Jusqu’à cette annonce, le long silence sur l’enquête avait nourri les spéculations. Ainsi, le journaliste Jamel Arfaoui assurait mercredi au micro de Shems FM que l’assassin avait été identifié : « Un ancien criminel en cavale devenu membre d’une cellule salafiste », a-t-il affirmé en citant « une source du ministère de l’Intérieur ». « Intox et informations erronées », a répondu Lotfi Hidouri, un conseiller du ministère, ajoutant que les enquêteurs étaient « partis sur de nombreuses pistes » et qu’ils avaient « beaucoup avancé » tout en invoquant lui aussi le secret de l’instruction.
Les compagnons de Chokri Belaïd, pourfendeur des islamistes, s’inquiètent pour leur part du fait que les ministres de l’Intérieur et de la Justice, deux dirigeants du parti islamiste Ennahda au pouvoir, puissent contrôler l’enquête. « Nous n’avons aucune confiance » dans les deux ministères, a déclaré Zied Lakhdhar, un cadre du Parti des Patriotes démocrates unifiés (PDPU), dont M. Belaïd était le chef, estimant que le meurtre n’était « pas l’œuvre d’individus mais d’un réseau disposant d’appuis logistiques ».
Ennahda a été montré du doigt et son chef, Rached Ghannouchi, traité « d’assassin » après le meurtre. Sur la défensive, Ennahda a démenti toute implication dans l’assassinat. Et en recevant la semaine dernière une délégation de députés français, le parti islamiste a demandé conseil sur la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.
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