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Moyen Orient et Monde - Mali

Un commando islamiste attaque Gao après deux attentats-suicide

Premier acte de guérilla urbaine dans une ville reprise par les soldats français et maliens.

Des soldats maliens en position de combat dans les rues de Gao. Pascal Guyot/AFP

Un commando d’islamistes a affronté hier des soldats maliens à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, premier acte de guérilla urbaine dans une ville reprise par les soldats français et maliens, et déjà cible de deux attentats-suicide en 48 heures.
Les islamistes armés, pilonnés par des frappes aériennes françaises, chassés quasiment sans combats des villes du nord du Mali qu’ils occupaient depuis près de dix mois, multiplient depuis plusieurs jours les actions : attentats-suicide, pose de mines le long des routes et désormais opérations armées en pleine ville.
Les échanges de tirs entre soldats et islamistes ont éclaté hier en début d’après-midi au cœur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao.
L’attaque a été revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des groupes armés qui occupait depuis des mois Gao et le nord du Mali, y multipliant les exactions.
« Les fidèles de Dieu ont attaqué avec succès aujourd’hui l’armée malienne, qui a laissé venir les ennemis de l’islam à Gao. Les combats vont se continuer jusqu’à la victoire, grâce à la protection de Dieu. Les moujahidine sont dans la ville de Gao et y resteront », a déclaré à l’AFP Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao.
Il a aussi revendiqué l’attentat-suicide visant dans la nuit de samedi à dimanche un poste de contrôle de l’armée malienne à l’entrée nord de Gao, qui aurait mis en fuite les militaires maliens et permis l’infiltration du commando.
« Beaucoup d’islamistes » auraient été tués lors de ces combats, selon un officier de l’armée malienne, mais des journalistes de l’AFP sur place n’étaient pas encore en mesure de vérifier cette information.
« Des islamistes se sont retranchés dans le commissariat. Quand des soldats maliens sont arrivés, ils leur ont tiré dessus. Des renforts maliens sont arrivés, ils ont été pris à partie par des islamistes dissimulés dans les bâtiments alentour », a expliqué à l’AFP un témoin qui a assisté au déclenchement de l’attaque.
« Après des échanges de tirs nourris, l’armée française est intervenue », a-t-il ajouté, affirmant avoir vu un cadavre, « probablement un civil tué par une balle perdue ».
Une source de sécurité a évalué à « plusieurs dizaines » le nombre d’assaillants.
La fusillade a vidé les rues de Gao, contraignant les habitants à se terrer dans leurs maisons. Et l’armée française a indiqué avoir évacué une cinquantaine de journalistes du centre de Gao.
En milieu d’après-midi, les tirs ont quasiment cessé autour du siège de la police islamique dans le centre de Gao, mais ils ont repris ensuite au gouvernorat, à environ 800 m plus au sud-est, vers le fleuve Niger.
Des détonations d’armes légères, de mitrailleuses lourdes et l’explosion de roquettes étaient nettement audibles depuis le centre-ville, avant de décroître en intensité à la tombée de la nuit, alors que la ville, sans électricité, était plongée dans le noir.
Des militaires français patrouillaient au côté de soldats et gendarmes maliens, très nerveux. Ils mettaient en garde les habitants contre la possible présence de tireurs embusqués, tandis qu’un hélicoptère français d’attaque Tigre survolait la zone.
« Les effectifs islamistes infiltrés en ville ont été fortement réduits, il y a beaucoup d’islamistes tués », a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Mamadou Sanake, de l’armée malienne, sans pouvoir donner de bilan plus précis.

« On peut se faire tirer dessus »
C’est la première fois que les islamistes organisent une attaque contre une ville récemment repassée sous le contrôle des soldats maliens et français. Gao, la plus grande ville du Nord malien, située à 1 200 km de Bamako, avait été reprise le 26 janvier aux groupes islamistes armés liés à el-Qaëda, dont le Mujao.
Ces affrontements surviennent après un attentat-suicide visant dans la nuit de samedi à dimanche un poste de contrôle à l’entrée nord de Gao, le deuxième en deux jours, alors que le Mali n’avait encore jamais été frappé par des attentats-suicide.
Aucun militaire malien n’a été atteint dans l’explosion, selon les soldats sur place. Mais la route menant vers le Nord et les villes de Bourem et Kidal a été fermée et aucun véhicule n’était autorisé à l’emprunter.Trois mines antipersonnel ont aussi été découvertes dans la zone, selon un militaire français.
La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de la gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à proximité, blessant légèrement un militaire malien. L’attentat avait été revendiqué par le Mujao.
Les effectifs ont été doublés et le poste est désormais protégé par deux murs de sacs de sable séparés de 300 mètres. Les arbres alentour ont été rasés pour améliorer la visibilité et des mitrailleuses lourdes placées en batterie.
« Dès qu’on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c’est dangereux, on peut se faire tirer dessus », a confié à l’AFP un officier malien. Selon des sources militaires, française et malienne, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes.
Deux jeunes portant des ceintures bourrées d’explosifs ont aussi été arrêtés samedi matin à 20 kilomètres au nord de Gao.
(Source : AFP)
Un commando d’islamistes a affronté hier des soldats maliens à Gao, la plus grande ville du nord du Mali, premier acte de guérilla urbaine dans une ville reprise par les soldats français et maliens, et déjà cible de deux attentats-suicide en 48 heures.Les islamistes armés, pilonnés par des frappes aériennes françaises, chassés quasiment sans combats des villes du nord du...

commentaires (4)

On dîne ce qu'on a préparé !

SAKR LEBNAN

04 h 48, le 12 février 2013

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Commentaires (4)

  • On dîne ce qu'on a préparé !

    SAKR LEBNAN

    04 h 48, le 12 février 2013

  • De toute façon la France combat ceux qu'elle a armé en Lybie. On comprend qu'elle n'a plus envi d'armer les mercenaires en Syrie.

    Jaber Kamel

    07 h 25, le 11 février 2013

  • C'est comme avec Yannick Noah, quand il gagnait on disait le français Noah l'a emporté, et quand il perdait on disait le franco camerounais s'est fait éléminé ! les succés de l'armée française rapides et efficaces ne devraient pas s'arrêter là, une guerre c'est long, même si c'est suivi de petites batailles, délégué fabius a tord de dire en Mars nous n'y seront plus, aux africains de faire le reste. C'est un appel aux fous du sahel pour qu'ils se maintiennent jusqu'à là, et c'est pas pour critiquer les armées africaines, mais le sens du professionnalisme est différemment interprété par eux que par une armée française par exemple. Là où la France devra se méfier avec forte dénonciation c'est le rôle des qataro wahabo bensaoudiques, dans toutes les télés du samedi ce probléme a été soulevé avec force.

    Jaber Kamel

    05 h 31, le 11 février 2013

  • Encore un pays que la guerre civile va ravager pendant 10 ans. Fabius a bêtement déclaré aujourd'hui que l'armée française y était allée pour libérer le Mali de l'islamisme ! Comment peut-on être aussi naïf ?... Et on crie victoire ! Encore heureux que celle-ci ne soit pas taxée de divine. On a tellement laissé ces barbares de terroristes se la couler douce qu'il faudrait à présent une coalition de toutes les armées régulières du monde pour sillonner la planète et les exterminer jusqu'au dernier. Mais tant que ces crétins d'Arabes se shootent au pétrodollar en détériorant le seul neurone en leur possession, ces extrémistes de m... ont de belles années devant eux.

    Robert Malek

    19 h 07, le 10 février 2013

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