. Pas de visa, des prix bon marché, des paysages magnifiques, les voyageurs libanais vont réfléchir à deux fois avant d’annuler, d’autant que les alternatives de ce genre se font rares : le climat en Jordanie est très chaud en été ; bien sûr il y a toujours la Grèce et Chypre, mais en termes d’avantages comparatifs, la Turquie demeure la destination numéro 1. » En haute saison, le marché turc représente tout de même 60 % de l’activité du tour-opérateur, qui ne peut qu’espérer que la situation s’améliore... rapidement.

 

 

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