Le Hezbollah a dénoncé dans un communiqué « la récidive très dangereuse des attaques contre l’institution militaire », qui trahirait une volonté de saper « la sécurité du pays dans son ensemble ».
C’est dans ce sens que le député du Hezbollah Ali Fayyad a mis en garde contre « la volonté de ceux qui ont attaqué l’armée de saboter la paix civile ». « Ce sont ces armes, qui veulent purger le Liban-Nord de tous leurs opposants politiques, qui sont dangereuses, et non les armes de la résistance », a-t-il ajouté, appelant à la tenue des législatives à la date fixée « afin de préserver la stabilité sécuritaire et économique du pays ».
De son côté, le vice-secrétaire général du Hezbollah cheikh Naïm Kassem a appelé à « ne pas entraîner l’armée dans des règlements de comptes liés à la crise syrienne ». Pour le député du Hezbollah Hassan Fadlallah, l’incident de Ersal « ne se serait pas produit sans les incitations contre l’armée, notamment à travers des campagnes médiatiques et politiques mettant en doute le rôle de l’armée ». Le chef du comité exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, a estimé que « l’attaque contre l’armée est le résultat d’incitations cumulées contre l’institution militaire ».
Renchérissant sur le sujet, l’ancien ministre Wi’am Wahhab a dénoncé « l’attaque terroriste contre l’armée », appelant à « lever la couverture qui assure l’impunité aux meurtriers de l’armée ». Il a également imputé la responsabilité de cet incident aux « forces ayant visité Ersal par le passé et ayant exercé une politique de provocation contre l’armée ». « Des milliers et des milliers de Syriens armés circulent librement dans la Békaa et au Liban-Nord », a-t-il conclu. Les cadres du Baas prosyriens au Liban, Fayez Chucr, Ali Eid et Fayez el-Khatib, ont tenu des propos dans ce sens.
La part des réfugiés syriens...
Le député du bloc de la Libération et du Développement, Ayoub Hamayed, amaliste, a estimé que « l’attaque est le résultat de l’environnement favorable à l’extrémisme ». Le député du même bloc Youssef Khalil a estimé que l’attaque de Ersal était « dirigée délibérément contre la stabilité et l’autorité de l’État ». Le député Yassine Jaber a dénoncé « l’attaque criminelle odieuse » qui porte atteinte à l’État, autour duquel « tous doivent se solidariser ». Dans le même cadre, alors que le ministre aouniste de l’Énergie Gebran Bassil estimait que « l’on ne peut pas isoler l’incident de Ersal des événements de Nahr el-Bared, de Dinniyé et de la prison de Roumieh », les trois faits ayant impliqué des islamistes, son camarade du bloc du Changement et de la Réforme Nabil Nicolas affirmait que « cet incident prouve que les groupes entrés au Liban avaient pour but de semer la discorde », laissant entendre que les réfugiés syriens seraient derrière l’attaque contre l’unité des services de renseignements de l’armée. « Ce sont les habitants de Ersal qui ont ouvert le feu, mais avec l’aide de qui ? Tout ce qui se passe dans la région est-il au bénéfice de l’armée libanaise ou de l’armée syrienne libre ? ». « Nous récoltons les fruits de la politique de distanciation », a-t-il ajouté, affirmant que « l’armée se doit d’être présente sur chaque parcelle du territoire libanais sans que personne n’ait rien à y redire ».
Passer à l’acte...
Du côté du 14 Mars, ce sont les mêmes appels au soutien de l’État et de l’armée qui se sont multipliés. Le courant du Futur à Ersal a rappelé l’appui traditionnel du courant du Futur à « l’autorité de l’État, et à l’armée ». Le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, a stigmatisé « toute atteinte à l’autorité et aux services de l’État ». Le chef des Forces libanaises Samir Geagea a rappelé que « l’État a la responsabilité exclusive de préserver la sécurité et de garder les frontières », appelant les autorités concernées, « qui se contentent d’avertissements verbaux contre les risques sécuritaires dans certaines régions, à passer à l’acte ». Le député Serge Torsarkissian a estimé que « tout ce qui affaiblit le moral de l’armée est une ligne rouge ».
S’interrogeant pour sa part sur les circonstances de l’incident, la Rencontre islamique, réunie au domicile du député Mohammad Kabbara en présence des députés Khaled Daher et Mouïn Merhebi, s’est attardée sur « le caractère louche de l’incident de Ersal ». La Rencontre s’est solidarisée avec le village en même temps qu’elle a dénoncé l’attaque contre l’armée, appelant à enquêter sur « les raisons qui ont pu conduire des groupes, habillés en civil, dans des voitures civiles, à tuer le citoyen Khaled Hamid au vu et au su des habitants et à s’emparer de sa dépouille mortelle, d’autant que les responsables sécuritaires de la région ont tous démenti avoir été informés de la perquisition ». Dans ce contexte, le député Khaled Daher a mis en garde hier contre « le complot des agents des régimes syrien et iranien, dans le but d’entraîner les institutions militaires et sécuritaires dans des heurts avec les régions sunnites ».
De son côté, le député de la Jamaa islamiya Imad el-Hout a fait remarquer qu’« à Ersal spécifiquement, les patrouilles de l’armée en tenue civile et en voitures civiles se sont répétées, sans considération pour la sensibilité politique des habitants du village ».
Par ailleurs, le général Issam Abou Jamra, ancien vice-Premier ministre et dissident du CPL, a estimé pour sa part qu’il est « du devoir des habitants de Ersal de remettre les accusés aux autorités compétentes afin que la justice prenne son cours, dans l’intérêt du village et de l’armée ». Il a écarté en outre tout lien entre « les événements en Syrie et l’opération de “l’arrestation du suspect”, rapportée par le communiqué de l’armée ».
L’ancien député de Tripoli Mosbah Ahdab a appelé enfin à « l’ouverture d’une enquête objective et transparente, qui élucide les circonstances de l’incident ».
Notons que le mufti de la République cheikh Mohammad Rachid Kabbani, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï, le cheikh Akl druze Naïm Hassan ont également dénoncé avec virulence l’attaque.
commentaires (2)
M. Nicolas veut probablement parler de chaque parcelle du territoire Libanais...pas du territoire Hezbollahi,I presume...
GEDEON Christian
13 h 50, le 04 février 2013