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À La Une - Crise

Les Arabes accordent le siège de la Syrie à l'opposition, veulent l'armer

Au moins trois morts dans un attentat suicide à Damas.

Les leaders arabes à l'ouverture du 24e sommet ordinaire de la Ligue arabe à Doha le 25 mars 2013. AFP PHOTO/KARIM SAHIB

La Ligue arabe a affirmé "le droit" de chacun de ses Etats membres d'apporter une aide militaire à la rébellion syrienne en guerre contre le régime de Bachar el-Assad, dans une résolution de son sommet réuni mardi à Doha.

Dans cette résolution, les participants au sommet soulignent "le droit de chaque Etat membre d'apporter, selon sa volonté, tous les moyens d'autodéfense, y compris militaire, pour soutenir la résistance du peuple syrien".


Mardi l'opposition syrienne a obtenu le siège de la Syrie au sommet arabe de Doha, où elle a défendu son autonomie face aux ingérences extérieures et demandé l'extension du bouclier anti-missiles de l'OTAN en Turquie au nord syrien.

Le chef démissionnaire de la Coalition nationale syrienne, Ahmad Moaz Al-Khatib, et le "Premier ministre" intérimaire Ghassan Hitto ont pris place sous les applaudissements aux côtés des chefs d'Etat arabes à l'ouverture du sommet.

Le drapeau de la révolution syrienne a remplacé celui de la République de Syrie dans la salle où s'est ouvert ce rendez-vous annuel.

 

Salué en tant que "seul représentant des forces révolutionnaires et d'opposition de la Syrie" par le chef de la Ligue des Etats arabes Nabil al-Arabi, M. Khatib s'est livré à un plaidoyer passionné en faveur du peuple syrien "massacré depuis deux ans sous les yeux du monde entier". Il a ensuite intimé, sur un ton très vif, "aux combattant iraniens et ceux du Hezbollah libanais" qui aident le régime d'Assad "de quitter immédiatement la Syrie".

Il a assuré qu'il revenait au "seul peuple syrien de choisir celui qui le dirigera, et la manière dont il sera gouverné", affirmant qu'"aucun pays étranger ne le fera à sa place". "Le peuple syrien refuse tout mandat", a-t-il martelé, soulignant que "l'opposition ne vendra pas son pays".

 

Comme il a réclamé que l'opposition obtienne "le siège de la Syrie à l'ONU et dans les organisations internationales", le régime étant de plus en plus isolé au plan international, après deux ans d'un conflit dévastateur déclenché par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression.

M. Khatib a demandé "le gel des fonds que le régime a pillé à notre peuple", estimés par l'opposition à quelque deux milliards de dollars.

Il a en outre dit avoir demandé au secrétaire d'Etat américain John Kerry "l'extension vers le nord syrien du bouclier anti-missiles Patriot" déployé en Turquie voisine.

 

A l'ouverture du sommet, l'émir du Qatar, Hamad ben Khalifa Al-Thani, grand soutien à la rébellion, a appelé à "une solution politique en Syrie, à condition qu'elle n'implique pas un retour en arrière", excluant ainsi le maintien du régime Assad.

Il a demandé un "soutien sous toutes les formes" aux rebelles, une référence aux fournitures d'armes auxquelles résistent certaines puissances occidentales.

C'est le Qatar qui a fait pression pour donner à l'opposition le siège de la Syrie à la Ligue arabe, vacant depuis novembre 2011, malgré les réserves d'Alger et de Bagdad.

"C'est un vol commis par l'émirat du Qatar (...) et par d'autres régimes arabes traîtres", a réagi la presse officielle syrienne.

 

Dimanche, M. Khatib a annoncé sa démission surprise, en disant vouloir protester contre l'inaction de la communauté internationale et en accusant des pays soutenant l'opposition "de tenter de contrôler la révolte". Mais il annoncé ensuite sa participation au sommet.

Selon un porte-parole de la Coalition, Khaled Al-Saleh, sa démission "n'a pas été acceptée" et "la plupart des membres de la Coalition souhaitent" qu'il reste à sa tête, alors que l'opposition peine à unir ses rangs.

