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À La Une - Tunisie

Jebali refuse d’être reconduit à la tête du gouvernement

Ennahda procède à des consultations en interne pour présenter au président de la République le nom d’un Premier ministre avant la fin de la semaine.

Le parti islamiste Ennahda, principale force politique en Tunisie, cherchait hier à trouver un successeur au Premier ministre Hamadi Jebali, son numéro deux, qui a refusé d’être reconduit à la tête du gouvernement. « Ennahda annonce que Hamadi Jebali s’est excusé de ne pouvoir accepter son offre d’être le candidat du parti au poste de chef du gouvernement », a indiqué la formation islamiste dans un communiqué, en continuant de présenter M. Jebali comme son secrétaire général.


Le parti a expliqué qu’il « est en train de procéder à des consultations en interne et avec ses partenaires pour présenter au président de la République le nom d’un successeur à M. Jebali avant la fin de la semaine ». Il a tenu à saluer M. Jebali et l’ensemble de son gouvernement pour « les efforts qu’ils ont fournis dans l’intérêt du pays ».
M. Jebali s’est adressé aux Tunisiens à la télévision dans la soirée en affirmant sa conviction que son initiative d’un gouvernement apolitique était « la meilleure solution » pour sortir le pays de la crise. Il a rejeté la responsabilité de son échec sur l’ensemble de la classe politique, les syndicats, les milieux d’affaires et les interférences de pays « frères et amis », en prenant soin de ne pas rompre les ponts avec son parti.
M. Jebali avait annoncé mardi sa démission, après le rejet par son parti de son idée d’un cabinet apolitique faite le 6 février, le jour de l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd qui a exacerbé la crise politique latente depuis des mois dans le pays. Cette idée a été bien acceptée par une large partie de l’opposition et de l’opinion publique et par l’un des deux alliés d’Ennahda, Ettakatol, parti laïque du chef de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Mustapha Ben Jaafar. Elle a été en revanche combattue par les durs d’Ennahda et par le Congrès pour la République (CPR) du président Moncef Marzouki, autre parti associé au pouvoir, ainsi que des dissidents de ce parti réunis au sein du mouvement Wafa.


Avant l’annonce du refus de M. Jebali d’être reconduit, Ennahda a fait état d’une réunion de son instance consultative pour choisir un Premier ministre. « On n’a rien décidé jusqu’ici mais il y a quatre candidats au poste de Premier ministre, Ali Larayedh (actuel ministre de l’Intérieur), Mohammad Ben Salem (ministre de l’Agriculture), Noureddine Bhiri (ministre de la Justice) et Abdellatif Mekki (ministre de la Santé) », a indiqué M. Gharbi.

 « Attiser les tensions »
Le quotidien Le Temps a mis en garde hier contre le choix d’un dur d’Ennahda comme Premier ministre, une telle décision « risquant d’attiser les tensions et d’enfoncer encore le pays dans la crise ».
Avec 89 députés à l’Assemblée nationale constituante (ANC), Ennahda peut avoir assez facilement une coalition de 109 élus sur 217 pour faire approuver le cabinet, mais le parti tente de trouver un consensus politique le plus large possible. Il peut déjà compter sur le CPR qui a affirmé hier, par la voix de l’un de ses cadres, Hédi Bel Abbas, être prêt à participer au prochain gouvernement, s’il est formé de personnalités politiques, et à y jouer un « rôle agissant ».
Dans l’opposition, le camp favorable à une reconduction de M. Jebali n’avait cessé de se renforcer, son idée de cabinet d’apolitiques trouvant un écho favorable chez ceux voulant retirer à Ennahda les ministères régaliens, notamment celui de l’Intérieur, dans la perspective des prochaines élections.

 

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