Après Clearstream, Imad Lahoud impliqué dans une nouvelle affaire

Impliqué dans l'affaire Clearstream, le Libanais Imad Lahoud continue de faire des vagues en France.

Clearstream est une vaste affaire de dénonciation calomnieuse dans laquelle des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, ont été ajoutés sur des listings bancaires afin de faire croire qu'ils trempaient dans de sombres affaires de corruption. La machination visait ainsi à discréditer Nicolas Sarkozy avant la présidentielle de 2007.

En septembre 2011, la cour d'appel de Paris a confirmé la peine de 3 ans de prison, dont 18 mois ferme, et de 40.000 euros d’amende pour M. Lahoud, mathématicien d'origine libanaise. Ancien trader, il s’était reconverti, sans grand succès, dans les affaires et avait finalement trouvé un poste dans l’entreprise de défense EADS. L'homme de 44 ans, a été jugé coupable pour faux, usage de faux, dénonciation calomnieuse et recel d’abus de confiance. Une condamnation rendue définitive, le 27 février dernier, le pourvoi en cassation de M. Lahoud ayant été rejeté. 

Aujourd'hui, il est impliqué dans une autre affaire. Selon le quotidien français Libération, Imad Lahoud, reconverti en professeur de maths en prépa au lycée Carnot à Paris, est "accusé de +conflit d’intérêts+ par ses collègues : il pousserait les meilleurs étudiants vers une prépa privée où il officie également."

Selon Libération, l’affaire a débuté le 20 février dernier quand 17 professeurs de Carnot, sur les vingt-sept enseignants des classes prépas économiques et commerciales, adressent un courrier au ministre de l’Education, Vincent Peillon, et à l’inspection générale. Dans la missive, les professeurs se disent inquiets de "témoignages selon lesquels Imad Lahoud, professeur en première année, +conseille+ à ses élèves de s’inscrire en deuxième année à la prépa privée Intégrale, plus performante, pour laquelle il travaille. Ils dénoncent +une ambiance délétère+ dans sa classe et demandent son départ."

Six jours plus tard, l’inspection générale de maths dépêche au lycée une mission qui rencontre les différentes parties - élèves, professeurs, Lahoud lui-même, rappelle Libération. L'affaire n'ayant alors pas de suite, les enseignants renvoient un courrier le 25 mars exigeant "avec force le départ" de Imad Lahoud.

"Il continue son travail de sape et se vante même devant les élèves d’avoir la confiance et la bienveillante "protection" de l’inspection générale de mathématiques", écrivent-ils dans ce courrier, rapporte le quotidien français.

Le Franco-Libanais rejette, lui, toutes ces accusations. Selon Libération, "il reconnaît travailler à Intégrale, mais uniquement pendant les vacances scolaires" pour arrondir ses fins de mois. "Il en aurait informé au préalable sa hiérarchie, comme l’exige le règlement". Mais le rectorat de Paris, dont il dépend, a assuré vendredi à Libération "n’avoir reçu aucune demande écrite d’autorisation".

Selon Libération, la confirmation de la peine de Imad Lahoud dans l'affaire Clearstram inquiète l'Education nationale.

"Nous sommes en train d’étudier les tensions à Carnot, la mission de l’inspection et les conséquences de sa condamnation sur sa situation professionnelle", explique le rectorat cité par le quotidien français. "Le jugement ne comportant pas d’interdiction d’exercer un emploi public, il appartient au rectorat +d’apprécier si les faits pour lesquels il a été condamné portent atteinte aux valeurs+ transmises par l’Education nationale et s’il faut alors engager une procédure disciplinaire contre lui.". 

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