M. Khatib a affirmé devant le sommet avoir "entière confiance" en M. Hitto, après qu'un opposant a affirmé qu'il reprochait au Qatar d'avoir imposé l'élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Ryad.

 

Les pays arabes ont proclamé leur droit d'armer la rébellion luttant contre le régime de Bachar el-Assad après lui avoir octroyé le siège de la Syrie à la Ligue arabe, lors d'un sommet d'un jour au Qatar.

 

Le chef démissionnaire de l'opposition, Ahmad Moaz Al-Khatib et le "Premier ministre" intérimaire Ghassan Hitto avaient pris place sous les applaudissements aux côtés des chefs d'Etat arabes à l'ouverture du sommet dans la salle où le drapeau de la révolution syrienne a remplacé celui de la République syrienne.

M. Moaz a défendu devant les dirigeants arabes l'autonomie de l'opposition face aux ingérences extérieures et demandé l'extension du bouclier anti-missiles de l'OTAN en Turquie au nord syrien, ce que Washington a refusé.

 

Dans leur résolution finale, les pays arabes ont souligné qu'un règlement politique en Syrie, dévastée par deux ans de guerre, constituait "une priorité". Mais ils ont ajouté que "chaque Etat membre a le droit d'apporter tous les moyens d'autodéfense y compris militaire pour soutenir la résistance du peuple syrien".

 

Seuls Bagdad et Alger ont exprimé leurs réserves alors que le Liban s'est distancié du texte, alors que les violences ne connaissent aucun répit sur les nombreux fronts en Syrie faisant comme tous les jours des dizaines de morts, selon une ONG syrienne.
Le président de la République Michel Sleiman a déclaré, lors de son discours au 24e sommet ordinaire de la Ligue arabe que le Liban s'attache à la déclaration de Baabda, qui stipule la neutralité positive du pays du Cèdre et la distanciation de son gouvernement vis-à-vis des crises régionales.
"Nous devons respecter la déclaration de Baabda afin de préserver la stabilité, l'unité et la paix civile au Liban", a affirmé le président libanais. "Ce document a besoin de consolidation interne et régionale car certains partis ne respectent pas son contenu", a-t-il ajouté.

Les Arabes ont confirmé qu'ils octroyaient à la Coalition nationale de l'opposition le siège de la Syrie "à la Ligue arabe et dans ses organisations et conseils spécialisés jusqu'à l'organisation d'élections et la formation d'un gouvernement" dans ce pays.

"Le soutien militaire ne veut pas dire exclure l'annultion d'une solution politique", a déclaré le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, lors d'une conférence de presse qui a suivi le sommet.

 

Dans son discours devant le sommet, M. Khatib s'est livré à un plaidoyer passionné en faveur du peuple syrien "massacré depuis deux ans sous les yeux du monde entier". Selon lui, il revient au "seul peuple syrien de choisir celui qui le dirigera, et la manière dont il sera gouverné. Le peuple refuse tout mandat". Il a ensuite intimé, sur un ton très vif, "aux combattant iraniens et ceux du Hezbollah libanais" qui aident le régime d'Assad "de quitter immédiatement la Syrie".

 

Pour la presse officielle à Damas, l'octroi du siège de la Syrie, vacant depuis novembre 2011, à l'opposition est "un vol commis par l'émirat du Qatar (...) et par d'autres régimes arabes traîtres".

C'est le Qatar, principal bailleur de fonds de l'opposition, qui a fait pression pour l'octroyer à l'opposition. Ce pays est déjà accusé par le régime syrien d'armer les rebelles.

Le site internet de la Ligue arabe a été piraté par des partisans du régime syrien.

 

M. Khatib a aussi réclamé que l'opposition obtienne "le siège de la Syrie à l'ONU et dans les organisations internationales" et demandé "le gel des fonds que le régime a pillé à notre peuple", estimés par l'opposition à quelque 2 milliards de dollars.

