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Moyen Orient et Monde - Drame

Au Bangladesh, on meurt sur son lieu de travail

Lourd bilan après l’effondrement d’un immeuble : au moins 250 morts ; les responsables seront poursuivis en justice, assure la Premier ministre.

Des parents et proches des victimes de l’effondrement pleurent leurs chers disparus à Savar dans la périphérie de Dacca, hier. Photo Reuters

Les secours au Bangladesh luttaient toujours hier pour rechercher des survivants piégés sous les décombres d’un immeuble qui s’est effondré mercredi comme un château de cartes, à Savar. Cet immeuble de huit étages, Rana Plaza, situé à la périphérie de la capitale, Dacca, abritait cinq ateliers de confection. Des plaintes et des appels à l’aide de victimes englouties par des tonnes de gravats et d’acier tordu guidaient l’épuisant travail des secours au milieu d’un site évoquant les conséquences d’un puissant séisme. Des centaines de personnes attendaient, rongées par l’angoisse, en brandissant des photos de leurs proches. Vingt-quatre survivants ont été découverts dans une salle enfouie sous les décombres, a annoncé un porte-parole de l’armée, le colonel Ibne Faza Shaikuzzaman, tandis qu’un autre a fait état de 40 rescapés secourus.
Des ouvriers du textile travaillant au sein du bâtiment s’étaient publiquement inquiétés, la veille de l’accident, de fissures mais leurs responsables ont ignoré les mises en garde. Des dizaines de milliers d’ouvriers ont débrayé hier en signe de solidarité, provoquant la fermeture de centaines d’usines, tandis que les drapeaux étaient en berne pour une journée de deuil national.
« Le bilan est désormais de 250 morts », a dit Moshiuddowla Reza, un responsable de la police. Il a ajouté que la plupart des victimes faisaient partie des quelque 3 000 ouvriers du textile, dont une majorité de femmes, employés au Rana Plaza. Quelque 1 000 personnes étaient soignées à l’hôpital, selon Hiralal Roy, un médecin urgentiste de l’hôpital Enam, non loin du site. Il s’agit du pire accident dans l’histoire industrielle du Bangladesh, pays défavorisé qui a fait du secteur textile le pivot de son économie.
Ce drame relance la polémique sur les conditions de sécurité et de travail dans le secteur textile au Bangladesh, le deuxième plus important au monde, qui fournit nombre de marques occidentales à bas prix. En novembre 2012, un incendie dans une usine textile avait fait 111 morts à la périphérie de Dacca. Selon des ouvriers, leurs responsables leur avaient demandé de rester à leur poste en affirmant qu’il ne s’agissait que d’un exercice d’alerte incendie. Selon Tessel Pauli, une porte-parole du groupe de défense des ouvriers du textile Clean Clothes Campaign, basé à Amsterdam, cet accident est « symptomatique » des problèmes dans ce secteur au Bangladesh. « Ces accidents montrent un échec des marques (étrangères) à faire de la sécurité une priorité. Ils savent ce qui doit être fait et ne le font pas », a-t-elle dénoncé.
Un responsable de la police, Monir Hossain, a précisé qu’une enquête avait été ouverte à l’encontre du propriétaire du bâtiment, un membre du parti au pouvoir, pour violation des règles de construction. La Premier ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a promis hier que le propriétaire de l’immeuble, en fuite, sera pourchassé et puni. Mustafizur Rahman, le responsable d’une unité de police chargée du secteur industriel, a affirmé que les propriétaires des ateliers situés dans l’immeuble avaient délibérément ignoré un appel de fermeture lancé par les autorités et demeuraient invisibles depuis la catastrophe.
(Sources : agences)
Les secours au Bangladesh luttaient toujours hier pour rechercher des survivants piégés sous les décombres d’un immeuble qui s’est effondré mercredi comme un château de cartes, à Savar. Cet immeuble de huit étages, Rana Plaza, situé à la périphérie de la capitale, Dacca, abritait cinq ateliers de confection. Des plaintes et des appels à l’aide de victimes englouties...

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