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Économie - France

Arnault renonce à devenir belge et fait son mea culpa

Le patron du groupe LVMH estime qu’il est « nécessaire de lutter contre les paradis fiscaux ».

Le patron du groupe LVMH, le milliardaire français Bernard Arnault, reconnaît avoir pensé à tort « que la polémique allait se calmer » et ne veut plus qu’on le soupçonne « d’exil fiscal ». François Guillot/AFP

Le patron du groupe LVMH, le milliardaire français Bernard Arnault, a renoncé à demander la nationalité belge et fait son mea culpa, sept mois après avoir suscité avec cette démarche un tollé, en plein débat sur la taxation et l’exil fiscal des plus fortunés.
« J’ai sous-estimé l’impact de cette démarche, dont on m’avait assuré, par ailleurs, qu’elle se ferait dans la plus grande discrétion. J’ai à plusieurs reprises expliqué que je resterais résident en France et que je continuerais d’y payer mes impôts. En vain : le message n’est pas passé. Aujourd’hui, j’ai décidé de lever toute équivoque. Je retire ma demande de nationalité belge », a-t-il déclaré dans une interview publié hier par le quotidien Le Monde.
M. Arnault, 64 ans, reconnaît avoir pensé à tort « que la polémique allait se calmer ». Il ne veut plus qu’on le soupçonne « d’exil fiscal » et juge que l’affaire « pouvait avoir une incidence pour l’image » de LVMH, numéro un mondial du luxe. Aussi a-t-il signifié aux autorités belges hier matin qu’il retirait sa demande de naturalisation, toujours selon Le Monde.
La commission des naturalisations de la Chambre des députés belges n’avait pas encore « reçu de documents » en début d’après-midi, a déclaré son président Georges Dallemagne. La procédure parlementaire s’arrêtera dès réception de la demande de retrait. La commission était convoquée « mi-mai » pour examiner 2 500 dossiers de naturalisation « dont celui de M. Arnault », a précisé M. Dallemagne. Deux avis négatifs rendus par des instances belges à titre consultatif ne préjugeaient en rien de la décision finale. « Le jeu était ouvert », selon l’élu belge. M. Arnault a déclaré au Monde qu’il pensait avoir « des chances importantes d’obtenir la nationalité belge ».
Depuis début septembre, M. Arnault a essuyé une tempête médiatique et politique, en France et en Belgique, ciblé notamment par un « Casse-toi riche con » en une du quotidien de gauche Libération. « Pas très agréable », commente-t-il. En réponse, LVMH avait fermé le robinet publicitaire et porté plainte pour injure publique. L’exil belge de l’acteur Gérard Depardieu avait ensuite remis de l’huile sur le feu. M. Arnault redit aujourd’hui n’avoir jamais souhaité quitter la France ni échapper à l’impôt. Il explique que sa démarche était patrimoniale, pour que ses enfants ne puissent pas défaire l’œuvre qu’il a construite, s’ils « devaient ne pas s’entendre » après sa mort.
Dixième fortune mondiale selon Forbes, avec 29 milliards de dollars, et deuxième française, M. Arnault dirige un empire de grandes marques dont Louis Vuitton, Céline, Givenchy, Moët & Chandon, Dom Pérignon, Guerlain, Parfums Christian Dior, Loewe, Chaumet, Tag Heuer, Fred, Zenith, Château d’Yquem... LVMH a réalisé 3,43 milliards d’euros de bénéfice net en 2012, pour des ventes de 28,1 milliards d’euros.
M. Arnault met aujourd’hui en avant sa conscience morale face à « la situation » de la France. Il estime que « l’effort de redressement doit être partagé » et affirme que l’abandon de ses envies belges vise aussi à « exprimer (son) attachement à la France et (sa) confiance dans son avenir ».
LVMH a « un comportement citoyen exemplaire », selon lui : le groupe « paye plus d’un milliard d’euros d’impôt sur les sociétés en France », alors qu’il réalise « plus de 90 % de son chiffre d’affaires à l’étranger ». LVMH emploie plus de 100 000 personnes dans le monde dont 22 000 en France.
M. Arnault estime par ailleurs « nécessaire de lutter contre les paradis fiscaux ». Il affirme qu’il « résiste » aux demandes de cadres dirigeants qui veulent s’expatrier. Et juge que « le gouvernement actuel va dans le bon sens » pour redynamiser l’économie.
Du pain bénit pour le président François Hollande, en plein scandale Cahuzac, du nom de l’ancien ministre du Budget qui a avoué avoir possédé un compte secret à l’étranger, relève Le Monde, en s’interrogeant : « Que se sont dit et promis » le chef de l’État et le grand patron ?

(Source : AFP)
Le patron du groupe LVMH, le milliardaire français Bernard Arnault, a renoncé à demander la nationalité belge et fait son mea culpa, sept mois après avoir suscité avec cette démarche un tollé, en plein débat sur la taxation et l’exil fiscal des plus fortunés.« J’ai sous-estimé l’impact de cette démarche, dont on m’avait assuré, par ailleurs, qu’elle se ferait dans la plus...

commentaires (1)

Eh oui...que se sont ils dit...la soudaine bouffée de patriotisme de M. Arnault est aussi originale que ses sacs Vuitton... y aurait il compte en Suisse ou ailleurs sous roche?

GEDEON Christian

11 h 00, le 11 avril 2013

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Commentaires (1)

  • Eh oui...que se sont ils dit...la soudaine bouffée de patriotisme de M. Arnault est aussi originale que ses sacs Vuitton... y aurait il compte en Suisse ou ailleurs sous roche?

    GEDEON Christian

    11 h 00, le 11 avril 2013

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