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À La Une - Crise

Syrie : pas d'enclave extrémiste, selon les Frères musulmans

L'aviation syrienne bombarde des positions rebelles à Damas

Un Syrien inspecte sa maison entièrement détruite par les bombardements de l'aviation du régime à Alep, le 15 avril 2013. AFP PHOTO / DIMITAR DILKOFF

Les portions du territoire syrien occupées par les rebelles qui combattent le régime du président Bachar el-Assad ne sont pas contrôlées par des "extrémistes" islamistes mais un "front uni" de l'opposition, ont affirmé lundi les Frères musulmans de Syrie.

"Il n'est pas vrai que les extrémistes contrôlent les terres libérées", a déclaré leur chef, Mohammad Riad Shakfa, au cours d'une conférence de presse à Istanbul.

"Ces territoires ne sont entre les mains de personne, ils appartiennent à un front uni de l'opposition" syrienne, a déclaré M. Shakfa, dont les propos en arabes étaient traduits par un interprète. "Autant que je sache, il n'y pas d'extrémisme en Syrie", a-t-il ajouté.


Cette mise au point intervient quelques jours après l'acte d'allégeance du Front al-Nosra, un groupe formé de jihadistes syriens et étrangers qui ne fait pas partie de l'Armée syrienne libre (ASL), au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri, qui a appelé à l'instauration d'un "Etat islamique" en Syrie.

La décision du Front al-Nosra a suscité l'hostilité de nombreux islamistes syriens.

(Pour mémoire : Syrie : Plusieurs brigades islamistes rejettent la tutelle d'el-Qaëda)

Al-Nosra est inscrit sur la "liste noire des organisations terroristes" établie par les États-Unis et pourrait l'être sur une liste équivalente dressée par l'ONU.

Les Frères musulmans ont par ailleurs nié lundi, par la voix de leur chef, exercer une quelconque tutelle sur le Conseil national syrien (CNS), la principale composante de l'opposition au régime syrien.

"Nous représentons moins de 10% du CNS et n'avons jamais influencé ses décisions", a insisté M. Shakfa, dénonçant une "campagne de dénigrement" du régime de Damas.


L'élection le mois dernier par l'opposition syrienne d'un Premier ministre intérimaire Ghassan Hitto, a été contestée, certains considérant M. Hitto comme l'homme des Frères musulmans. "Ils prétendent que M. Hitto a été élu car il est notre représentant (...) Nous ne le connaissions même pas avant son élection", a plaidé M. Shakfa.

Les Frères musulmans de Syrie sont critiqués par une partie de l'opposition qui les soupçonne de velléités hégémoniques, forts du soutien financier du Qatar.

Brahimi critiqué

Le quotidien gouvernemental syrien al-Baas a critiqué lundi le médiateur international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, l'accusant de "ne pas écouter le peuple syrien" et évoquant sa possible démission.

Le journal s'interroge sur les raisons de soutenir M. Brahimi "alors que des discussions sur des plans de zones d'exclusion aérienne (en Syrie) sont menées dans les coulisses de l'ONU avec la participation des pays occidentaux".

"Comment soutenir Brahimi alors que se poursuivent les tentatives de l'ONU et de la Ligue arabe pour imposer un seul groupe (l'opposition) au peuple syrien ?", ajoute al-Baas.

Le journal accuse le médiateur de "ne pas écouter directement (les revendications) du peuple syrien, se contentant de fournir des rapports biaisés au Conseil de sécurité de l'ONU, qui s'est abstenu à plusieurs reprises de condamner des opérations terroristes visant le peuple syrien".

Al-Baas se demande enfin "où se trouve maintenant Brahimi et si (les informations) sur sa prochaine démission sont exactes".
L'émissaire international a rencontré dimanche le président égyptien Mohammad Morsi, et doit se rendre en fin de semaine à New York pour évoquer la situation avec les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, selon un communiqué de la présidence égyptienne.


L'aviation bombarde des positions rebelles à Damas
Sur le terrain, les violences se poursuivent toujours sans répit. L'aviation syrienne a bombardé lundi plusieurs positions rebelles à Damas et dans ses environs, tandis que des accrochages opposaient les forces gouvernementales aux insurgés dans l'est de la capitale, selon une ONG.

"Au moins un civil a été tué par l'aviation à Qaboun", un quartier du nord-est de Damas, tandis que l'artillerie a bombardé Jobar", dans l'est de la capitale, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une vidéo mise en ligne par la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), qui regroupe des militants anti-régime sur le terrain, montre une colonne de fumée dans ce qu'elle affirme être Qaboun.

Par ailleurs, "de violents combats font rage à la lisière de Jobar près de la place des Abbassides", a précisé l'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne qui bénéficie d'un réseau de militants, de docteurs et d'avocats sur le terrain.

Selon la CGRS, l'armée fait usage de son artillerie lourde et de ses chars contre le quartier de Yarmouk (sud) et d'autres enclaves rebelles.

Le régime a également envoyé ses avions frapper plusieurs localités à l'extérieur de la capitale comme Yabroud (nord), Douma et Harasta (nord-est) et Sbein (sud-ouest), selon l'OSDH.

La violence est quotidienne dans la région de Damas où les rebelles sont solidement implantés malgré les tentatives de les déloger depuis des mois.

Ailleurs, des avions du régime ont visé Raqa (nord), une ville contrôlée par les rebelles depuis début mars, et des combats opposent l'armée aux insurgés qui tentent de prendre le contrôle de la base 17, une des dernières aux mains de l'armée régulière dans cette région.

Selon le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, "l'armée a lancé une vaste opération (...) dans le nord de la province de Lattaquié, proche de la frontière turque, contre des villages aux mains de la rébellion.


En outre, selon l'OSDH, des combats ont lieu dans deux villages de la province d'Idleb (nord) que l'armée tentent de reprendre pour sécuriser l'approvisionnement des camps militaires de Wadi Deif et al-Hamidiyé. Dimanche, l'armée s'était emparée de deux collines surplombant ces villages.

Les violences dimanche ont fait 151 morts, dont 72 civils --parmi lesquels 32 enfants--, 45 rebelles et 34 soldats.

Les portions du territoire syrien occupées par les rebelles qui combattent le régime du président Bachar el-Assad ne sont pas contrôlées par des "extrémistes" islamistes mais un "front uni" de l'opposition, ont affirmé lundi les Frères musulmans de Syrie.
"Il n'est pas vrai que les extrémistes contrôlent les terres libérées", a déclaré leur chef, Mohammad Riad Shakfa, au...

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