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À La Une - Politique

Gouvernement et opposition entament un nouveau dialogue à Bahreïn

Les représentants chiites annoncent que la poursuite de leur participation dépendrait des réponses du pouvoir à leurs demandes.

Le dialogue national se tient à huis-clos dans un complexe touristique au sud de Manama. AFP /MOHAMMED AL-SHAIKH

L'opposition chiite de Bahreïn a entamé dimanche soir avec le gouvernement une nouvelle séance de dialogue national, après avoir annoncé in extremis sa participation sous conditions aux pourparlers.

 

Le dialogue vise à sortir de l'impasse politique dans laquelle est plongé ce petit royaume du Golfe depuis qu'un soulèvement mené par les chiites, qui réclament des réformes constitutionnelles, a été maté par la force en 2011.

Mais les positions des deux parties ne se sont pas rapprochées depuis une première session de dialogue national en juillet 2011 qui avait échoué, l'opposition s'étant retirée des pourparlers deux semaines après leur lancement en s'estimant "sous-représentée et marginalisée".

 

"Nous déciderons aujourd'hui si nous continuerons à participer au dialogue, à la lumière de la réponse (du pouvoir) à nos demandes en neuf points", a déclaré à l'AFP l'opposante Mounira Fakhro, à son arrivée au complexe touristique au sud de Manama où se tient le dialogue à huis-clos.

Parmi ces neuf points figurent l'agenda des discussions et le fait que l'opposition réclame que les résultats du dialogue soient soumis à un référendum.

 
(Pour mémoire : Le prince héritier de Bahreïn espère débloquer la situation par le dialogue)

L'opposition avait annoncé quelques heures avant l'ouverture du dialogue qu'elle allait participer à la séance inaugurale mais que la poursuite de sa participation au dialogue -- qui se tiendra trois fois par semaine -- dépendrait des réponses à ses demandes d'éclaircissements en neuf points.

L'opposition est également réservée sur le format du dialogue, qui regroupe 27 délégués représentant l'opposition, les groupes politiques sunnites soutenant le pouvoir, et le gouvernement.

Mme Fakhro a déploré que "ceux avec qui nous dialoguons ne détiennent pas le pouvoir de décision".

 

Le dialogue intervient à l'approche du deuxième anniversaire du soulèvement du 14 février 2011, conduit par les chiites, majoritaires dans le royaume, qui réclamaient l'instauration d'une monarchie constitutionnelle dans ce royaume gouverné par une dynastie sunnite, les al-Khalifa.


Les manifestations se poursuivent

L'opposition organise depuis une semaine des manifestations quotidiennes devant culminer le 14 février.

Alors que le dialogue s'ouvrait au sud de Manama, des milliers de personnes défilaient à une quinzaine de kilomètres de là à l'appel de la puissante formation de l'opposition chiite, al-Wefaq, dans la localité chiite de Sitra, selon des témoins.

 

Brandissant des drapeaux bahreïnis rouges et blancs, les manifestants répétaient "Khalifa, démissionne", à l'adresse du Premier ministre, cheikh Khalifa ben Salmane al-Khalifa, un oncle du roi en poste depuis 1974.

Mais dans un signe d'une radicalisation de la rue, des dizaines de jeunes avaient manifesté dimanche soir dans des villages chiites entourant Manama, à l'appel d'un collectif radical clandestin, le "Mouvement du 14 février". "Non au dialogue", "Le peuple veut la chute du régime", ont-ils scandé selon des témoins.

 

Les autorités avaient réprimé en mars 2011 le soulèvement populaire et des troupes venant des monarchies voisines du Golfe, notamment d'Arabie saoudite, sont depuis déployées dans le royaume qui abrite le siège de la Ve Flotte américaine.

 

Les autorités accusent l'Iran chiite de soutenir l'opposition, ce que Téhéran dément, affirmant que le soulèvement de 2011 a été déclenché dans le sillage du "Printemps arabe".

Et même si le pouvoir s'est engagé à appliquer les recommandations d'une commission d'enquête indépendante, qui a critiqué le recours excessif à la force face aux manifestations en 2011, il n'a fait aucune concession politique de fond à l'opposition.

 

L'opposition chiite de Bahreïn a entamé dimanche soir avec le gouvernement une nouvelle séance de dialogue national, après avoir annoncé in extremis sa participation sous conditions aux pourparlers.
 
Le dialogue vise à sortir de l'impasse politique dans laquelle est plongé ce petit royaume du Golfe depuis qu'un soulèvement mené par les chiites, qui réclament des réformes...

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