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À La Une - Liban - Rapport

La Banque mondiale : Le Liban doit créer 23 000 emplois par an

Comment expliquer ce décalage entre croissance du PIB et création d’emplois et comment y remédier ? Telles sont les questions soulevées par le dernier rapport de la Banque mondiale. Des secteurs à faible productivité et l’emploi informel demeurent les principaux obstacles.

Selon le rapport de la BM, seuls 46 % de la population libanaise en âge de travailler participent au marché du travail.

Après trois ans de coopération avec le gouvernement libanais, la Banque mondiale a lancé hier au Conseil économique et social de Beyrouth son dernier rapport intitulé « Le rôle des politiques en faveur de l’investissement, de l’éducation et de la protection sociale dans la création d’emplois ». La présentation s’est faite notamment en présence du ministre démissionnaire du Travail, Sélim Jreissati.


« Pour absorber le nombre croissant de demandeurs d’emploi, stimuler la croissance et relever le challenge du chômage, le Liban doit créer 23 000 emplois par an ces dix prochaines années », a déclaré Ferid Belhaj, le directeur de la région Moyen-Orient à la Banque mondiale
« Il est important de mettre fin aux décisions politiques précipitées dans le domaine socio-économique, a-t-il déclaré. La mise en place de telles politiques nécessite de prendre en compte le climat politique, financier et l’état des investissements. »


Le rapport de la BM développe une nouvelle stratégie qui implique une coordination des investissements en matière de capital humain, d’éducation et de développement social dans le but de favoriser la création d’emplois.
La BM décrit par ailleurs les principales caractéristiques du marché du travail libanais en identifiant les problèmes et contraintes générés par les structures et institutions. Le rapport vise ainsi à faciliter la transition d’un marché du travail à faible productivité vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée et d’améliorer ainsi l’accès de la population à la protection sociale.

Un décalage entre la croissance du PIB et la création d’emplois
« Le décalage entre la croissance et la création d’emplois n’est pas un cas unique mais trouve un écho tout particulier au Liban, a déclaré Ferid Belhaj. Entre 1997 et 2009, le PIB a augmenté de 3,7 % par an en moyenne, alors que la création d’emplois a connu une faible hausse de l’ordre de 1,1 % par an. »
Selon Haneen Sayed, coauteur du rapport, seuls 46 % de la population libanaise en âge de travailler participent au marché du travail.


Par ailleurs, toujours selon les mêmes sources, les chômeurs représentent 11 % de la population active, tandis que la moitié des actifs travaillent de manière informelle. « Ce qui est encore plus inquiétant et même alarmant, a ajouté Haneen Sayed, est le taux de chômage très élevé des jeunes (34 %). » En effet, un jeune Libanais sur trois est sans emploi, selon le rapport de la BM.

Des emplois dans des secteurs à faible productivité
Parmi les problèmes structurels que souligne le rapport, la concentration d’emplois dans des secteurs à faible productivité demeure significative. « Ces secteurs emploient principalement une main-d’œuvre peu qualifiée, souligne la BM. Bien que le système scolaire libanais ait généré une importante main-d’œuvre qualifiée pendant des années, beaucoup de ces diplômés ont fait le choix de se tourner vers des destinations plus prometteuses. La majorité des travailleurs qui demeurent au Liban sont moins diplômés. 40 % d’entres eux n’ont même aucun diplôme ou seulement une éducation primaire. »


Le rapport a enfin insisté sur l’importance de l’emploi informel au Liban et de sa relative faible transition vers des emplois « déclarés » .
« Environ 20 % de la main-d’œuvre libanaise travaillent de manière informelle », indique la BM, soulignant aussi le manque d’accès à une protection sociale. Par ailleurs, 30 % de la main-d’œuvre sont composés de travailleurs indépendants dans des secteurs à faible productivité. De telles dynamiques soulèvent également la question des travailleurs au noir qui ne sont pas couverts par les systèmes d’assurances. Le dossier de la réglementation du code du travail a également été pointé du doigt.

 

 

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