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L'ex-champion de karaté espagnol violait ses élèves : 302 ans de prison

Un ex-champion de karaté espagnol, Fernando Torres Banea, a été condamné à 302 ans de prison pour s'être comporté comme "un prédateur sexuel" et avoir abusé de plusieurs dizaines d'élèves de son école d'arts martiaux, dont des mineurs, pendant près de 20 ans.

 

Le tribunal de Las Palmas, dans les îles des Canaries, l'a jugé coupable de "méga-abus, d'un crime continu d'abus sexuels sans précédent" en Espagne, dans une décision lue publiquement vendredi.

 

Le tribunal a également condamné son épouse, Maria José Gonzalez à, 148 ans d'emprisonnement, et l'un des professeurs de karaté, Ivonne Gonzalez, à 126 ans de prison.

"N'oublions pas qu'il s'agit d'un cas sans précédent dans l'histoire judiciaire du pays", a souligné le tribunal, qui a décrit une école ouverte en 1981 et fonctionnant comme "une quasi secte sexuelle".

 

Ce drame rappelle l'affaire de l'Ecole en bateau en France dont le fondateur, Leonide Kameneff, est actuellement jugé pour viols sur des élèves mineurs appelés à témoigner de leurs souffrances devant la Cour d'assises de Paris.

 

En Espagne, le professeur de karaté, âgé aujourd'hui de 56 ans, avait été arrêté le 3 février 2010, sur dénonciation d'une élève. Il avait ensuite été placé en prison préventive jusqu'à son procès fleuve de sept mois et demi qui s'est ouvert le 3 mai 2012.

 

L'affaire a soulevé l'émoi en Espagne, en particulier lorsqu'une victime a raconté au procès, en septembre 2012, avoir subi à l'âge de 9 ans des abus sexuels de la part de Fernando Torres Banea, au moment où sa mère se mourait d'une grave maladie.

 

Les psychologues qui ont rencontré l'accusé ont exclu qu'il s'agisse d'un "malade mental" mais ont décrit un homme manipulateur, "narcissique, pathologique, avec une estime de lui-même démesurée qui le fait se sentir unique". Un homme sans empathie "sauf dans la mesure où il peut satisfaire son besoin d'être admiré".

 

Jouant de son aura d'ex-champion de karaté, le pédophile a organisé, "durant au moins 15 ans, de véritables orgies sexuelles, où les jeunes devaient non seulement se prêter à tout type d'activités sexuelles avec lui mais étaient poussés aussi à le faire avec d'autres élèves, dont des mineurs, sans distinction d'âge, de sexe ou de nombre de participants", détaille le jugement.

 

Les victimes étaient soumises "très jeunes, à de grands débats à caractère sexuel", organisés par Torres Baena et, en certaines occasions, par Maria José et Yvonne Gonzalez. Les adultes leur vantaient "la grandeur des relations sexuelles de tout type, qui feraient d'eux de meilleures personnes, de bons karatekas, sans hésiter à se citer en exemple".

 

A certains, les pédophiles déclaraient leur amour. A d'autres, "ils leurs disaient que leurs parents n'étaient rien et que seuls eux les comprenaient", selon des témoignages cités dans le jugement.

 

La justice estime que "ces faits et abus réitérés et sans discrimination doivent être sanctionnés avec dureté non seulement pour avoir attaqué la liberté sexuelle des mineurs, mais pour avoir détruit leur confiance, leur espérance, leur foi en un sport propre, honorable et centenaire".

 

Certaines des victimes ont réussi à former un couple mais restent traumatisées, a souligné le juge Salvador Alba, lors de la lecture de la décision, précisant que les trois coupables devront verser entre 10.000 et 50.000 euros d'indemnités à chacune de leurs victimes.

 

Le tribunal a condamné l'ancien champion à 302 ans de prison en raison de la gravité des faits, bien que la peine effective maximale en Espagne soit de 20 ans pour les crimes pédophiles. "Cette peine maximum effective devient insuffisante" pour ce type de crimes, affirme le tribunal dans sa décision.

Un ex-champion de karaté espagnol, Fernando Torres Banea, a été condamné à 302 ans de prison pour s'être comporté comme "un prédateur sexuel" et avoir abusé de plusieurs dizaines d'élèves de son école d'arts martiaux, dont des mineurs, pendant près de 20 ans.
 
Le tribunal de Las Palmas, dans les îles des Canaries, l'a jugé coupable de "méga-abus, d'un crime continu d'abus...