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À La Une - Crise

Washington et Séoul relèvent leur alerte face à une « menace vitale »

L’UE affirme qu’elle n’évacuera pas ses missions diplomatiques du Nord.

Serment d’allégeance pour des milliers de Nord-Coréens hier à Pyongyang, où l’on fêtait encore le 20e anniversaire de l’élection de Kim Jung-il. D’après la banderole : « Hourrah au camarade Kim Jung-il, le grand leader de notre parti et de notre peuple ! »  KCNA/Reuters

La Corée du Sud et son allié américain ont relevé hier leur niveau d’alerte face à la « menace vitale » de la Corée du Nord, qui serait sur le point d’effectuer un ou plusieurs tirs d’essai de missiles. Le commandement intégré des forces américaines et sud-coréennes a donc relevé de 3 à 2 le niveau d’alerte de ces forces, d’après les propos d’un responsable militaire à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap sous le couvert de l’anonymat. Le niveau 1 correspond à l’état de guerre. Cette échelle concerne toutefois les dispositifs de surveillance et de renseignements militaires et non une mise en alerte opérationnelle des armées.
Un tir de missile peut se produire « à n’importe quel moment à partir de maintenant », a ainsi déclaré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Yun Byung-se, devant le Parlement. Et le renseignement militaire sud-coréen affirme que le Nord est désormais prêt à effectuer un tir de missile, qui pourrait survenir autour du 15 avril, jour de la naissance du fondateur de la République démocratique populaire de Corée, Kim Il-sung, décédé en 1994. Ce tir pourrait également coïncider avec la visite à Séoul demain du secrétaire d’État américain John Kerry et du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen. Selon une source gouvernementale citée par l’agence Yonhap, Pyongyang pourrait tirer plusieurs missiles, car outre les Musudan, des mouvements de véhicules lanceurs transportant des Scud (d’une portée de quelques centaines de kilomètres) et des Rodong (d’une portée d’un peu plus de 1 000 kilomètres) ont été détectés. Côté américain, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a jugé que Pyongyang « joue avec le feu » et « glisse vers une ligne dangereuse », affirmant dans la foulée que les États-Unis étaient « prêts à faire face à toute éventualité ».

Yokohama et Twitter...
Le Japon s’est lui aussi déclaré hier « en état d’alerte » pour intercepter tout missile qui menacerait l’archipel. La veille, des missiles Patriot avaient été déployés dans le centre de Tokyo et autour de la capitale. Des batteries d’intercepteurs devaient également être mises en place sur l’île méridionale d’Okinawa. Réagissant à ces préparatifs, le quotidien officiel du régime nord-coréen, le Rodong Sinmun, a accusé Tokyo d’« aventurisme militaire ».
« L’armée populaire de Corée est parfaitement capable de pulvériser les bases militaires américaines, non seulement au Japon mais ailleurs dans la région Asie-Pacifique », prévient d’ailleurs le journal. Par ailleurs, signe que les tensions sont vives, la ville japonaise de Yokohama a annoncé par erreur un tir de missile de la Corée du Nord mardi sur Twitter, une bourde dont elle s’est excusée quelques instants plus tard.
En déplacement à Rome, le secrétaire général de l’ONU, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, a pour sa part lancé un appel à l’apaisement, en jugeant le niveau des tensions « très dangereux. Un petit incident causé par un mauvais calcul ou une erreur de jugement pourrait créer une situation incontrôlable », a-t-il souligné. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté mis en garde hier contre l’effet des « manœuvres militaires » dans la péninsule coréenne. « Personne ne devrait effrayer les autres avec des manœuvres militaires et il y a de grandes chances que tout s’apaisera », a ainsi déclaré M. Lavrov.
Dans ce contexte, la Corée du Nord, qui avait surenchéri mardi en conseillant aux étrangers en Corée du Sud de partir, avait déjà averti les pays étrangers possédant une mission diplomatique à Pyongyang qu’elle ne serait plus en mesure de garantir leur sécurité à compter d’hier en cas de conflit. Mais l’Union européenne a annoncé hier qu’elle n’envisageait pas à ce stade d’évacuer ses missions diplomatiques ni à Pyongyang ni à Séoul. « Malgré les tensions actuelles, que la Corée du Nord tente délibérément d’accroître au travers d’une rhétorique agressive, nous jugeons que la situation sur place ne justifie pas l’évacuation ou la relocalisation des missions diplomatiques des États membres de l’UE », a déclaré un porte-parole de la représentante de l’UE pour la politique étrangère, Catherine Ashton.

Grand et petit frères...
Face à une Corée du Nord menaçant la péninsule d’une guerre thermonucléaire, la frustration monte à Pékin selon les analystes : comment agir avec ce « petit frère » qui semble faire si peu de cas de la stabilité régionale ? La Chine dispose d’un levier important sur son allié communiste, isolé et ruiné : elle lui apporte une aide économique, alimentaire et énergétique vitale, lui offrant ainsi une protection face aux sanctions les plus sévères. Mais Pékin craint qu’en cas de critiques trop rudes, Pyongyang lui tourne le dos et mette en péril la stabilité de toute la région. Le « grand frère » regarde donc « le petit » se permettre d’ignorer royalement ses appels au calme. Du coup, la Chine hésite à réagir fermement car elle redoute que des troubles en Corée du Nord provoquent une arrivée massive de réfugiés sur son territoire, voire au final une Corée unifiée capitaliste et proaméricaine. En attendant, le plus important poste-frontière chinois avec la Corée du Nord, à Dandong, est fermé aux groupes de touristes, a indiqué hier un responsable des douanes de cette ville, qui a ajouté que la frontière restait ouverte pour les affaires.

(Sources : agences)
La Corée du Sud et son allié américain ont relevé hier leur niveau d’alerte face à la « menace vitale » de la Corée du Nord, qui serait sur le point d’effectuer un ou plusieurs tirs d’essai de missiles. Le commandement intégré des forces américaines et sud-coréennes a donc relevé de 3 à 2 le niveau d’alerte de ces forces, d’après les propos d’un responsable militaire...
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