USA : contre un violeur, il faut une "femme avec une arme à feu" (NRA)

"La seule chose qu'un violeur violent mérite, c'est une femme avec une arme à feu", a lancé vendredi Wayne LaPierre, directeur général du lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA).

Invité comme chaque année au grand rassemblement annuel des conservateurs américains ("CPAC") près de Washington, Wayne LaPierre a expliqué lors d'un discours que l'Etat fédéral, les médias et les "élites" essayaient de ronger depuis des décennies le droit de chaque citoyen à détenir des armes pour se défendre, et que la fusillade de Newtown (Connecticut), en décembre, leur avait fourni le prétexte qu'ils attendaient pour renforcer la législation sur les armes à feu.

"Ils peuvent me traiter de fou ou de tout ce qu'ils veulent", a-t-il commencé, après un montage vidéo de journalistes et commentateurs qualifiant de "folle" la recommandation de la NRA de placer des gardes armés dans chaque école, formulée après la tuerie dans l'école Sandy Hook de Newtown, qui avait fait 26 morts dont 20 enfants.

Mais "il est temps que nous examinions la folie qui affecte trop de médias et une trop grande part de la classe politique de cette ville (Washington)", a-t-il déclaré.

Pour appuyer son propos, il a projeté un extrait d'une vidéo produite par le département de la Sécurité intérieure et recommandant aux gens d'utiliser n'importe quelle arme disponible, comme une paire de ciseaux, pour se défendre d'un assaillant.

"Pour protéger nos enfants à l'école, nous recommandons des professionnels avec une arme. Ils recommandent des ciseaux. Et ils nous traitent de fous", a-t-il dit.

Plusieurs mesures sont en train d'être débattues au Congrès concernant l'interdiction des armes d'assaut et l'imposition de nouvelles vérifications d'identité avant tout achat d'armes, ce à quoi la NRA s'oppose.

Selon Wayne LaPierre, la généralisation de la vérification systématique des antécédents judiciaires des acheteurs d'armes (aujourd'hui non requise pour les ventes par des particuliers dans les foires aux armes ou sur internet) conduira inéluctablement à la création d'un fichier centralisé des détenteurs d'armes.

"L'Etat fédéral n'a que deux raisons pour vouloir créer un fichier fédéral des propriétaires d'armes : les taxer ou les prendre", a-t-il affirmé.