Il a en outre dit avoir demandé au secrétaire d'Etat John Kerry "l'extension vers le nord syrien du bouclier anti-missiles Patriot" déployé en Turquie voisine. Mais la Maison Blanche a indiqué que l'Otan ne fournirait pas de Patriot pour protéger les bastions rebelles en Syrie.

 

Dimanche, M. Khatib a annoncé sa démission surprise, en disant vouloir protester contre l'inaction de la communauté internationale et en accusant des pays soutenant l'opposition "de tenter de contrôler la révolte". Mais il annoncé ensuite sa participation au sommet.

Selon un opposant, Khaled Al-Saleh, sa démission "n'a pas été acceptée" et "la plupart des membres de la Coalition souhaitent" qu'il reste, alors que l'opposition peine à unir ses rangs.


Attentat suicide à Damas
Sur le terrain, les violences ne connaissent aucun répit sur les nombreux fronts faisant comme tous les jours des dizaines de morts, selon une ONG. Un attentat suicide à la voiture piégée a fait trois morts à Damas. "Un terroriste a fait exploser une fourgonnette piégée dans le quartier de Roukneddine, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés", a indiqué l'agence officielle syrienne SANA.

La télévision officielle a précisé que l'attentat avait eu lieu près d'un centre d'approvisionnemment de l'armée.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des militaires figurent parmi les victimes.

Une habitante du quartier a fait état d'une très forte explosion, de vitres brisées dans les immeubles environnants et d'une grosse fumée s'échappant du lieu de l'explosion.


Par ailleurs, plusieurs obus sont tombés dans le quartier de Baramké, dans le centre-ville de Damas, faisant 4 morts, dont une écolière, et cinq blessées, selon Sana.

Les tirs d'obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.

Le 22 mars, une cinquantaine de personnes dont un important dignitaire religieux pro-régime ont été tuées dans un attentat suicide dans une mosquée de Damas, qui n'a pas été revendiqué.

Le régime a alors accusé des "terroristes", terme désignant les rebelles aidés dans leur combat contre l'armée par des jihadistes ayant revendiqué de nombreux attentats suicide, en particulier à Damas depuis le début du conflit il y a deux ans.


Par ailleurs, la violence mardi à travers la Syrie a causé la mort d'au moins 45 personnes, dont 30 rebelles et 15 civils, selon un bilan provisoire de l'OSDH.


Outre le conflit syrien qui a fait plus de 70.000 morts et un million de réfugiés, le sommet a adopté une proposition du Qatar portant sur la création d'un fonds d'un milliard de dollars pour Jérusalem dont le quart serait à la charge du riche Etat gazier.

Il a également adopté la proposition du Qatar de tenir au Caire un mini-sommet arabe pour sceller la réconciliation interpalestinienne entre le Fatah et le Hamas.

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Dans cette résolution, les participants au sommet soulignent "le droit de chaque Etat membre d'apporter, selon sa volonté, tous les moyens d'autodéfense, y compris...

commentaires (8)

Rires. Ce n'est pas - et loin de là - pour soutenir le Qatar ou la Ligue arabe, mais là, c'est le record d'inepties contenues dans un seul et même commentaire. Parler du boucher de Damas en ces termes élogieux, parler d'illégalité en évoquant notre président, sans compter que ça soutient lâchement, à l'instar du Hezbollah et du CPL, les plus grands criminels depuis Hitler, ce n'est ni plus ni moins que confirmer la traîtrise et la déloyauté de certains de nos compatriotes dont le dangereux fanatisme entraîne plus que jamais le Liban vers la mort.

Robert Malek

20 h 48, le 26 mars 2013

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Commentaires (8)

  • Rires. Ce n'est pas - et loin de là - pour soutenir le Qatar ou la Ligue arabe, mais là, c'est le record d'inepties contenues dans un seul et même commentaire. Parler du boucher de Damas en ces termes élogieux, parler d'illégalité en évoquant notre président, sans compter que ça soutient lâchement, à l'instar du Hezbollah et du CPL, les plus grands criminels depuis Hitler, ce n'est ni plus ni moins que confirmer la traîtrise et la déloyauté de certains de nos compatriotes dont le dangereux fanatisme entraîne plus que jamais le Liban vers la mort.

