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Culture - Événement

« Home Works 6 », une centaine d’« artivistes » pour un forum pluridisciplinaire

Du 14 au 26 mai, une centaine d’artistes participent à la sixième édition du Forum sur les pratiques culturelles Home Works, organisé par l’Association libanaise pour les arts plastiques Ashkal Alwan. À vos marques pour ce rendez-vous très attendu des amateurs de la culture sous toutes ses formes.

Christine Tohmé présentant le programme de Home Works 6, entourée de Hala Cabbabé et Amal Issa.

Home Works 6, c’est donc des performances, de la danse, du théâtre, des expositions, des conférences, de la musique, du son, des films, des vidéos et des publications étalés sur 13 jours et dans divers lieux de la ville. Annoncé hier, par Christine Tohmé, curatrice et activiste (plutôt « artiviste »), fondatrice et directrice de Ashkal Alwane, le programme pluridisciplinaire (qui s’intéresse autant aux arts visuels, qu’à ceux de la scène, à la littérature et au cinéma) traitera des thèmes de reconstitution et de « trial », mot anglais signifiant à la fois « essai, procès et épreuves » et se concentrera particulièrement sur les performances, en tentant d’explorer différents formats, à travers des projets divers comme la déambulation de Matthias Lilienthal intitulée X-Apartments, Marwa Arsanios (98 Weeks) et Zeynep Oz (Plastic Veins).
« Cette sixième édition est inspirée de la clameur captée dans les rues, sur les toits, dans les stades, dans les couloirs, les salons, les classes, les dépôts... », a déclaré Christine Tohmé lors d’une conférence de presse en présence de Amal Issa, directrice du Home Workspace Program, et de Hala Cabbabé, représentant la Fondation Saradar, partenaire de l’événement. « Ces lieux, nous les avons considérés comme autant de sites d’excavation et d’essai, a poursuivi Tohmé. L’essai, comme un acte d’écoute et de répétition. L’essai, comme un clin d’œil lancé à travers les strates faillibles de l’histoire. Le verdict, comme l’histoire, tant qu’il est effectif, tant qu’il est vivant, ne peut être annexe au passé. Nous restons dans cette transitionnelle et indéfinie période d’essai, jusqu’à ce qu’on se mette d’accord sur une autorité judiciaire. Combien faudra-t-il attendre pour que cette autorité se présente ? C’est peut-être dans l’attente du juge que nous devenons des citoyens individuels. Où est ce le juge qui fait de nous des individus ? Ces espaces informels (toits, classes, couloirs) doivent-ils être introduits dans la structure du “trial“ ou de l’essai ? Si oui, qu’adviendra-t-il alors de la clameur ? »
À travers son « curator statement », Tohmé positionne la ville et la fait apparaître plus que jamais comme le lieu d’expression de pratiques engagées. Des pratiques militantes nouvelles (avec des artistes jeunes) et plus anciennes (avec les artistes de l’ancienne génération) pour un art contemporain dit « social ». Les enjeux sociaux, politiques et environnementaux sont nombreux. L’activisme urbain comme l’intervention artistique en milieu urbain de Ashkal Alwan vise à faire émerger un autre processus de fabrication de la ville, ouvert et collaboratif, réactif et transversal.
Parmi le vaste programme des manifestations, signalons une grande exposition organisée par Tarek Abou el-Fetouh, du 17 mai au 18 juin, au Artheum (Corniche el-Nahr). L’architecte, curateur et directeur du Young Arab Theater Fund et du festival Meeting Points, a opté pour « des stratégies de transfert spatiales et temporelles ». Il fait revivre ainsi trois expositions-clés ayant eu lieu a des moments transitionnels historiques : la première Biennale d’Alexandrie en 1955 ; la première Biennale d’art arabe a Bagdad en 1974 et l’exposition « China /Avant-Garde » à Beijing en 1989. Inspirée du concept temporel fluide d’Ibn Arabi, l’exposition examine alors les lieux et conditions du présent, qui se trouvent encore une fois a un moment crucial et historique. L’exposition réfléchit sur le passé et le présent de Bagdad, Alexandrie, Beijing pour en arriver au présent de ces villes et de celle de Beyrouth, en 2013.
« L’exposition ne vise pas à retracer une carte historique. Elle confronte, plutôt, un essaim d’œuvres contemporaines vis-à-vis de trois événements cruciaux, tous animés par des mouvements politiques, sociaux et artistiques importants, comme une couche dans le temps et le lieu, une couche à la fois conductrice et disruptive », précise Abou el-Fetouh.
À noter également le projet « X Apartments », de Matthias Lilienthal, du 12 au 15 mai. Ou deux virées chez les particuliers dans les deux quartiers de Bourj Hammoud et Khandaq el-Ghamiq. Ceux qui désirent y participer doivent réserver au tél. : 70/841580. Ils recevront alors un parcours à réaliser dans le quartier choisi. Et seront invités chez des particuliers où des artistes réalisent des performances in situ. « Vous êtes invités dans ces appartements protégés ou l’humain passe la plus grande tranche de sa vie, de ses conflits, ses rires, ses espoirs et ses déceptions, à l’abri des regards », note l’artiste allemand qui a réalisé ce projet dans diverses villes européennes. « C’est une intervention autant domestique qu’urbaine. Elle invite le participant/spectateur à voir la ville sous d’autres perspectives que les siennes. Dans son édition beyrouthine, X Apartments est également un projet sur la marche, la promenade piétonne, dans une ville qui bloque cette activité. »
Signalons en passant les performances de Rabih Mroué et Lina Saneh, ainsi que celle de Haig Aivazian et de Tony Chakar, de même que les danses « Damaged Goods » de Meg Stuart, « Sous leurs pieds, le Paradis », de Radouane el-Meddeb, et « Flip Book » de Boris Charmatz, les conférences de Houda Barakat, de Marwa Arsanios, Paula Yaacoub, Kader Attia, un film et une publication sur la Yougoslavie, entre autres.
Il est nécessaire de réserver pour les performances qui se déroulent dans les théâtres Masrah al-Madina et Babel, ainsi que pour les déambulations dans le cadre du projet X-Apartments. Réservations au tél. : 70/841580.

Programme complet sur le site : www.ashkalalwan.org
Home Works 6, c’est donc des performances, de la danse, du théâtre, des expositions, des conférences, de la musique, du son, des films, des vidéos et des publications étalés sur 13 jours et dans divers lieux de la ville. Annoncé hier, par Christine Tohmé, curatrice et activiste (plutôt « artiviste »), fondatrice et directrice de Ashkal Alwane, le programme pluridisciplinaire (qui...

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