Lavrov : L'Iran doit être convié à la conférence internationale sur la Syrie

L'Iran doit être convié à la conférence internationale proposée par Moscou et Washington et destinée à trouver une solution politique au conflit en Syrie, a estimé le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans un entretien télévisé diffusé jeudi.

"Nous partons du principe que tous les participants à la réunion du 30 juin de l'an dernier, plus deux acteurs clés, qui n'étaient pas l'an dernier à Genève, l'Iran et l'Arabie Saoudite, doivent être invités", a déclaré M. Lavrov dans cet entretien à la chaîne libanaise Al-Maiadine enregistré lundi et dont le script est disponible sur le site du ministère des Affaires étrangères russes.

Moscou et Washington sont tombés d'accord la semaine dernière pour organiser une conférence internationale et relancer le processus de Genève, du nom d'un accord signé le 30 juin 2012 en Suisse entre les grandes puissances sur une transition politique en Syrie, où la guerre civile a fait plus de 94.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mais cet accord n'a jamais été appliqué en raison de l'ambiguïté maintenue sur le sort du président syrien Bachar el-Assad, dont l'opposition réclame le départ du pouvoir comme préalable à toute discussion.

M. Lavrov a laissé entendre que l'Iran, allié traditionnel de la Russie, soutenait politiquement le régime syrien.

"L'Iran peut jouer le même rôle que les autres acteurs agissant directement et soutenant politiquement d'une manière ou d'une autre l'une ou l'autre partie syrienne", a-t-il dit dit.

"Il y a des faits évidents: l'Iran a souligné à plusieurs reprises sa solidarité envers le gouvernement syrien, les représentants de la direction iranienne visitent régulièrement Damas", a-t-il poursuivi.

"Certains de nos collègues occidentaux (...) désirent réduire le cercle des participants extérieurs et débuter le processus avec un tout petit groupe de pays au sein duquel les équipes de négociations, l'agenda, et même l'issue des négociations, seraient décidés d'avance", a encore dit M. Lavrov.

Mais selon le ministre, "les passions géopolitiques ne doivent pas être un obstacle à la participation de l'Iran dans la préparation et la tenue de la conférence".

Lundi, la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki, n'a pas exclu totalement une présence de l'Iran à la conférence internationale, rappelant toutefois "les inquiétudes" de Washington quant au soutien militaire de Téhéran à Damas.