    Robert Malek

    20 h 48, le 26 mars 2013

  • "La Ligue arabe a affirmé "le droit" de chacun de ses Etats membres d'apporter une aide militaire à la rébellion syrienne en guerre contre le régime de Bachar el-Assad, dans une résolution de son sommet réuni mardi à Doha" donc l'Iran et le Hezbollah peuvent aider la Syrie donc départ des salafistes étrangers qui sont venus par les pays arabes donc départ des troupes saoudiennes et du golfe de Bahrein

    Talaat Dominique

    19 h 51, le 26 mars 2013

  • Le traitement par tuerie, dès les premiers jours, des manifestants pacifiques, et l'obstination à continuer de la sorte et à exalter les carnages contre les civils syriens qui ne demandaient que le changement, la liberté et la démocratie, en majorité Sunnites, a exacerbé les sentiments des groupes extrémistes de voir leurs frères en l'Islam massacrés par un régime sanguinaire, appuyé par des groupes étrangers, et a attiré tous les Jihadistes et toutes les organisations d'extrémistes sur la scène syrienne. Le chaos et l'anarchie dans leur plus laide expression, tueries, massacrtes et carnages, en sont le résultat. La faute ? Au régime qui n'a pas su, dès le début, négocier avec les manifestants encore pacifiques mais les abattre sans pitié... Certes, tout le monde y a mis son doigt et le printemps qui avait commencé s'est très vite transformé en automne sanglant et obscur...

    SAKR LEBNAN

    19 h 30, le 26 mars 2013

  • Le président Assad avait raison depuis le premier jour! il ne s'agissait pas de simple mouvements populaires pour réclamer des droits légitimes... Grande prévoyance et respect à l'intelligence de cet homme et à ses conseillers qui savent lire les choses avec objectivité froide. Je crois qu'à partir d'aujourd'hui où la légalité a été piétinée ouvertement par la qatarabie démocratique, qui vient, je crois de dépasser toutes les limites acceptables. La ligue arabe devrait Désormais s'appeler le Ligue des peuplades arabes du golfe Persique. Le plus blessant c'était de voir le président de notre pays assis là, à coté de l'illégalité d'attribuer le siège d'un pays à un opposant islamiste... sans moufter alors qu'il s'agit de la Syrie et ce qu'elle est sensée représenter pour nous! Triste jour monsieur Sleiman! Triste jour...

    Ali Farhat

    16 h 33, le 26 mars 2013

  • Arabes qui se divisent , guerre civile qui fait toujours rage en Syrie , seul l'axe du mal triomphe dans cette ligue arabe corrompue. Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 45, le 26 mars 2013

  • Et encore on juge Karadic ( je ne sais pas si j'écris bien son nom ) de l'ex Yougoslavie démembrée, par la gâce des Occidentaux et la complicité Arabe, heureux de voir créé l'Etat fantôche de Kossove Musulman, où les tueries étaient bien timides et restreintes comparées aux barbaries et aux boucheries qui se déroulent en Syrie. A quand les comptes ?

    SAKR LEBNAN

    13 h 49, le 26 mars 2013

  • Ne nous excitons pas, bientôt ce sera le tour des fournisseurs d'armes de vivres aussi un certain printemps. Le peuple Syrien a besoin de se défendre et il faut lui octroyer ce droit. Le seul terroriste ici est le régime Syrien et ses sbires allant de l'Iran au Hezbollah. Heureusement c'est bientôt la fin de cette partie de l'axe du mal. Nous aurons enfin la paix chez nous et pourrons parler de ces temps sombres comme des souvenirs.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 35, le 26 mars 2013

  • qatar, arabie saoudite, jordanie et turquie, pays qui soutiennent les terroristes et les salafistes , mais qui font la répression sur leur propre territoire et peuples et la turquie qui ne reconnait pas l'identité kurde, et ne reconnait pas le génocide arménien

    Talaat Dominique

    12 h 32, le 26 mars 2013

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