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Somalie : libération d'un journaliste qui avait enquêté sur un viol

Un journaliste somalien emprisonné depuis deux mois pour avoir recueilli le témoignage d'une femme qui accusait des soldats de l'avoir violée, affaire qui a suscité une réprobation internationale, a été libéré dimanche par la Cour suprême.

 

Le juge de la Cour suprême Aidid Abdulahi Ilkahanaf a déclaré que les charges avaient été levées et que la Cour avait "rendu sa liberté au journaliste Abdiaziz Abdinuur".

M. Abdinuur, 25 ans, est sorti à pied de la salle d'audience et a prié pour remercier d'avoir été libéré, remerciant ceux qui l'avaient soutenu.

"Je suis très heureux de retrouver la liberté, je remercie ceux qui m'ont aidé, y compris mes avocats", a-t-il déclaré.

 

Le journaliste et la jeune femme avaient été condamnés tous les deux à un an de prison en première instance, en février, pour "outrages aux institutions". La jeune femme avait été relaxée en appel début mars. Mais la condamnation de M. Abdinuur n'avait été réduite que de moitié, et il aurait encore dû passer quatre mois en prison.

 

Sa libération apparaît donc comme une surprise.

Abdiaziz Abdinuur a été emprisonné le 10 janvier alors qu'il enquêtait sur les violences sexuelles en Somalie. Il était accusé d'avoir "réalisé une fausse interview et être entré chez une femme en dehors de la présence de son mari".

M. Abdinuur travaille pour plusieurs radios somaliennes et n'a jamais diffusé l'interview en question.

 

Cette affaire a été suivie de près par les Nations unies et les organisations de défense des droits de l'homme qui y voient une tentative d'étouffer la parole des victimes de viols en Somalie, notamment des viols perpétrés par des membres des forces de sécurité - et de décourager les journalistes enquêtant sur le sujet.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait déploré début mars le maintien en prison du journaliste.

 

La Somalie est ravagée depuis plus de 20 ans par la guerre civile et livrée aux milices claniques, groupes islamistes et gangs criminels.

 

L'élection en septembre du président Hassan Cheikh Mohamoud, après une décennie de gouvernements transitoires sans pouvoir ou corrompus, a suscité l'espoir de doter enfin la Somalie d'une réelle autorité centrale, dont elle est privée depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

 

L'affaire a sérieusement embarrassé les nouvelles autorités somaliennes qui bénéficient de la bienveillance de la communauté internationale.

Au moins 18 journalistes ont été tués l'an dernier et un en janvier en Somalie. Aucun suspect n'a été arrêté.

Un journaliste somalien emprisonné depuis deux mois pour avoir recueilli le témoignage d'une femme qui accusait des soldats de l'avoir violée, affaire qui a suscité une réprobation internationale, a été libéré dimanche par la Cour suprême.
 
Le juge de la Cour suprême Aidid Abdulahi Ilkahanaf a déclaré que les charges avaient été levées et que la Cour avait "rendu sa liberté au...