Fête de l'enseignant : Vaste rassemblement du CSS au palais de l'Unesco

A l'occasion de la fête de l'enseignant, célébrée demain vendredi, le Comité de coordination syndicale (CCS) a organisé jeudi après-midi un vaste rassemblement à l'Unesco, devant le ministère de l’Education et de l’Enseignement supérieur. Outre les syndicalistes, plusieurs ministres ainsi que des représentants de tous les partis politiques étaient présents à cette manifestation qui s'inscrit dans le cadre de la grève générale observée par le CCS depuis 17 jours en vue de faire pression sur le gouvernement afin qu'il transmette la nouvelle grille des salaires dans le secteur public au Parlement.  

Prenant la parole, le ministre de l'Education et de l'Enseignement supérieur, Hassan Diab, a assuré que le gouvernement a beaucoup travaillé sur la grille des salaires, soulignant l'engagement du président Michel Sleiman et du Premier ministre Nagib Mikati à la transférer au Parlement. Selon lui, pour que le secteur scolaire soit réformé, il faut que la situation des enseignants, qui n'ont pas bénéficié d'une augmentation de salaire depuis 15 ans, soit améliorée. Le ministre, qui a annoncé son soutien aux demandes des enseignants, a néanmoins souligné qu'il existait une ligne rouge : que l'année scolaire ne soit pas perdue pour les élèves. "Nous sommes dans un même bateau et nous travaillons pour un même pays, le Liban", a conclu M. Diab. 

Le ministre des Travaux publics, Ghazi Aridi, a salué le mouvement de grève initié par le CSS. "J'aurai aimé que la fête des professeurs soit célébrée dans d'autres circonstances", a ajouté M. Aridi, estimant que les syndicats devraient être fiers de leur engagement.

Prenant également la parole, le député du Bloc de la libération et du développement (Amal), Ali Bazzi, a souligné l'importance du transfert de la grille des salaires au Parlement. S'adressant au CSS, M. Bazzi a déclaré : "Ce n'est pas nouveau pour Amal d'être totalement aligné sur votre cause. Ce pays est le vôtre et ce droit est le vôtre".

Le député du Bloc du changement et de la réforme, Simon Abiramia, a, lui, remercié les syndicalistes : "Vous allez nous sortir du pourrissement politique dans lequel nous vivons". "Le Liban vit un moment de solidarité", a-t-il poursuivi, estimant que "les droits des enseignants ne sont pas respectés."  Le député aouniste a par ailleurs fait valoir à l'adresse du CSS que "tout le monde n'est pas corrompu". "Poursuivez votre lutte, nous sommes avec vous, et nous ne mentons pas. On vous dit qu'il n'y a pas d'argent (pour le financement de la grille, ndlr), mais cela n'est pas vrai : l'argent existe, il vous a été volé pendant 20 ans", a encore dit M. Abiramia.

Même son de cloche pour le député Nawar Sahili, membre du bloc parlementaire du Hezbollah. "Nous avons dès le début soutenu la cause du CSS. Nous réitérons notre appel au transfert de la grille, sans vainqueur ni vaincu", a déclaré le député, appelant à arrêter d'appauvrir les Libanais les plus pauvres.

Au nom du CSS, le syndicaliste Mahmoud Ayoub a pour sa part assuré, dans un discours, que la grève ouverte se poursuivra jusqu'au transfert de la grille des salaires au Parlement. "La décision de mettre un terme ou non à cette mobilisation est entre les mains du gouvernement. Ce dernier est responsable de chaque jour de grève, ce qui porte préjudice aux élèves qui se préparent à passer leurs examens officiels", a-t-il martelé avant de poursuivre : "Le cabinet nous pousse malgré nous vers la grève et les manifestations, parce qu'il est soumis aux pressions des organismes économiques. Ces derniers  ne se contentent plus de contrôler les décisions économiques mais tentent de mettre également la main sur les décisions politiques".

Plus tôt dans la journée, les fonctionnaires du secteur public et les enseignants des écoles officielles se sont rassemblés  devant le siège de la direction des adjudications, rue Verdun, à Beyrouth.

Le président du CCS, Hanna Gharib, a accusé le gouvernement de "vouloir financer la grille des salaires aux dépends des retraités". "La colère des enseignants et des fonctionnaires ne connaîtra de répit que lorsque la grille des salaires sera transférée au Parlement", a ajouté M. Gharib, appelant les élèves et les enseignants à organiser des rassemblements lundi dans toutes les écoles.