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Liban

Des organismes marins dans la forêt et des fossiles qui font du bruit !

Les experts présents au sixième congrès sur les insectes fossiles, les arthropodes et l’ambre, étaient tous venus discuter des progrès de leurs recherches dans leurs pays, et de découvertes souvent fascinantes. La discipline a en effet connu un essor remarquable durant les dix à vingt dernières années, avec de nouvelles technologies comme des scanners très évolués qui permettent d’explorer l’échantillon d’ambre sans l’abîmer.
Vincent Perrichot, biologiste et géologue à l’Université de Rennes, parle de la découverte d’un gisement, en France, datant d’une époque du crétacé très peu connue jusque-là. Il évoque aussi une découverte majeure dans son pays ces dernières années, plus que déroutante. « Nous avons observé l’ambre à très petite échelle et y avons décelé certains micro-organismes comme les planctons (à la base de la chaîne alimentaire des poissons), ainsi que des algues et autres organismes marins, qui se retrouvent fossilisés dans la résine produite par des arbres sur terre, dit-il. C’était vraiment très surprenant. »
Qu’est-ce que cela peut signifier? « Nous avons émis deux hypothèses vraisemblables, dit-il. La première est que ces microplanctons auraient été projetés jusqu’aux arbres par les embruns. La seconde est celle d’une importante élévation du niveau de la mer en raison d’une grande tempête, d’un tsunami... qui aurait inondé le sol de la forêt. Le crétacé est en effet la période qui a connu la plus grande élévation du niveau de la mer, en raison d’un réchauffement climatique record. On estime que ce niveau était de 100 à 200 mètres plus élevé que le niveau actuel. »
Pour sa part, Michael Engel, entomologiste de l’Université du Kansas, insiste sur l’abondance des données qu’ont fournies les échantillons d’ambre dans le cadre des recherches effectuées par son établissement. Tant et si bien qu’elles ont permis de reconstituer le chant amoureux de certains insectes ancêtres des criquets !
« C’est fascinant, dit-il. On s’est rendu compte que quand ils s’appelaient, ils devaient sortir des sons musicaux. C’était la première preuve de cette transition vers les sons mélodieux produits par les insectes actuels pour l’attraction de partenaires sexuels. Outre les informations concernant l’insecte lui-même, l’étude de l’ambre peut fournir des extrapolations sur l’environnement dans lequel l’insecte piégé vivait, puisque ces appels qu’ils se lançaient devaient parcourir de longues distances pour atteindre le partenaire : l’environnement pouvait être encombré ou au contraire ouvert. On peut arriver à comprendre beaucoup de choses par ce moyen sur les écosystèmes de l’époque. »
« Je ne crois pas que le public réalise la mine d’informations que représentent ces belles pièces de résine », conclut-il.
Les experts présents au sixième congrès sur les insectes fossiles, les arthropodes et l’ambre, étaient tous venus discuter des progrès de leurs recherches dans leurs pays, et de découvertes souvent fascinantes. La discipline a en effet connu un essor remarquable durant les dix à vingt dernières années, avec de nouvelles technologies comme des scanners très évolués qui...

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