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À La Une - Dégustation

Un parfum libanais sur les rives du lac Léman

Du 17 au 22 avril, le Salon Arvinis a accueilli, à Morges, au bord du lac Léman, une centaine d’exposants et un catalogue de 2 500 vins, dont une belle palette libanaise, hôtesse d’honneur de la manifestation et particulièrement appréciée pour son caractère et sa générosité. Retour sur cette mise en carafe orientale orchestrée par Antoine Hobeika, entrepreneur enthousiaste de la région lémanique.

Le stand libanais au Salon Arvinis. photo Zahi Haddad

Antoine Hobeika aime le vin libanais et il le montre. Installé sur les rivages du lac Léman depuis une trentaine d’années, à quelques encablures de Genève, le grossiste lance un regard passionné et satisfait en repensant à la décade écoulée. Ainsi, il se rappelle des débuts, en 2001, Lorsqu’il a commencé à réunir, sous son aile, des domaines viticoles libanais pour les représenter en Suisse. Un par un, jusqu’à toucher la dizaine. Dans le même temps, patiemment, il a pris son bâton de pèlerin pour frapper à la porte des organisateurs d’Arvinis et les convaincre d’offrir les crus libanais aux visiteurs avertis de cette foire, principale manifestation de Suisse romande dédiée aux vins. Jamais découragé par le scepticisme qu’il rencontrait régulièrement, Antoine Hobeika a finalement atteint son rêve, plus de dix ans après sa première tentative, grâce à un verre partagé avec les responsables d’Arvinis. Un verre et une conviction absolue. « Je voulais rappeler, dans un pays féru de ses vignobles, que le Liban est le pays de la vigne, riche d’une tradition millénaire, et qu’il a exporté le vin à travers le monde », raconte cette force tranquille avec un accent libanais légèrement teinté d’helvétie chantante.

Accueil magnifique
Mais son pari était également de proposer des vins de chaque coin du Liban, d’en faire goûter et apprécier chaque spécificité, chaque couleur, du plus fruité au plus tannique, du plus petit au plus grand vignoble, que la production atteigne quelques milliers de bouteilles ou plus de deux millions. Il lui fallait aussi montrer la complémentarité des 27 000 hectares mis chaque année en bouteille. Ainsi, le stand libanais, annoncé par un drapeau national géant, a pris ses quartiers, en demi-cercle convexe, dans la vaste halle de bois de la gare de Morges, s’étendant sur 4 600 mètres carrés. Lovée à une dizaine de kilomètres de Lausanne, la petite ville a les pieds dans l’eau lémanique, la tête dans les majestueuses vignes qui la surplombent et une longue tradition viticole.
Profitant d’une météo particulièrement maussade et fraîche pour un mois d’avril, 22 000 curieux, amateurs et professionnels se sont succédé au portillon, tous heureux du détour. « Je connaissais un ou deux domaines, mais je n’imaginais pas qu’il puisse y avoir une telle variété de goûts et de parfums », nous confiera un vigneron suisse, un habitué de la manifestation. « L’accueil est absolument magnifique, s’exclame, enjoué, Antoine Hobeika. Un groupe de dégustateurs m’a même dit apprécier le caractère, l’opulence et la perfection des arômes et du velouté des crus qu’il a dégustés en ajoutant qu’ils étaient aussi généreux que les Libanais. » Même écho du côté des détaillants, dont Nathalie Saïd-Touma, de Château Saint-Thomas : « Nous avons reçu beaucoup de visites de gens d’abord surpris qu’il existe une viticulture libanaise, puis enthousiasmés par la chaleur et la force de nos vins. »

 

(Pour mémoire: Le vin libanais s'exporte de mieux en mieux)



Nouvel ambassadeur
Mission donc accomplie pour Antoine Hobeika qui a également pu accueillir le nouvel ambassadeur du Liban, Mohammad Haraké, arrivé en Suisse quinze jours plus tôt et venu saluer les exposants à l’occasion de l’inauguration de cette dix-huitième édition d’Arvinis. Une réussite également soulignée par la foire qui rappelait, au moment de fermer ses portes, les éloges faits à « ces vins puissants et gorgés de soleil ». Des organisateurs également heureux de constater que, à l’heure des difficultés économiques mondiales, la « cohabitation harmonieuse entre vignerons suisses et producteurs étrangers » est possible.
À force d’avoir tant rêvé, Antoine Hobeika laisse à la Suisse l’empreinte d’un Liban séduisant et, en guise de cadeau d’adieu, deux ceps libanais pour garnir, comme le demande la tradition, la treille d’Arvinis à Morges. En attendant peut-être de présenter, un jour, la vingtaine d’autres domaines qui complètent agréablement la vigne libanaise. De quoi porter, encore un peu plus loin, le rêve.

 

 

Pour mémoire

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L’industrie vinicole libanaise plie mais ne rompt pas...

 

Enquête vidéo :

Et vous, que vous inspire le vin ?
Antoine Hobeika aime le vin libanais et il le montre. Installé sur les rivages du lac Léman depuis une trentaine d’années, à quelques encablures de Genève, le grossiste lance un regard passionné et satisfait en repensant à la décade écoulée. Ainsi, il se rappelle des débuts, en 2001, Lorsqu’il a commencé à réunir, sous son aile, des domaines viticoles libanais pour les...

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