La peine capitale requise contre un religieux chiite saoudien

Le ministère public saoudien a requis la peine de mort contre un religieux chiite arrêté en juillet dernier pour avoir conduit plusieurs manifestations meurtrières antigouvernementales, rapporte la presse locale mercredi.

Cheikh Nimr al Nimr, longtemps considéré comme le leader radical de la minorité chiite saoudienne, est jugé depuis lundi pour "soutien aux terroristes", troubles à l'ordre public et pour "avoir mené une guerre contre Dieu", un délit automatiquement puni de la peine capitale.

L'Arabie saoudite ne possède pas de code pénal et les magistrats ont toute latitude pour interpréter la loi coranique (charia) sans nécessairement se référer à la jurisprudence.

Seize personnes et un membre des services de sécurité sont morts lors de manifestations dans la province de Katif à majorité chiite au cours des deux dernières années.

Nimr, installé dans le quartier d'al Aouamiyah l'un des berceaux de la contestation à Katif, a été arrêté après avoir volontairement percuté un véhicule de police et se trouvait en possession d'armes au moment de son arrestation. Les militants chiites locaux démentent ces deux accusations.

La tension communautaire s'est accrue dans le royaume saoudien, dirigé par les sunnites, après l'arrestation de 16 chiites accusés d'espionnage au profit de l'Iran, rival régional du gouvernement de Riyad.

Le ministère de l'Intérieur a publié cette année une liste de 23 personnes recherchées pour leur implication dans les troubles à Katif, affirmant qu'elles agissaient sur ordre d'une puissance étrangère. Celle-ci n'était pas nommée de manière formelle mais la référence à l'Iran était implicite.