Un commandant des Gardiens de la révolution iraniens a été tué par des hommes armés en Syrie, ont indiqué jeudi les Gardiens, corps d'élite des troupes iraniennes.
L'ambassade d'Iran à Beyrouth a identifié la victime comme étant Houssam Khoshnevis, aussi appelé Hassan Shateri, président de la "Commission iranienne pour la reconstruction au Liban", tué par "des groupes terroristes armés" sur la route de Damas à Beyrouth. Selon un communiqué des Gardiens de la révolution, Hassan Shateri était également un commandant des Pasdaran.
Téhéran est l'un des principaux soutiens du régime de Damas dans le conflit qui ravage la Syrie depuis mars 2011.
Le journal libanais As-Safir affirme que le responsable iranien s'était rendu "en Syrie, spécifiquement à Alep, pour étudier des projets de reconstruction de la ville." L'agence iranienne Fars a rapporté qu'Hassan Shateri avait été tué mardi.
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Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui bénéficie d'un large réseau de militants à travers le pays, l'homme a été "tué par balle dans un guet-apens tendu par les rebelles alors qu'il avait quitté Damas et se rendait au Liban", sans préciser l'endroit exact.
A Téhéran, Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la révolution iraniens, a indiqué que Hassan Shateri était "tombé en martyr sur la route de Damas à Beyrouth, tué par des mercenaires et des soutiens du régime sioniste", qualificatif donné par l'Iran aux rebelles syriens.
"Ces derniers mois, il était impliqué dans la reconstruction de zones au Liban endommagées par la guerre de 33 jours du régime sioniste", a précisé le site internet officiel des Gardiens, sepahnews.com, en référence à la guerre entre Israël et Hezbollah. La Commission iranienne pour la reconstruction au Liban a été crée après la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
Selon Fars, ses funérailles ont été célébrées jeudi matin à Téhéran, en présence des principaux dignitaires des Gardiens de la révolution, dont le commandant de cette armée prétorienne, Mohammad Ali Jafari, son adjoint Hossein Salami, et le commandant de la Force Qods, l'unité chargée des opérations des Gardiens à l'étranger, Qassem Soleimani.
Des morts à l'entrée d'un hôpital à Alep. "A notre frère combattant, il est interdit d'entrer avec son arme", peut-on lire sur une affiche à gauche. Muzaffar Salman/Reuters
Al-Chaddadé aux mains des rebelles
Parallèlement, sur le terrain, des combattants jihadistes du Front al-Nosra ont pris jeudi le contrôle d'une ville syrienne dans la province pétrolière de Hassaka (nord-est) près de la frontière avec l'Irak, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"A l'issue de trois jours d'intenses combats contre l'armée, les combattants d'al-Nosra ont pris le contrôle de la ville d'al-Chaddadé", indique l'organisation basée au Royaume-Uni.
Les combats et les attentats à la voiture piégée ces trois derniers jours se sont soldés par la mort d'au moins 100 membres des troupes gouvernementales et 30 combattants d'al-Nosra, dont 5 de nationalité koweïtienne, d'après l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers la Syrie.
Des "dizaines d'employés" travaillant pour la compagnie pétrolière nationale syrienne ont également péri dans l'assaut des rebelles sur la ville, selon l'organisation, sans plus de précisions.
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Ailleurs dans pays, l'armée syrienne a pris le contrôle d'un quartier clé de Homs, troisième ville du pays, après plusieurs semaines de combats acharnés contre les rebelles, selon l'OSDH. "L'armée est entrée à Jobar, quartier de l'ouest de Homs, et les rebelles se sont retirés du secteur", indique Rami Abdel Rahmane, président de l'organisation.
La semaine dernière, l'armée avait repris Kafar Aya, dans la banlieue sud-ouest de Homs, surnommée "capitale de la révolution" par les militants anti-régime.
Depuis le 19 janvier, l'armée s'est engagée dans une offensive contre les insurgés en vue de sécuriser la voie qui traverse cete ville et relie Damas aux régions côtières.
Dans la province de Homs, l'aviation syrienne a bombardé pour le "dixième jour consécutif" Palmyre, ville autrefois touristique, a par ailleurs indiqué à l'AFP via Skype un militant qui se fait appeler Mohammad al-Khatib.
Et selon l'OSDH, les avions du régime ont également mené des raids contre la localité rebelle de Rastane, qui échappe au régime depuis près d'un an.
"La province de Homs est stratégique pour le régime car elle est la plus grande du pays", explique un militant qui se fait appeler Abou Rawane. "L'armée fera tout son possible pour la récupérer" en entier, a-t-il dit.
Au moins 145 personnes, dont 66 civils, 25 soldats et 54 rebelles, ont été tuées mercredi à travers la Syrie, selon un bilan de l'OSDH.
Moscou invite Damas et l'opposition
Face à des violences qui ont fait selon l'ONU environ 70.000 morts en près de deux ans, alors que les appels au dialogue se multiplient, la Russie a annoncé que le chef de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, ainsi que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, devaient effectuer des visites à Moscou dans les prochaines semaines.
(Lire aussi : Moaz el-Khatib obtiendra-t-il « la masse critique » lors des deux prochaines réunions du CNS ?)
A Damas, le ministère des Affaires étrangères "s'est félicité de l'invitation faite à Mouallem pour une rencontre avec son homologue russe", assurant que le chef de la diplomatie syrienne ne rencontrerait pas M. Khatib et insistant que tout dialogue avec l'opposition n'aurait lieu que "sur le sol syrien".
D'autre part, l'ancien porte-parole des Affaires étrangères syriennes Jihad Makdissi, qui avait quitté son poste à Damas en décembre 2012, est sorti de son silence mercredi, se présentant comme un homme "indépendant" et exprimant son soutien à un "processus de changement pacifique" en Syrie.
Par ailleurs, le Qatar, qui soutient la rébellion syrienne, a confié le bâtiment de l'ambassade de Syrie à Doha à l'opposition.
Reportage
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L'ambassade d'Iran à Beyrouth a identifié la victime comme étant Houssam Khoshnevis, aussi appelé Hassan Shateri, président de la "Commission iranienne pour la reconstruction au Liban", tué par "des groupes...
commentaires (8)
Djihadistes syriens ? OU... djihadistes mercenairistes ?
SAKR LEBNAN
06 h 41, le 15 février 2013