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À La Une - La situation

Passage au ralenti

On ne sait plus ces jours-ci quel crédit il faut encore attribuer aux informations faisant état quotidiennement de « progrès » dans les tractations en cours entre le courant du Futur, le PSP et les chrétiens du 14 Mars sur la loi électorale, à l’heure où des acteurs issus de ces mêmes rangs, et pas des moindres, étalent leur scepticisme à ce sujet dans les médias.
Hier, comme avant-hier et comme le jour d’avant, il a été question dans certains milieux de « grands progrès » dans les négociations autour d’un compromis fondé sur la formule mixte majoritaire-proportionnelle.
L’enjeu, on le sait, est important pour le 14 Mars et les joumblattistes, parce qu’un succès de ces pourparlers conduirait d’abord à l’organisation de funérailles de première classe à la proposition dite orthodoxe, du fait même qu’un autre projet est susceptible de réunir autour de lui une majorité à la Chambre. C’est bien cette condition-là qu’avaient posée les Forces libanaises et les Kataëb pour accepter d’abandonner définitivement le projet Ferzli.
Pour certains observateurs, plutôt optimistes, un tel succès pourrait même ouvrir la voie à un ralliement ultérieur du 8 Mars au compromis qui aurait été trouvé, un ralliement auquel le président de la Chambre, Nabih Berry, travaillerait dès à présent.

 

(Lire aussi : Pharaon : Un candidat FL pour le siège grec-orthodoxe à Achrafieh)


Ces sources indiquent d’ailleurs que les négociateurs se rapprochent de plus en plus de la proposition qui avait été avancée par M. Berry et qui repose sur le principe d’un partage égal des sièges à pourvoir entre majoritaire et proportionnelle. À en croire ces sources, on en serait aujourd’hui à une formule de 68 selon le mode majoritaire et de 60 selon le mode proportionnel.


Sachant qu’on avait commencé par un rejet total de la proportionnelle de la part du Futur et du PSP, on mesure l’importance du chemin qui a été parcouru. Il reste cependant que les milieux haririens continuent de refuser ce qui constitue la charpente même du projet de M. Berry, à savoir la mise sous le régime de la proportionnelle de tous les sièges à partir du deuxième revenant à une même communauté dans chacune des circonscriptions majoritaires. On comprend aisément les raisons de ce refus lorsqu’on se rend compte qu’en vertu de cette règle, le siège de Fouad Siniora à Saïda, par exemple, serait grandement menacé.
Autre « détail » qui reste à régler, cette fois-ci entre le PSP et les chrétiens du 14 Mars, c’est la division du Mont-Liban en termes de circonscriptions à pourvoir à la proportionnelle : les chrétiens en acceptent deux, comme dans le projet Fouad Boutros (Mont-Liban nord comprenant Metn, Kesrouan et Jbeil et Mont-Liban sud avec Baabda, Aley et Chouf). Walid Joumblatt, de son côté, en réclame trois (1/Kesrouan-Jbeil ; 2/Metn-Baabda et 3/Aley-Chouf).
Théoriquement, il ne devrait pas être difficile de parvenir à des compromis sur ces points-là, mais il faudrait pour cela que la volonté politique de déboucher sur un accord soit présente chez l’ensemble des partenaires.


Et c’est là que le bât blesse, dans la mesure où tout le monde semble vouloir temporiser dans l’attente d’une évolution dans un sens ou dans l’autre de la guerre en Syrie. À présent que les opposants au projet orthodoxe se sont plus ou moins assurés que le président de la Chambre n’irait pas jusqu’au bout du processus d’adoption de ce texte en séance plénière, ils peuvent se permettre de prendre leur temps.


Quant au 8 Mars, le grand écart qu’il se permet entre le projet orthodoxe d’une part, la circonscription unique pour tous, de l’autre, incarne un apparent verrouillage du débat qui cache mal l’attentisme de rigueur. Mais l’agenda de ce camp est bousculé par un certain nombre d’échéances. Il y a eu tout d’abord le décret de convocation du collège électoral en vertu de la loi en vigueur (1960), puis ce fut l’ouverture des candidatures ; une troisième étape est prévue le 21 mars, date limite pour la mise sur pied de l’organisme de supervision des élections.
À chacune de ces échéances, le système d’épouvantails mis en place par le 8 Mars pour faire peur au 14 Mars et forcer un ajournement des élections aux conditions du Hezbollah perd de son effet.

 

(Lire aussi : Sleiman tance Mansour ; le 8 Mars veut « lui remettre une médaille »)


Voilà pourquoi les milieux « optimistes » n’excluent pas un ralliement in fine du 8 Mars à un compromis, mais à certaines conditions. On affirme par exemple que le chef du CPL, le général Michel Aoun, serait prêt au bout du compte à accepter une formule fondée sur le mode de scrutin mixte à condition que son ministre de prédilection, Gebran Bassil, soit casé quelque part ; de préférence pas à Batroun où ses chances restent minimes, dit-on, même en cas de transfert du troisième siège maronite de Tripoli vers ce caza...

 

Repère

Loi électorale : petit guide à l’usage de l’électeur libanais perplexe

 

Voir notre dossier : Les électeurs libanais ont la parole
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