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À La Une - diplomatie

Netanyahu et Erdogan soldent le contentieux de "la flottille de la liberté"

Le Premier ministre israélien présente ses excuses, son homologue turc les accepte.

Les relations entre la Turquie et Israël se sont brutalement dégradées le 31 mai 2010 lors de l'assaut israélien contre une flottille turque tentant de briser le blocus israélien de Gaza. Neuf passagers du navire Mavi Marmara avaient été alors tués. AFP PHOTO / FREE GAZA MOVEMENT

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté ses excuses au chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de neuf Turcs à bord de "la flottille de la liberté" pour Gaza en 2010, pavant la voie à une normalisation des relations. Le règlement de ce contentieux, qui empoisonne les relations israélo-turques depuis près de trois ans, est l'ultime succès diplomatique arraché par le président américain Barack Obama lors de sa visite en Israël, qui s'est achevée vendredi.


L'appel téléphonique a été passé par M. Netanyahu à M. Erdogan d'une caravane à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, juste avant le décollage de l'avion présidentiel, a indiqué à l'AFP un haut responsable américain.
"M. Netanyahu a parlé aujourd'hui avec le Premier ministre Erdogan. Tous deux sont convenus de normaliser les relations entre les deux pays, y compris le retour des ambassadeurs", selon un communiqué officiel israélien.
"Le Premier ministre Netanyahu a présenté ses excuses au peuple turc pour toute erreur ayant pu conduire à la perte de vies et accepté l'indemnisation" des victimes, assurant que "les résultats tragiques de la flottille du Mavi Marmara n'étaient pas intentionnels", selon le texte.
M. Erdogan a accepté ces excuses "au nom du peuple turc" et les deux dirigeants "sont convenus de la conclusion d'un accord pour une indemnisation" des familles des victimes, selon un communiqué de ses services.

 

Auparavant, le président américain s'était félicité dans un communiqué d'une conversation téléphonique vendredi entre MM. Netanyahu et Erdogan, souhaitant le "rétablissement de relations positives" entre ces deux alliés de Washington.


Déjà tendues depuis l'opération israélienne meurtrière "Plomb durci" dans la bande de Gaza (décembre 2008/janvier 2009), les relations entre la Turquie et Israël, alliés stratégiques dans les années 1990, se sont brutalement dégradées le 31 mai 2010 lors de l'assaut israélien contre une flottille tentant de briser le blocus israélien du territoire palestinien gouverné par le Hamas. Neuf passagers du navire turc Mavi Marmara avaient été tués, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays. Ankara a abaissé le niveau de sa représentation diplomatique en Israël, dont il a expulsé l'ambassadeur, et suspendu la coopération militaire.


En février, M. Erdogan s'était attiré des critiques internationales en classant le sionisme parmi les "crimes contre l'humanité". Dans un entretien en mars à un journal danois, le Premier ministre turc avait affirmé que ses propos avaient été mal interprétés, des "remarques saluées par M. Netanyahu", selon le communiqué de son bureau.
"Les deux responsables sont convenus de continuer à oeuvrer à l'amélioration de la situation humanitaire dans les Territoires palestiniens", selon le texte.


En février, le porte-parole de l'administration militaire israélienne dans les Territoires palestiniens, le commandant Guy Inbar, avait annoncé qu'Israël avait autorisé Ankara à faire entrer des équipements médicaux pour un hôpital construit dans la bande de Gaza par la Turquie sans coordination avec l'Etat hébreu.
"C'est un pas important pour aider à une réconciliation entre la Turquie et Israël", avait commenté le porte-parole.


En janvier 2011, une commission israélienne chargée de statuer sur la conformité au droit international du blocus maritime de Gaza et de l'arraisonnement en avait sans surprise affirmé la légalité.
Une enquête de l'ONU avait abouti en septembre 2011 à des conclusions juridiques similaires, considérant le blocus comme une "mesure de sécurité légitime", mais dénonçant un recours à la force "excessif et déraisonnable" lors de l'assaut.

 

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